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Commentaire de M-S. ZELICHE

sur Littérature et citoyenneté. Le boycott du Salon du livre de Paris en question


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Mohammed-Salah ZELICHE M-S. ZELICHE 14 mars 2008 15:04

@Gazi BORAT

Vous dites pour exprimer votre perplexité :

" j’ai un peu plus de mal avec le discours de cet article tendant à présenter les intellectuels du Maghreb comme les plus légitimes à s’nscrire dans une telle action en raison des luttes de décolonisation qu’ont connus leurs pays dans un passé récent."

Or cela découle du fait que vous ne liiez pas entre les paragraphes et que vous ne fassiez pas grand cas des concessions clairement formulées pour dire que je ne suis pas catégorique.

Entre autres. Je dis d’une part des Algériens :

" Les Algériens [...] sont ceux des peuples qui ont été les plus marqués par les atrocités de la guerre, par l’injustice sous toutes ses formes... Aussi, leur conscience historique est-elle incontestablement des plus alertes. " 

De l’autre :

" D’aucuns pourtant, en Algérie, sont prêts à brader leur dignité d’hommes ou de femmes, à adopter les pires positionnements, ne serait-ce que pour rappeler à la caste dominant le pays que son temps est bien révolu et ses jours davantage comptés. Ne serait-ce encore que pour rentrer dans le moule apprêté pour eux par la démagogie et les faiseurs de mirages."

De là ma volonté de conclure à un abatardissement/altération de la conscience historique chez certains Algériens ou Maghrébins qui veulent tout de même aller au Salon du Livre et prétextent d’une séparation entre littérature et politique. Alors que l’explication est ailleurs : ils ont choisi le parti du silence, du mensonge et de la compromission.

Or à l’exception de trois écrivains maghrébins, du moins ceux dont je me souviens, on a vu quand même réagir à cette célébration du 60ème anniversaire de l’Etat d’Israël qui entend s’annoncer au monde à travers une manifestation culturelle on ne peut plus médiatisée.

Invoquer le prétexte de l’art qui ne saurait s’accommoder de la politique c’est tout bonnement déplacer/dévier le débat pour le tuer. Et dénoncer par ailleurs les exactions dont sont victimes tous les jours les Palestiniens c’est illico être taxé d’antisémite. 

Au total, si la réaction des Maghrébins, Libanais, Egyptiens... tire sa légitimation d’une conscience historique marquée il n’en demeure pas moins qu’elle est aussi le fait d’une conscience morale pouvant être aussi bien de l’ordre de l’individuel que du collectif :

Je précise :

"Or leur langage [celui des Maghrébins] est d’autant plus crédible que légitime : s’inscrivant dans un cadre moral/humain/universel et découlant d’une conscience historique qui ne s’en laisse pas conter."

Par là, je répond à l’accusation qui consiste à mettre en avant le communautarisme de l’Autre pour camoufler celui du Même. Je précise donc que cette posture de refus de la compromission de la part des Maghrébins ou de quiconque ne relève pas du communautarisme comme essaient de le faire admettre Finkielkraut et d’autres...en tout cas dans ce forum.

Vous avez raison de dire que l’acceptation et le rejet ne peuvent être "l’apanage" des seuls Magrébins. Sauf que je n’ai rien prétendu de tel.

 

 

 

 


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