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Commentaire de

sur Incidents à l'ONU à la veille du départ de Koffy Annan


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(---.---.80.125) 14 octobre 2006 21:34

Vou le voulez en français le discours de Chavez à Harlem ?

En voilà une partie, sur l’écologie, eh oui il parle de ça aussi, c’est même un de ses thèmes favoris :

Londres. Chaque fois que je visite une capitale ou une grande ville, je fais une enquête - une enquête sur les voitures. Vous savez, être président, c’est comme être prisonnier : vous descendez de l’avion - bienvenue, bienvenue, bienvenue -, on vous fourre dans une voiture, vroum, en route pour l’hôtel, vous réussissez à voir les rues, vous descendez de la voiture, vous entrez dans une chambre, vous attendez, il vous reste dix minutes, vous vous mettez en route, vroum, vous êtes arrivé. Vous vous rendez directement d’un endroit à l’autre et, le soir, vous êtes de retour à l’hôtel, et voilà.

Alors, qu’est-ce que je fais ? Je regarde dehors et je compte les autres voitures - dans le monde entier, à New York, à Washington, à Vienne. Dans toutes les grandes villes, on a l’impression que 96% des véhicules forment de longues files qui ressemblent à des vers, progressant à une allure de tortues, consommant on ne sait combien de litres au kilomètre, car ils avancent à peine. Les conducteurs sont coincés et ne peuvent éteindre le moteur car il faudrait redémarrer aussitôt. Et ils essaient seulement de parcourir 3 km à 5 km dans la même ville. Et là encore, dans 96% de ces véhicules - conçus pour quatre à six personnes -, on ne voit qu’une seule personne : celle qui est assise derrière le volant. Ce véhicule mesure, en gros, trois mètres de long pour deux mètres de large. C’est le cas extrême de l’individualisme capitaliste.

Tout le monde veut avoir une voiture et conduire dans les rues comme un idiot : seul dans sa voiture, consommant des litres et des litres de carburant, et polluant l’atmosphère. Faut-il nous jeter la pierre ? Non. C’est la faute de la propagande capitaliste dont on nous abreuve par l’intermédiaire du petit écran depuis que nous sommes tout petits. Un enfant assis devant la télévision est en danger. On nous montre une jolie voiture neuve : somptueuse ! Une femme en tenue légère : très belle ! Des femmes-objets qui apparaissent avec telle ou telle accessoire et la voiture luxueuse. Ce qu’on ne nous montre pas, c’est que les gens bien sont ceux qui aident les enfants handicapés, ceux qui soignent les personnes âgées et les malades ou ceux qui coupent leur pain en deux pour en donner à celui qui a faim. La télévision nous dit que les gens bien possèdent de beaux vêtements et des voitures luxueuses.

Vous vous rendez compte, chacun a son véhicule personnel : le mari, la femme, chacun la sienne, et, quand leur fils atteint les 18-20 ans, on lui donne l’une des deux. Et celui qui n’en a pas se sent triste. Et puis il y a les personnes qui se sentent inférieures parce qu’elles doivent prendre le bus, le métro ou le tram, c’est-à-dire les transports en commun. Les Etats-Unis, par exemple, ne représentent que 5% de la population mondiale, mais consomment 25% de l’énergie produite. C’est de la folie pure ! Ce modèle ne peut pas durer.

Supposons que nous voulions tous vivre selon ce modèle et que cela soit possible, comme par magie. Supposons que Nicolas Maduro, le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, soit magicien : nous pourrions nous réveiller demain matin et vivre à l’américaine. Quelqu’un dirait : « Ah, Nicolas, vous avez fait le miracle du siècle ! Regardez, nous gagnons bien notre vie : nous avons tous une voiture et une maison. » Si cela était possible, savez-vous ce qui devrait se produire simultanément ? Il nous faudrait trouver sept ou huit planètes comme la Terre pour pouvoir continuer à vivre de la sorte. Nous avons inventé des télescopes, les plus puissants qui soient, et nous n’avons cependant pu repérer, dans la Voie lactée ou dans une autre constellation ou galaxie, une seule autre planète comme la Terre. Pas encore.

Actuellement, notre attitude vis-à-vis de l’environnement et notre gestion des déchets solides ne tiennent pas la route. Des immeubles fermés de tous les côtés, pratiquement sans fenêtres ou munis de vitres noires opaques, sont éclairés artificiellement par des spots et des ampoules allumés 24 heures sur 24 : cela n’est pas possible. Et 90% des véhicules dans les rues de Londres, Vienne, Madrid, New York et Caracas qui ne transportent qu’une personne, c’est de la folie. Chacun sa voiture ? Notre planète ne pourra pas suivre : elle ne pourra pas supporter ce modèle de capitalisme, d’extrême individualisme et de consommation égoïste. Le prétendu développement détruit notre planète. Il est, disons-le franchement, une belle bêtise - « una cosa de tontos ».


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