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Commentaire de Fabrice Gabarrot

sur Génétique, intelligence et morphisme


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Fabrice Gabarrot 20 novembre 2007 18:18

Bonjour,

« Afin d’annuler l’effet de l’influence familiale, les chercheurs se sont intéressés aux jumeaux élevés dans la même famille. (...) Les résultats sont les suivants : g est significativement plus corrélé chez les MZ que chez les DZ. L’héritabilité de g est d’environ 0,86, établissant clairement le lien entre l’intelligence et la génétique [1]. La subtilité de cette étude consiste en ce qu’elle n’utilise pas directement les scores g, mais l’écart de scores entre deux jumeaux, supprimant ainsi le biais créé par le milieu familial. »

Je ne suis pas d’accord avec les affirmations précédentes. Des études utilisant la méthode des jumeaux ont montré que la corrélation entre les scores de QI ( et donc, le facteur g) de jumeaux MZ élevés dans un même milieu est plus importante que cette même corrélation mesurée chez des MZ élevés dans des milieux différents. Donc, plutôt que d’exclure à proprement parler l’influence du milieu, l’étude citée ici se met dans des « conditions trop favorables » pour pouvoir être concluante.

A mon avis, l’étude citée ici augmente artificiellement le lien entre génétique et intelligence, en se plaçant dans des conditions dans lesquelles ce lien est déjà très fort (jumeaux MZ élevés dans une même famille). Elle ne permet donc pas distinguer la part propre de la génétique de celle du milieu.

Il faudrait comparer la corrélation entre des personnes ayant un patrimoine génétique identique élevés dans un milieu identique, à la fois à celle de personnes ayant un même patrimoine mais élevés dans un milieu différent et à celle de personnes ayant un patrimoine génétique différent et élevés dans le même milieu que les premiers, et ce en contrôlant pour tous les autres facteurs connus pour avoir une influence dans le développement de l’intelligence (telle que, par exemple, la place dans la fratrie—les ainés étant en moyenne plus intelligents que les cadets, et ainsi de suite—, etc.)

A mon avis, la seule conclusion à tirer ici est qu’il est impossible à l’aide des méthodes actuelles de déterminer la part du génétique de la part environnementale.

En l’absence de corrélation entre la présence d’un marqueur génétique spécifique dans le sang, et « l’intelligence », on ne pourra pas conclure grand chose.


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