Choisir mon camp, ca ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse c’est la réalité des choses et non ce qui ressemble fort à de la propagande orchestrée par les médias occidentaux.
Quand à Ahmadinejad , vous le traitez de mini-Fuhrer, pourtant il n’a déclenché aucune guerre, n’a pas légalisé la torture, ne se pose pas en juge suprême du monde.
Si je n’aime guère le régime des mollahs, je ne tomberais certainement pas dans le camp de ceux qui suivent aveuglément le doigt des médias désignant les « méchants » à abattre, en oubliant tous ceux qui sont alliés au camp occidental.
Si on est démocrate et que Ahmadinejad a gagné l’élection on doit l’admettre sinon c’est de la propagande.
Pour finir, je vous citerai un extrait d’un article de dedefensa dont je partage parfaitement le point de vue :
Que faire de l’Iran ? Formulons différemment la question : que faire
de l’Occident ? Depuis vingt ans (prenons ce terme pour rester dans la
séquence), l’Occident poursuit une politique d’ingérence et de critique
ouverte des autres, une politique que nous qualifions de
déstructurante. Tout cela est basé sur l’affirmation arrogante,
infantile et mécanique de la supériorité d’un système dont on mesure
chaque jour l’infamie et l’imposture, – nous parlons du système
occidental, sans aucun doute.
S’il est jugé légitime de critiquer l’élection iranienne et ses
magouilles, les troubles qui en résultent et les manipulation
d’Ahmadinejad, n’est-il pas alors tout aussi légitime pour les autres
de critiquer fondamentalement un système qui affirme avec tant de
hauteur sa supériorité et qui n’est pas capable d’attirer plus d’un
tiers de ses citoyens pour renouveler le Parlement européen, dans une
caricature honteuse de démocratie transnationale où les volontés
populaires sont absolument ignorées ? S’il est jugé légitime de
critiquer l’extrémisme d’Ahmadinejad, n’est-il pas justifié pour les
autres d’en faire au moins
autant, nous qui avons la force en plus pour traduire nos anathèmes en
actes, à l’encontre de notre politique d’un extrémisme épouvantable,
avec les manipulations qui vont avec, telle qu’elle se manifeste avec
zèle et constance, du Kosovo à l’Irak, des excès de la croisade
anticommuniste à la bonne conscience de la croisade anti-islamiste ? (Au
reste, pour trancher le débat général sur nos responsabilités et notre
politique radicale et encore mieux mesurer les fondements de la
situation actuelle, Obama nous a récemment et opportunément rappelé que
la situation en Iran est due à un enchaînement dont la source est un coup d’Etat machiné en 1953 par le couple CIA-MI5, liquidant le démocratiquement élu Mossadegh.)
Que valent ces exclamations outragées devant les conditions des
régimes “démocratiques” des autres lorsqu’on conduit une politique de
relations internationales suprématiste de force, d’ingérence et de
menaces enfantée par un système dominant par la force, dont
l’illégitimité est avérée, dont la course alimente une structure
crisique qui menace la survie de l’humanité ? Comme d’habitude, comme à
chaque crise “des autres”, leur crise a d’abord l’effet de nous révéler
à nous-mêmes. Comme d’habitude, le constat qu’il nous faudrait donc une
“nouvelle pensée”, comme l’a rappelé
Gorbatchev ; comme d’habitude, l’observation qu’elle commencerait par la
mise en cause de nous-mêmes par nous-mêmes, par simple logique de
reconnaissance de la hiérarchie des responsabilités des politiques et
de la responsabilité de la puissance dominante. Il n’y a évidemment
rien de très original dans de tels propos. La malheureuse situation
iranienne n’y change rien.
http://www.dedefensa.org/article-l_iran_et_nous_15_06_2009.html