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Le Web participatif

Web 2.0 et Ere participative, ou comment les nouvelles applications du Web 2.0 vont révolutionner jusqu’à nos entreprises et nos démocraties en libérant l’esprit participatif, que l’être humain a apparemment en lui.

Ce n’est plus un mystère pour personne, nous sommes entrés dans l’ère du Web 2.0. Et cela très précisemment depuis octobre 2004, date de la première conférence Web 2.0 d’après l’historique relaté dans Wikipedia, grâce à O’Reilly, Batelle et Dougherty. Comment définissaient-ils ce concept de Web 2.0 (Wikipedia) :

    • the Web as platform
    • data as the driving force
    • network effects created by an « architecture of participation »
    • innovation in assembly of systems and sites composed by pulling together features from distributed
    • independent developers (a kind of « open source » development)
    • lightweight business models enabled by content and service syndication
    • the end of the software adoption cycle (« the perpetual beta »)
    • software above the level of a single device, leveraging the power of « The Long Tail »

Il est de plus très intéressant de noter que (toujours dans le même article Wikipedia) :

« An earlier usage of the phrase Web 2.0 was as a synonym for »Semantic Web« , and indeed, the two concepts complement each other. The combination of social networking [...] with the development of tag-based folksonomies and delivered through blogs and wikis creates a natural basis for a semantic environment. »

Par ailleurs, Scot Mc Nealy, le CEO de SUN, déclare le 24 février 2006, à l’occasion des vingt-quatre ans de la société :

« The biggest industry trend in the IT sector is the move from the Internet world to the participation age [...] With regard to the move away from the »Internet age« to the participation age, in which instant messaging, blogging, e-mail and podcasting are the norm, McNealy said this move was a good and positive thing and would enhance all forms of media. ».

Ces quelques définitions m’amènent à quelques commentaire préliminaires avant d’entrer dans le vif du sujet :

  • le terme « architecture of participation » a été créé à l’origine pour décrire essentiellement les processus de développement open source. Il est évident depuis que les mêmes processus s’appliquent à la création de contenus au sens large (il existe même une licence pour cet usage, la licence creative commons), et pas seulement de programmes.
  • « Data-driven » semble trop « technique » comme expression. Ce n’est pas la « data » que manipule l’utilisateur, mais un « contenu ». S’il n’y avait pas de sens interprétable associé à la data, l’utilisateur n’en ferait rien, et ne participerait pas. On ne participe pas autour d’une base de données relationnelle de chiffres statistiques. Par contre on peut participer autour d’un contenu décrivant ou interprétant ces données. Raison pour laquelle, sans confrontation à l’époque avec cette définition, j’avais préféré donner content-oriented comme nom à cette nouvelle vision (dans un billet de mon blog intitulé « La fin de l’ère fichier, vers l’ère du contenu »).
  • « Semantic Web » a toujours semblé être un terme « surdimensionné ». Car sémantique veut dire sens, et qui dit sens dit interprétation. Or le Web (et donc les technologies qui le sous-tendent) sont toujours incapables d’interpréter le sens du contenu qui y est géré. C’est donc l’utilisateur final qui l’interprète. Semantic veut simplement dire ici structuration de quelques données, comme les fils RSS, les billets de blogs ou les pages de wikis. Il faudrait donc plutôt parler de « Structured Web ». Heureusement que c’est le terme de « Web 2.0 » qui a pris le dessus et pas celui de « Semantic Web ».
  • Mc Nealy parle de « participation age », et cite la messagerie instantanée, les blogs, l’e-mail et le podcasting. Il oublie entre autres les wikis, les réseaux sociaux et les journaux citoyens, mais l’erreur est sûrement corrigée depuis. Il a bien raison en tout cas, nous sommes entrés dans l’âge de la participation :-) Et les conséquences sont énormes, non seulement pour nos activités quoditiennes, mais également pour nos entreprises et pour nos démocraties.

Du contenu et du flux

Ces quelques citations posées, tous ceux qui s’intéressent au Web ont bien remarqué ces deux dernières années que quelque chose de fondamental a changé. Personnellement j’ai l’impression d’être revenu aux sources de l’Internet, à l’époque (1993-1995) ou les passionnés chattaient en IRC, s’échangeaient les meilleurs tuyaux d’un bout à l’autre de la Terre, faisaient des rencontres extraordinaires, etc. Cette époque d’échanges et de relations humaines avait semblé disparaître avec le boom commercial de l’Internet, et voilà que les blogs ont à nouveau tout chamboulé, depuis longtemps aux USA, depuis plus récemment en France, et permis à nouveau la création et l’émergence de communautés humaines, totalement interactives. On peut les appeler réseaux sociaux, groupes d’intérêts, ou toute autre dénomination, le résultat est le même, et c’est celui qui nous intéresse ici, ces gens, qui ne se seraient jamais regroupés dans la vie réelle, font ici connaissance et partagent énormément dans le monde virtuel, quitte à continuer ensuite dans le monde réel.

Nous sommes donc entrés, au moins pour le grand public, dans l’ère du contenu : produit, consulté, échangé, partagé, diffusé en ligne directement, sans aucun autre intermédiaire. Nous subissons un flux continu d’informations, à travers l’e-mail (notons d’ailleurs que les adolescents n’utilisent pratiquement plus cet outil) ou à travers l’IM et maintenant les fils RSS.

Nous structurons notre vie par rapport à ces flux d’informations, aussi bien à travers notre action individuelle qu’à travers notre action collective, puisque toutes ces sources d’informations proviennent d’autres personnes que nous, autour de nous (notre réseau social élargi = relations réelles + virtuelles). Et bien que parfois, timidement, nous participons progressivement à ces flux en y apportant notre propre pierre (quelques commentaires par-ci par-là, l’ouverture d’un blog, d’un album photo public et tagable, etc.)

Est-ce de la collaboration ? Oui et non, car la collaboration s’est toujours voulue structurée et « travailleuse » (travailler avec d’autres - à une oeuvre commune, Larousse), répondant à des règles précises établies par la communauté qui collabore. Or nous remarquons aisément que face à un flux d’informations aussi important, la collaboration structurée n’est plus possible, ou en tout cas ne peut pas être la colonne vertébrale des relations interhumaines. Seul participer (s’associer, prendre part à, Larousse) devient possible, concept plus large que la collaboration.

Le Web participatif

Les blogs, les wikis, les réseaux sociaux constituant les nouvelles communautés du Web 2.0, la capacité à commenter, à créer des liens, à s’intégrer dans des réseaux virtuels, à modifier le contenu rédigé par d’autres, à publier ses propres articles dans des journaux citoyens, à voter en ligne, sont en train de complètement faire évoluer le mode de relation entre les individus, où tout un chacun est à la fois acteur, auteur et lecteur, et ce mode de relation est bien plus que collaboratif, il est participatif.

Nous sommes donc en train de participer tous ensemble, grâce à Internet, à la création d’un flux continu de contenu, qui se structure progressivement au fur et à mesure des besoins des uns et des autres, et nous permet d’entrer dans une nouvelle dimension, celle du du Web participatif.

Beaucoup d’étapes ont été successivement franchies depuis l’émergence du Web, et les outils ainsi que les sites Web ou les intranet et extranet ont suivi progressivement ces évolutions. Elles sont au nombre de cinq :

  1. publication
  2. interaction
  3. échange
  4. collaboration
  5. participation

Ces cinq étapes sont comme des poupées russes, elles s’emboîtent les unes dans les autres, la plus petite étant la publication.

Le mode participatif est non structuré, il est transversal, il est d’égal à égal, il est hétérarchique. Paradoxalement, les outils collaboratifs, outils structurés, se sont difficilement imposés dans les organisations, pourtant elles-mêmes fortement structurées, mais en fait, le constat, après quinze années de générations diverses de logiciels de travail collaboratif, est que l’être humain a beaucoup de mal à travailler de manière structurée.

A l’inverse, les outils participatifs, n’imposant quasiment aucune structure, et créant un chaos informationnel conséquent sur de gros volumes, sont très rapidement adoptés par les utilisateurs eux-mêmes, alors même qu’ils heurtent les structures et hiérarchies établies dans les organisations (un chef d’équipe verra mal son subordonné faire un commentaire critique sur la page Web qu’il a publiée, et encore moins en modifier le contenu...)

Est-ce une situation immuable ? Non, le retour d’expérience du Web 2.0 et l’adoption massive par les utilisateurs grand public montrent le contraire : c’est une évolution inéluctable. Et nous, qui avons travaillé autant d’années dans le collaboratif structuré, nous savons pertinemment que la nature humaine préfère une non-organisation à une organisation structurée, quitte à réorganiser ensuite, par cycles.

Nous sommes donc entrés de plain-pied dans l’ère du Web participatif, communément appelé le Web 2.0, qui, par son usage, modifie en profondeur les relations de groupes humains, en dehors ou au dedans d’organisations structurées, et va finir par bousculer complètement les relations hiérarchiques et les relations de pouvoir au sein de nos sociétés. Cela ne pourra que contribuer au réveil des forces vives et créatrices de chacun d’entre nous, à condition de savoir les canaliser correctement pour produire de la valeur.

Le Web participatif est donc l’étape ultime en termes d’organisation et de création de valeur. Il va créer ses propres règles, ses propres usages, et nous n’en sommes qu’au début, tout reste à construire. L’entreprise va s’en trouver chamboulée (l’Entreprise 2.0 est à la mode depuis quelques mois) ainsi que la démocratie (Démocratie 2.0, deuis longtemps débattue dans la blogosphère, et peut-être à l’oeuvre dans la vie réelle dans les mois à venir).

Préparez-vous à cela, car la nouvelle génération a déjà implicitement intégré cette dimension. Et comme dans tout changement de paradigme important, il faut se mettre en situation d’usage pour le comprendre, le faire sien, et pouvoir ensuite en tirer profit. Sinon, le risque de rester sur le bord de la route est grand...


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13 réactions à cet article    


  • (---.---.162.15) 20 novembre 2006 15:24

    En 1997 ce que vous appelez le « Web participatif » existait déjà avec de nombreux forums. Il y avait déjà publication, interaction, échange, collaboration, participation avec une floraison de ce que l’on appelait les « home pages », des sites personnels qui, pour certains, s’appuyaient sur des contributions multiples, certes techniquement moins évoluées qu’aujourd’hui. Pourquoi l’ignorez-vous ?

    Ce n’est nullement une « étape ultime » : les internautes discutent, se rencontrent, participent sur la Toile depuis une dizaine d’années. Bien sûr la forme a changé, elle s’est complexifiée, elle est plus efficace et pertinente, les internautes sont beaucoup plus nombreux, mais rien n’a changé d’un coup, il n’y a là qu’un processus de maturation.

    Pareil pour votre « Nous sommes entrés dans l’ère du contenu », mais on y est depuis le début du Web et même d’Internet (et ses emails des début) ! Comment imaginer que ça pourrait vivre sans contenu ? Pourquoi nous racontez-vous de telles salades ?

    Je vous comprends un peu mieux quand en conclusion vous parlez de l’entreprise, mais c’est que l’entreprise a pris beaucoup de retard, elle a été beaucoup moins réactive. Il est naturel qu’elle finisse par prendre le train en marche.

    Plus pertinente encore est votre remarque sur le succès des outils non structurés. C’est effectivement étonnant et ça mériterait un développement. D’ailleurs la Toile elle-même est non structurée. Et ce chaos induit est une des raisons qui rendent les entreprises frileuses...

    Aujourd’hui, le p2p semble être l’ultime étape de ce chaos informationnel. Et là, loin d’un fumeux Web 2.0 marketing bidon, il y a une véritable révolution dont les prolongements n’ont pas fini de nous étonner...

    Am.


    • Algunet 20 novembre 2006 21:00

      Le web 2 c’est une façon nouvelle d’utiliser le net et sur des chemins très innovants. Exemple sur une page de x onglets web 2.0 comme netwibes on peut regrouper des informations de différents formats dans des modules RSS, blogs, podcast, météo, bourse, ... Rien de neuf dans le contenu ni la forme, en fait des informations de multiples sources choisies et regroupeées sur une seule page. Rien de révolutionnaire et là je vous rejoint sur votre commentaire.


    • (---.---.162.15) 20 novembre 2006 22:48

      Algunet, vous nous donnez votre définition, elle est différente de celle de l’auteur de l’article ou de celle de l’auteur d’un autre article de la semaine dernière qui s’appuyait sur la dimension multimédia. D’autres s’appuyent sur Ajax... Le web 2.0 est un ectoplasme à structure très variable.

      Il me semble pourtant que la définition la plus courante est celle ici présentée d’un aspect plus participatif et c’est sans doute parce qu’elle n’est vraiment pas convaincante que d’autres justifications fleurissent.

      Am.


    • Miguel Membrado membrado 20 novembre 2006 23:07

      @Am

      J’ai bien fait mention qu’au début de l’internet nous avions connu cette sorte d’effervescence que nous connaissons aujourd’hui, Qu’il y ait des groupes d’« initiés » qui depuis le début de l’internet aient sans arrêt interagit entre eux, c’est évident, le succès des forums et des salles de chat en témoignent, mais ce qu’a apporté le web 2.0, c’est le fait que le commun des mortels peut s’approprier les outils et peut interagir librement avec n’importe quel autre commun des mortels. Si ces nouveaux outils que sont le blog et les réseaux sociaux en particulier n’avaient pas si profondément modifié les usages passés, comment expliquerions-nous qu’il y ait eu apparition en moins de 3 ans de 57 millions de blogs, que ce nombre double tous les 6 mois, et que plus de 100 millions de personnes se soient abonnées à un réseau comme mySpace en deux ans et quelques ? N’est-ce pas un phénomène de société dépassant largement le cadre des « outils » d’échange précédents ? Ce n’est pas la maturation qui est le facteur déterminant, bien qu’elle soit évidemment réelle, mais le changement de paradigme des outils utilisés, qui ont favorisé l’adoption massive là où les outils précédents ne la favorisaient pas.

      Quant au phénomène du contenu, le Web 2.0 a apporté le « user-generated content », là où avant, à part les pages persos fort peu utilisées dans la réalité si on compare à la vague actuelle, car fort peu pratiques, les gens ne produisaient pas de contenu en ligne. Ils produisaient des contenus dans des fichiers de type bureautique, et l’email, qui pourtant était le premier outil à venir permettre une publication directe inter-individu sans passer par un fichier, servait de plus en plus à transférer ces fameux fichiers d’un individu à l’autre, au sein des entreprises, mais également entre particuliers. Là où l’ère à changé, c’est que depuis quelques années, et en particulier dans le grand public depuis l’apparition des blogs, ce n’est plus l’échange de fichiers (et leurs contenus) qui est la norme, c’est la production de contenu direct en ligne, dans un format structuré (le blog crée une structure de fait), et l’inter-action en ligne autour de ce contenu, qui sont la nouvelle norme. J’ai appellé cela l’ère du contenu au regard de l’ancienne ère, celle du fichier, où le contenu était produit directement dans un container local, nécessitant une application informatique spécifique pour le lire, ne pouvant être lu en un seul clic à l’écran. L’ère du contenu, c’est l’ère où le contenu est produit sans aucun intermédiaire, ni technique (le fichier, et je ne parle pas du back office, je parle du point de vue de l’utilisateur final), ni humain. Je veux publier, je me connecte en ligne, j’écris, je publie, c’est directement visuable avec une application universelle (le browser), et c’est directement interagissable avec mes lecteurs grâce aux nouveau formats participatifs. La différence est énorme, car elle crée un degré de liberté supplémentaire par rapport à l’existant précédent, d’où son adoption massive là encore.

      Peut-être votre expérience depuis des années d’utilisateur avancé de l’internet vous empêche-t-elle de prendre le recul nécessaire pour qualifier cette vague, car effectivement de ce point de vue là, on peut penser que seuls les formats ont changé, mais c’est une évolution toute autre à laquelle nous assistons, c’est celle où tout individu, quel qu’il soit, peut 1/ s’approprier individuellement l’outil de publication de contenu en ligne et 2/ interagir librement avec n’importe quel autre individu, y compris des gens jusque là quasiment inatteignables (hommes politiques, écrivains, philosophes, experts, ...) pour le commun des mortels.

      Nous assistons donc à un applatissement des structures « hiérarchiques » naturelles, et c’est bien en cela que le web est devenu participatif, de même que la démocratie va devenir également participative dans les années à venir, l’évolution est conjointe, l’un permettant à l’autre de se réaliser en libérant définitivement le besoin participatif de l’être humain.


    • (---.---.162.15) 21 novembre 2006 01:38

      Membrado, vous dites qu’il y a dix ans seuls des « initiés » faisaient du web participatif. Je le conteste. « Initiés » peut-être par rapport à la population Web d’aujourd’hui, mais pas du tout par rapport à celle d’alors. Elle était davantage participative que celle d’aujourd’hui. Vous parlez des 57 millions de blogs d’aujourd’hui, mais on parlait alors des millions de sites personnels avec les pages de courriers des visiteurs et, pour les plus importants, avec des forums (2,5 millions de sites en 1994, cf ici).

      Quand vous dites que « les pages perso étaient fort peu utilisées », c’est complètement faux. La proportions d’internautes gérant un site Web était alors plus forte que maintenant (blogs y compris). C’est normal, il suffit de considérer que la population internaute était plus jeune et plus initiée à l’informatique que la population actuelle.

      C’était déjà considéré comme un phénomène de société, au moins aux Etats-Unis, la France étant alors en retard (mais pas tant que ça, Mygale en particulier avait un grand succès). L’essentiel était déjà là, ce qui est arrivé ensuite était prévisible dans les grandes lignes.

      Quand vous dites « les gens ne produisaient pas de contenu en ligne. Ils produisaient des contenus dans des fichiers de type bureautique », vous parlez d’avant le Web, avant 1993, mais quand je suis arrivé sur Internet en janvier 1997, c’était complètement différent et une multitude de sites personnels délivraient du contenu en tout genre. Un projet tel que Gutemberg (numérisation de livres du domaine public) était déjà bien lancé.

      Les blogs n’ont pratiquement rien amené en matière de contenu, ils ont amené davantage de discussion en facilitant (et en orientant) la gestion de forums. Le contenu du Web existe depuis ses débuts, d’ailleurs c’est lui qui a provoqué l’explosion immédiate du Web...

      Dire que le web a du contenu et est participatif est un pléonasme, puisqu’il a immédiatement eu du contenu et qu’il a très rapidement été participatif (existence des cgi).

      Je trouve désolant que vous falsifiez la réalité pour faire mousser un ectoplasme. Je préfère d’autres définitions du Web 2.0, comme celle d’Algunet, elles ont certes le défaut de ne pas marquer une étape aussi importante qu’elles le prétendent, mais c’est moins tendancieux et moins révisionniste que de faire croire que le Web n’avait pas de contenu et n’était pas participatif dès ses débuts (pour une naissance que je place en 1993 avec l’arrivée du premier navigateur, Mosaic).

      Am.


    • Miguel Membrado membrado 22 novembre 2006 10:46

      Me faire traiter de « révisionniste », vous l’avouerez, c’est un peu fort smiley Surtout pour quelqu’un comme moi qui a vécu toute la vague internet, avant, pendant et après, aux premières places ! Je ne vous en veux pas, mais je pense que nous ne parlons pas de la même chose, d’où le décalage dans nos propos.

      Je vous invite à relire en détail mon article, mon commentaire précédent et mes argumentations, je ne pense pas que vous l’ayez réellement fait en profondeur, car vous m’attaquez sur des points annexes que j’ai moi-même soulignés, et qui ne servent qu’en partie à démontrer la vague actuelle. Cela me rappelle un peu la sempiternelle discussion (j’espère maintenant dépassée) entre les tenants de l’assembleur et des langages évolués smiley

      Ne voyez-vous donc pas l’évolution sociale récente (sujet essentiel de mon article) ? Vous dites préférer la définition d’Algunet à la mienne pour le Web 2.0, mais cette définition qui prend comme exemple NetVibes, savez-vous que ce type d’outil existe depuis 98, initié par Yahoo déjà à l’époque ? Et que Mediapps en France en avait fait son cheval de bataille dès 99 ? Avec flux d’information en prime (pas encore RSS) ? Où est l’évolution, sinon l’utilisation de librairies de développement Ajax ? Et l’intégration justement des nouveaux medias participatifs et de cette nouvelle vague qui fait que chacun peut s’approprier ces outils car il y a un vrai contenu participatif à partager ? Ceux qui veulent faire croire que le Web 2.0 est un effet de mode ou une simple évolution de technologies se trompent. Ce n’est pas Ajax qui fait le Web 2.0. La technologie n’est qu’une des composantes, un outil catalyseur. Mais le mouvement est bien plus profond, c’est un véritable mouvement social, et ses impacts vont bien au-delà de l’internet, ils touchent de plein fouet notre nature humaine et sociale, grâce à de véritables outils et processus participatifs qui vont permettre de faire évoluer nos sociétés et nos mentalités, à tous les niveaux.


    • Xavier (---.---.141.238) 22 novembre 2006 16:36

      Les « pages perso » un succès ? La plupart du temps de sacrées daubes oui : moches, pas ergonomiques et pas du tout interactives. Et, surtout, réservées aux geeks de l’époque, ou du moins à ceux qui pouvaient éditer de l’HTML et installer des logos en feu qui tournaient. Pas grand monde.

      Faire croire que rien n’a changé depuis 10 ans n’est pas du révisionnisme : c’est de la cécité.

      A porpos du changement, je vous recommande les courtes vidéos de Frédéric Soussin : http://www.soussin.net/web2/page1/page1.html


    • Jean-Pierre An Alre (---.---.87.168) 20 novembre 2006 20:48

      C’est trop top, là ! Je n’en avait jamais entendu parlé ! Et puis par un serial entrepreneur de Palo Alto, là où tout à commencé !

      Sérieusement est-ce qu’on est pas en train de vivre l’histoire de l’informatique à rebours ou dans le meilleur des cas de patiner férocement ?  ? Officiellement une histoire linéaire :

      Grand système -> smalltalk -> SQL -> mini/micro -> nouveaux outils de productivité personnels -> augmentation phénoménale des capacités de traitement et de mémoire.

      En réalité :

      Avant : Capacité mémoire et CPU très limité mais on savait écrire un noyau préemptif sur 2 kilo octets logé dans un boitier gros comme un demi paquet de sucre et capable de piloter un ascenseur -> Maintenant il faut 512 mega de RAM (250 000 fois plus) et il y a des fuites mémoire partout et il faut une climate comme au bon vieux temps.

      Avant : nouveaux outils de productivité personnels -> Maintenant:Qui sait encore quel était l’usage révolutionnaire qu’a apporté Visicalc ? Surement pas l’utilisateur d’Excel ! La communication s’est appauvrie aussi au rythme simpliste des « slides » powerpoints d’au maximum 280 lettres par slide !

      Avant : SQL (un vrai traitement sémantique de l’information) -> Maintenant : XML (séparation du schéma logique d’avec le serveur centralisé, le schéma logique est maintenant imposé de l’extérieur aux données qui ne sont plus structurées et retour aux schémas hiérarchiques simplifiés des BD pré-SQL)

      Avant : Smalltalk -> Maintenant:Java (copie de Smalltalk, normalement WORE Write once, runs everywhere sauf que Java est incompatible avec lui-même non seulement d’une version à l’autre mais aussi d’une release à l’autre)

      Avant : Micro personnelle -> Maintenant : Très très très grand systèmes (Google = 400 000 serveurs). Perte de la vie privée.

      On a perdu de vue le but de l’informatique : Simplifier la vie des gens.

      Maintenant c’est un objet social, utilisé pour des gesticulations simiesques sur Agoravox « Mon Web 2.0 est plus puissant que le tien ! »

      On est loin de l’Ajax de l’antiquité et même de Prométhé et donc d’une histoire noble, c’est de Circé qu’il s’agit et de sa musique.


      • Filipe (---.---.4.153) 21 novembre 2006 08:13

        J’ai essayé d’apporter une définition du web 2.0 sous une approche sociologique sur mon « blog de l’infomestre et du gestionnaire de connaissance » ( http://infomestre.blogspot.com/2006/11/une-dfinition-personnelle-du-web-20.html )... L’impact social, les nouvelles formes de production collectives et l’approche orientée usager me semblent être au centre des innovations apportées par le web 2.0...


        • Florence Durand-Tornare (---.---.129.76) 29 novembre 2006 22:37

          Bonjour,

          Au nom des dizaines d’associations, collectivités ou organismes publics qui ont des sites qui répondent point par point, depuis de nombreuses années, aux exigences du web 2.0 que vous reprenez dans votre article,

          Au nom des centaines de milliers d’internautes qui échangent depuis 15 ans sur les spips collaboratifs, les php participatifs, les carto sémantiques, les bases partagées, etc.

          je demande qu’on réfléchisse bien à qui profite cette nouvelle mode techniciste aumoment où l’idée, juste, que l’internaute est un producteur de contenu et un créateur d’usage commence à se répandre.

          Sous les ombrelles des satellites, la fracture numérique en ce qu’elle a de social, de culturel et d’économique, reste valable du nord au nord comme du nord au sud. La priorité reste l’accès aux usages même si l’accès aux tuyaux semble se banaliser.

          Plus l’élite s’approprie les usages plus les exclus du numériques sont exclus de la société !

          N’ajoutons pas de la confusion, une nouvelle mode à la mode des Blogs (sites à commentaires basics) qui n’ont de nouveau que la diffusion commerciale comme support publicitaire.

          Que vive « la toile » de l’interactivité, de la co-production et de l’expression collective sans qu’il soit besoin de fêter le nième web point x et d’ouvrir un boulevard aux marchands qui tentent de revendre une soupe déjà digérée par beaucoup de Monsieur Jourdain.

          Bien à vous ...qui ne pensez pas à mal, mais voyez trop par le nombril de l’ingénieur « deus ex machina » !


          • Miguel Membrado (---.---.36.94) 4 décembre 2006 02:35

            Oui, heureusement que ces milliers d’assocations, organismes, collectivités, etc. sont là et participent depuis une dizaine d’années. Mais ne vous mettez pas en opposition au phénomène du blog et du Web 2.0 en général, car au contraire, cela permet enfin de démultiplier par 100 cet effort que vous faisiez à moindre échelle jusqu’à présent.

            Car il est quand même beaucoup plus facile de démarrer un blog et de faire interagir ses proches, surtout ceux qui n’ont jamais utiliser un ordinateur ni internet jusqu’à ce jour, autour d’un blog, qu’autour des anciens outils de discussion et d’échange que vous citez.

            Je ne suis donc pas d’accord avec vous lorsque vous laissez entendre que ce phénomène va profiter à ceux qu’il ne faudrait pas et augmenter la fracture numérique. NON, mon discours consiste justement à démontrer le contraire, par les faits, et vous, au lieu de vous opposer à cette démarcher, vous feriez mieux aussi de la faire vôtre, pour démultiplier votre action, et contribuer par votre expérience déjà acquise de l’échange et de la participation sur internet, à la réduction de cette fracture numérique.

            Car n’importe qui peut créer son blog IMMEDIATEMENT, à partir d’une simple connexion internet à 3 francs 6 sous, partagée s’il le faut dans n’importe quel village indien, avec un PC à 100$ (ils arrivent) possédant un simple navigateur, et communiquer et interagir avec le reste du monde.

            C’est cela qui est une avancée majeure. C’est en cela que le Web 2.0 est révolutionnaire, car non seulement il met à disposition de véritables outils d’appropriation et d’interaction directe par les utilisateurs ignorants de toute technique, mais il induit en plus un mode d’échange et d’interaction qui ne peut que contribuer à l’évolution des mentalités de notre temps, en libérant la pensée, l’expression et l’échange. Même dans les dictatures, les choses bougent un peu grâce à cela. Aller voir en Chine, en Iran, et ailleurs ce qui se passe autour des blogs. Bien sûr ils avaient déjà les forums avant, mais le nombre d’utilisateurs des blogs dans ces pays n’a plus rien à voir avec celui qui utilisaient (et utilisent toujours) les forums. Bien entendu le chemin sera très long pour eux, mais cela constitue un petit degré de liberté supplémentaire.

            Je pense donc qu’il faut que vous modifiez votre point de vue sur le fondement même du web 2.0 et de sa portée sociale, sinon vous allez passer à coté de ce que justement vous recherchez vous-même à travers votre propre implication depuis des années grâce aux outils traditionnels.


            • Alexis (---.---.23.183) 5 avril 2007 00:52

              Bonjour M. Membrado,

              C’est avec intérêt que j’ai lu votre texte au sujet du web participatif, je dois dire que vous en faites une bonne synthèse, malgré qu’onpuisse être en désaccord avec certaisn détails de votre texte, je pense qu’en général c’est juste.

              Une phrase m’a fait réagir par contre : « Le Web participatif est donc l’étape ultime en termes d’organisation et de création de valeur. »

              Je pense que vous êtes un peu trop enthousiaste smiley ..

              L’internet est encore dans une phase de transformation en profondeur, puisqu’on commence déjà à voir les limites des systèmes dits ’d’intelligence collective’ comme le fameux digg.com qui a changé la face du web avec sa méthode de modération révolutionnaire.

              J’ai écrit un texte au sujet des limites des sites collaboratifs, ainsi que sur les idées que je pense qu’il faut pour améliorer ce type de système qui a certainement de l’avenir...mais qui croule sous la pression toujours plus forte d’une demande en informations personnalisées...

              Je pense que l’avenir de l’internet se trouve dans un mélange entre la puissance de la communauté ainsi que la personnalisation que j’apelle ’douce’, c’est à dire avec des systèmes qui peuvent recommander du contenu en fonctions de vos goûts, de vos choix et de vos habitudes.. qu’en pensez vous ?

              Alexis


              • pauline robert 9 décembre 2010 11:02

                Le web 2.0 c’est un espace de discussion et de collaboratif. Un web ouvert à la réaction, à la critique et à la nouveauté. C’est un espace de créativité qui ne connaît pas de limite. C’est un lieu ou les rézocialist, digne représentant physisique de nos nouveux espaces numériques, peuvent s’exprimer et partager leurs savoirs.
                Le web 3.0 est un web qui me connait, un web qui ne ressemble qu’à moi.

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