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Un septennat de Macron et des agressions à la pelle depuis 2017

"Les coupables du lynchage lâche et criminel des policiers faisant leur devoir une nuit de 31 décembre seront retrouvés et punis", avait réagi Emmanuel MACRON sur le réseau X. Il n’avait pas encore idée de l’aggravation d’un climat insurrectionnel qui allait durablement plonger les forces de l’ordre dans le marasme. Une haine anti-flics dans laquelle la jeunesse prendrait une grande part, allait croître de façon exponentielle en France durant ses deux quinquennats. 

Extrait de mon dernier livre : https://www.amazon.fr/Lenfant-ses-d%C3%A9sirs-insatiables-PRINCIPE/dp/B0CT8CXBT5/ref=sr_1_1?keywords=critique+%C3%A9ducation+positive&qid=1707170504&sr=8-1

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Le désir de prendre le pouvoir

Un signe de bonne santé mentale est la capacité que nous avons, dès la première heure de notre vie, à imiter les autres et à calquer nos désirs sur les leurs. Neuropsychiatre et psychologue, Jean-Michel OUGHOURLIAN a exploré ce phénomène instinctif qui dépasse notre volonté, surtout lorsqu’il est renforcé par l’influence du groupe.

Jean-Michel OUGHOURLIAN a inscrit ses travaux dans les pas de "la théorie mimétique" du philosophe René GIRARD. Selon lui, le mimétisme est un phénomène incontournable qui peut favoriser le passage à l’acte de vrais fanatiques (violences et terrorisme). Les cellules miroirs présentes dans notre cerveau activeraient les mêmes zones que celles activées chez celui qui est spectateur. Source de tous les apprentissages, le mimétisme est donc aussi la source de toutes les rivalités et violences.

Au regard de ces travaux, peut-on aussi considérer que l’agression de policiers à Champigny le 31/12/17, et à Aulnay-sous-bois le jour suivant, aient été mimétiques ? Car combien d’agressions de policiers seront par la suite filmées et diffusées sur les réseaux sociaux ? Il en sera de même pour tout représentant de l’ordre et de l’autorité : enseignants, pompiers, gendarmes... Ils seront un peu partout sur le territoire provoqués (guet-apens), humiliés par des agresseurs qui attenteront parfois à leurs vies, et balancés sur des réseaux sociaux moqueurs.

Ce modus operandi récurrent d’une jeunesse remettant en question l’uniforme pose vraiment question aujourd’hui. Et il faut coupler à cela le rejet de la France de la part de certains jeunes ayant grandi dans une haine du pays dont ils ont pourtant la nationalité.

 

Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2017, une soirée privée organisée (sans l’autorisation de la mairie et de la préfecture) dans le hangar d'une zone industrielle à Champigny-sur-Marne, a amené une intervention de la police qui a dû faire face à plusieurs centaines de personnes faisant la fête dans ce local inapproprié. Les deux policiers (Laurie, une gardienne de la paix de 25 ans et son supérieur, un capitaine de 48 ans) ont été isolés puis roués de coups au sol. Et comme cela se fait malheureusement de plus en plus, le passage à tabac a été filmé par plusieurs participants de la fête, et est devenu viral sur internet. Alors que le lynchage de la jeune policière durait de longues secondes, le jeune qui filmait se trouvait dans un état d’excitation certain, exultant, "ouais, ouais…" à de nombreuses reprises, comme en atteste les vidéos en ligne. Les auteurs des faits avaient entre 16 et 20 ans.

 

La mentalité du groupe

Car en effet, par identification, un groupe dont la mentalité est par exemple : "le sentiment d’une oppression par un système politique jouant en sa défaveur (les exclus du système)", pourrait facilement se reconnaître dans la persécution ressentie qui a conduit ces jeunes à agresser ces policiers à Champigny la nuit du 31/12/17. S’y reconnaître, mais aussi le moment opportun, avoir envie par solidarité et parce que ce fait aura ravivé un sentiment d’injustice, de passer à l’acte à son tour.

Le mimétisme est un réflexe inné, automatique, spontané et inconscient, que l'on peut difficilement défaire. Nous sommes inexorablement influencés par notre univers (artistique pour les artistes, amical ou professionnel pour ce qui est de notre vie en société). Ainsi, lorsque nous croyons créer quelque chose d’original, c’est toujours plus ou moins sous influence (la somme de notre expérience).

En résumé, les idées professionnelles que nous croyons entièrement les nôtres ne le sont pas uniquement, tout comme notre style vestimentaire, nos goûts musicaux, sont sous influence.

Andrew MELTZOFF, responsable de l'Institute for Learning and Brain Sciences de l'université de Washington, a démontré que juste après l'accouchement, les bébés étaient capables de l’imiter en tirant la langue à leur tour. C’est ainsi que tout au long de notre existence, nous nous façonnerons et deviendrons le modèle unique que nous sommes, en recourant à l’imitation et à l’identification. Nous désirerons de façon mimétique ce que les êtres qui nous sont chers désirent. Nous désirerons aussi appartenir à notre groupe social, lui plaire. Voilà pourquoi un individu qui se trouve sous l’influence de son groupe social, pourra se comporter de façon radicalement différente.

En d’autres termes, lorsque l’on parle d’un groupe d’agresseurs, il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’un groupe, certes constitué de membres distincts, mais d’un groupe qui possède sa propre mentalité, et qui au nom de cette mentalité agit.

 Oui, le groupe est bien une entité parfois dangereuse qui peut désigner comme cible-punching-ball la police un 31 décembre et susciter l’indignation de l’exécutif : "Les coupables du lynchage lâche et criminel des policiers faisant leur devoir une nuit de 31 décembre seront retrouvés et punis", avait réagi Emmanuel MACRON sur le réseau X. Il n’avait pas encore idée de l’aggravation d’un climat insurrectionnel qui allait durablement plonger les forces de l’ordre dans le marasme. Une haine anti-flics dans laquelle la jeunesse prendrait une grande part, allait croître de façon exponentielle en France durant ses deux quinquennats. 

La suite est ICI : https://www.amazon.fr/Lenfant-ses-d%C3%A9sirs-insatiables-PRINCIPE/dp/B0CT8CXBT5/ref=sr_1_1?keywords=critique+%C3%A9ducation+positive&qid=1707170504&sr=8-1


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5 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 7 février 11:24

    Comme un air de CNEWS...

     (L’Appellation Oligarque Protégé de Bolloré )

     (La version C8, cru Hanouna, n’est pas mal non plus)

     

      ooooo je pense qu’ici sur Agoravox il y a suffisamment de mes concitoyens qui sont assez idiots pour ne pas voir ce que je suis en train de faire ooooo

     

    Le pouvoir de l’oligarchie sauce Macron, c’est déjà plus que pénible à devoir supporter.

    Raison de plus pour ne pas avoir à supporter le même pouvoir sauce Le Pen.

    D’autant plus que, si on se fie aux votes de ses élus ici et au parlement européen, on connaît déjà d’avance le menu smiley

     

    → Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF (23/03/23)

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/8h30-fauvelle-dely/reforme-des-retraites-loi-immigration-salaire-de-patrick-pouyanne-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-interview-de-geoffroy-roux-de-bezieux_5708426.html

     


    • V_Parlier V_Parlier 7 février 19:29

      @Octave Lebel
      Comme un air de Libé...


    • Brutus S. Lampion 7 février 12:01

      Vous écrivez :

      «  Oui, le groupe est bien une entité parfois dangereuse »


      C’est un peu brut de décoffrage comme point de vue.

      Pour ceux qui s’intéressent à la dynamique de groupe il faut distinguer les groupes primaires et les groupes secondaires.

      • Les groupes primaires impliquent une permanence des liens, des relations affectives pouvant devenir fortes et généralement l’émergence de normes de communication La sympathie et le sentiment d’association sont tellement forts qu’ils amènent à se définir comme un « nous » : dans un groupe primaire, « la solidarité et l’obtention d’avantages réciproques y sont spontanées, non calculées ».

      • A l’inverse, les groupes secondaires sont caractérisés par une formalisation des rapports humains, comme par exemple au sein d’une structure de travail ou dans un gand, de la bande de voyous à la mafia organisée. La différentiation des fonctions peut y être induite par des règles formelles et souvent orientés par des objectifs communs, lesquels nécessitent l’accomplissement de tâches.


      Dans les deux cas, un groupe est plus que, ou plus exactement, différent de la somme de ses membres. Il a sa propre structure, ses membres ont un but commun et des relations , amicales ou conflictuelles avec d’autres groupes.

      Les groupes dont vous parlez sont des hordes ou, au mieux, des meutes, souvent manipulées.

      Votre conception du groupe est pour le moins réductrice.


      • ETTORE ETTORE 8 février 12:18

        On constate surtout une escalade effrénée !

        Et sur tout les fronts !

        On as bien compris l’hyperbole présidentielle, qui consiste à insulter, de plus en plus grassement la plèbe.... Comme une course à la mort, qui consisterait à écraser de mots salaces, la moindre montée de demande en comptes....

        On as bien compris, l’effondrement, voulu et organisé, de toutes les valeurs politiques, afin que la désorientation et la manipulation, soit le seul recours décisionnel facile, pour tous les faisans endormis !

        On as bien compris, la qualité des représentations des élus du peuple, qui passent plus de temps à visionner des clip de chiots, ou, à filmer leur masturbation, que d’occuper dignement leurs fonctions.

        C’est tout cela, et bien pire encore, qui fait penser que , l’axe de gravité de ce gouvernement, est le CUL ! Et que sorti de ce cul de sac, il n’as visiblement pas grand chose d’autre à proposer, si ce n’est de continuer à faire la nique, crescendo, pour sauver in fine, juste leurs fesses, en nous laissant dans la m... !


        • ddacoudre ddacoudre 8 février 21:54

          bonjour

          la violence un thème récurant, et le mimétisme une aptitude indispensable qui n’ a pas la notion de bien et de mal qui est essentiellement culturelle et ne pressente qu’un paradigme du choix de ce qui est bon ou mauvais pour moi. ces comportements mimétiques que tu soulèves sont insignifiants par rapport au mimétisme social d’accepter la guerre et d’y prendre du plaisir à aller tuer les autres, généralement pour des raisons qui ne la justifie pas si l’on est pas animé d’un désir de puissance et de domination dogmatique. nous sommes dans un monde où les humains dans leur majorité ne savent pas comment fonctionne un cerveau avec lequel ils vont devoir passer leur vie. or l’on ne peut pas vivre avec des relations interpersonnelles paisibles si’ l’on ne se détache pas du comportement grégaire du groupe à un moment de son existence pour intégrer la notion d’espèce humaine identique qui demande de la tolérance du pardon et de l’assistance pour ceux qui s’égarent. or notre organisation sociale et économique accepte cette violence comme une partie incontournable d’effet pervers de son système d’organisation basé sur la compétition dominant dominé.

          Apporter une solution à des comportements instinctifs ne peut venir que d’un enseignement tout au long de l’existence, et rémunérer les hommes pour apprendre afin qu’aucun ne soit sans revenus. nous ne sommes pas encore adulte pour appliquer, cela pour satisfaire comme les enfants notre désir immédiat d’être riche, pour avoir tout, tout de suite, et toute impossibilité développe des frustrations devant l’offre ? les délinquants dont tu parles sont le produit de cela, et pas depuis aujourd’hui, puisque nous n’avons rien changé dans nos comportements depuis les années 70 qui justifient que ce sera mieux.

          les crimes et délits se sont stabilisés à un niveau de 3.700 000 depuis 1995, parce que aucun événement majeur dans l’offre, le chômage, les salaires ne justifient, par leur stabilité une augmentation de la criminalité et de la délinquance qui se contentent d’ s’adapter aux comportements mimétiques de groupe en fonction de l’actualité et des informations qui la rapportent. la psychose d’insécurité que la population invoque est mimétique également car statistiquement elle n’est pas justifié, si ce n’est par l’effet loupe des médias, et l’exploitation médiatique. la mort se moque des habits sociaux que l’on porte, mais pas forcément le phénomène que tu décris, qu’accélère la circulation de l’information par les réseaux. nous n’avons que le délinquance et la criminalité de notre temps technologiques et non pas une augmentation de la violence qui se calque sur celle de nos relations sociales.

          cordialement

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