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Commentaire de Jason

sur Il y a des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction


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Jason Jason 1er février 2008 13:44

La clochemerlisation de la France.  Dernière nouvelle de Clochemerle-en Beaujolais. De Beaujeu, janvier 1908. 

 

Ouvrez le ban. Un gendarme, en grande tenue, paré de ses décorations, fourragère, et armé de son sabre, est entré dans la cour de l’école du village sur son cheval, et pendant que la bête fientait fièrement sous les tilleuls du préau, il est allé se plaindre au directeur du fait que l’instituteur avait envoyé une taloche à son fils, lequel fils lui (l’instituteur) lui avait manqué de respect en le traitant de "conard". Il fallait donc sévir contre les hussards de la république, lesquels n’ont, depuis Jules Ferry (loi de 1887), pas le droit de se livrer à des sévices sur les enfants dont l’éducation leur est confiée.

Ce à quoi, le contrevenant et infracteur (l’instituteur) a immédiatement intenté une poursuite en diffamation à l’encontre dudit galopin et de son père, chargé de faire respecter la morale de la République dans ses foyers. Le juge et le ministre sont très émus. Une interpelleaiton à la Chambre a eu lieu. La presse se déchaîne. Le colonel de gendarmerie est sur les dents, car le gendarme en question aurait usé du prestige de son uniforme pour aller intimider le directeur, lequel gendarme n’étant pas en service commandé, aurait peut-être outrepassé les droits qui lui sont confiés par notre République.

Seul un examen approfondi par une commission d’enquête mandatée par le parlement pourra faire la lumière sur toute cette affaire, rien moins que scandaleuse.

Fermez le ban. Fin de la fiction.

Ne vaut-il pas mieux en rester là ?


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