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Commentaire de Martin sur AgoraVox

sur La France et l'Union européenne face aux citoyens : comment obtenir la démocratie ?


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 29 décembre 2007 13:21

Merci à Parpaillot pour ces précisions qui confirment mes observations sur l’absence de démocratie en France et dans l’UE et sur l’exemple concret de démocratie véritable qui est mise en place en Suisse depuis plus de cent ans et sans cesse améliorée depuis.

À l’intention de « alchimie » , voici la définition originale de la démocratie, la définition véritable et unique, que je reprends dans mon article avec des mots un peu différents, définition qui est sans doute connue de presque tous les participants à AgoraVox. Cette définition fait partie de l’héritage culturel des Européens.

La première mention écrite connue, une définition courte de ce qu’est la démocratie, a été donnée par l’historien Thucydide (470 à 395 avant JC).

La définition qui a est conservée jusqu’à nos jours et qui répond exactement et entièrement à la question « qu’est-ce que la démocratie ? » a été donnée par Aristote (384 à 322 avant JC).

Définition de la démocratie donnée par Aristote (dans Le Politique) :

« Le principe de base de la constitution démocratique c’est la liberté (c’est, en effet, ce qu’on a coutume de dire parce que c’est seulement dans une telle constitution que les citoyens ont la liberté en partage ; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie). Et l’une des formes de la liberté, c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. En effet, le juste selon la conception démocratique, c’est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telle conception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d’indépassable [...] De sorte que dans les démocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c’est l’opinion de la majorité qui est souveraine. [...] »

Je reformule ce texte en langage moderne, sans le dénaturer, sans y rajouter ou enlever qui que ce soit des éléments énoncés par Aristote, en disant que la démocratie est assurée par deux conditions indissociables :

· La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient.

· Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision.

Le concept de démocratie est donc ancien. Il n’y a pas plusieurs définitions. La définition de référence, la seule véritable, en a été donnée en Grèce il y a des millénaires.

Toutes les redéfinitions, des variantes de sens, qui ont depuis été attachées au mot « démocratie » ne sont donc que des falsifications. La démocratie technocratique, la démocratie des élites, la démocratie des oligarques, la démocratie parlementaire, la démocratie participative, la démocratie représentative - tout cela sont des tentatives de masquer diverses formes de l’oligarchie sous des dénominations « démocratie quelque chose ».

Lorsqu’on n’est pas d’accord avec la véritable définition de la démocratie, on peut toujours citer tel personnage politique qui aurait donné une autre définition de ce qu’est la démocratie, mais ce n’est que sa définition de la démocratie, une définition fausse fabriquée pour correspondre au système politique qu’il souhaitait voir mis en place.

J’ajoute : il convient d’examiner avec une oreille particulièrement critique tous les politiques qui utilisent en permanence dans leurs discours le mot « démocratie », et notamment ceux qui dans le nom de leur parti politique insèrent le mot « démocratie » ou « démocratique » ou « démocrate ». Ces « démocraties » sont fréquemment des falsifications avec des redéfinition variées de ce qu’est, d’après ces politiques, selon leur projet politique particulier, la « démocratie ».

On peut être pour ou contre la démocratie véritable, mais lorsqu’on est contre, lorsqu’on préfère un autre système politique, il ne faut pas abuser en lui donnant le nom de « démocratie ».


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