Polémique autour des produits présentés comme anti-cholestérol
A peu de temps d’intervalle, deux géants de l’agro-alimentaire Unilever et Danone, se sont engagés sur une stratégie marketing pour leurs produits réputés anti-cholestérol en concluant des partenariats avec des assureurs privés, respectivement la MAAF et AGF.
Une stratégie jugée inadmissible par l’association UFC-Que Choisir, qui ne se contente pas de dénoncer le phénomène mais qui a aussi engagé une procédure judiciaire à l’encontre de la MAAF.
Le recours de l’association repose sur deux arguments.
D’une part, le premier considère que les publicités présentées sont de nature à induire en erreur les consommateurs sur les résultats qui peuvent être attendus du produit. Pour l’association, qui s’appuie sur des conclusions du milieu médical, la lutte contre le cholestérol requiert un suivi médical et nécessite avant tout une modification globale de l’hygiène de vie. Une approche renforcée par les conclusions du dossier spécial de la revue Prescrire consacré aux alicaments anti-cholestérol. Des conclusions sans appel qui jugent que ces produits n’ont pas leur place en matière de prévention cardiovasculaire et qui rappellent qu’ils sont contre-indiqués aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux enfants de moins de 5 ans.
D’autre part l’UFC stigmatise la discrimination entre assurés, résultant du lien fait entre la consommation de produits d’une marque commerciale et le calcul de la prime d’assurance. En effet, le partenariat entre agro-alimentaire et assureurs vise à inciter les adhérents de ces derniers à consommer un seul produit, en échange duquel ils bénéficieront d’une réduction de leur prime d’assurance, proportionnelle à leur consommation.
Selon l’UFC, la santé fait vendre, elle déclencherait l’acte d’achat pour 88% des consommateurs. Un argument qu’entend bien utiliser sous toutes ses formes l’industrie de l’agroalimentaire face aux substantiels profits potentiels. A titre d’exemple, la margarine dite anti-cholestérol Fruit d’Or "Pro activ" a rapporté à elle seule à son fabricant Unilever 45 millions d’euros en 2003.
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