Les « gilets jaunes » manipulés ?
Depuis cinq mois, à longueur de journée, les "gilets jaunes" sont omniprésents dans les médias et dans les débats télévisés. Pourtant rien de constructif n’en a encore résulté. Des milliers de "micros-trottoirs" répètent inlassablement les mêmes revendications des uns, les mêmes ressentiments des autres et les mêmes questions sur l’inefficacité des forces de l’ordre, et donc des autorités, face aux casseurs.
Ce qui devrait interpeller tout un chacun, c’est l’occultation extraordinaire de toute information sur les élections européennes.
Aucune interview de candidats, aucun débat.
Comme si ces élections, dans deux mois, n’avaient aucune importance, face au feuilleton quotidien des gilets jaunes, entrecoupé par les péripéties judiciaires de Monsieur Benalla et les malheurs engendrés par le "Brexit". Dans ce dernier cas, il s’agit de proclamer de façon subliminale : « Attention à la tentation ».
Le président Macron comme ceux qui le guident dans l’ombre, savent très bien que les "gilets jaunes" ne voteront pas pour les candidats LREM aux européennes.
Cent mille voix, de toutes façon perdues, contre tous ceux, qui face à l’inconnu, après une telle absence de débat, voteront, encore une fois, pour ceux qui vont les trahir.
Les gilets jaunes n’auront-ils pas servi de repoussoir à tout changement pour ces citadins des métropoles, agacés par ces "ploucs émissaires" et autres "périphériques".
Une campagne ouverte à partir du 13 mai, à peine deux semaines avant !
Jusqu’à la veille des élections, les électeurs n’auront médiatiquement entendu que le vacarme des casseurs.
Sans se demander comment il est possible de laisser ainsi casser, sans réagir.
Dans la perspective ou le nombre d’eurosceptiques risquait de s’accroître, la confusion sert le statut quo.
Elle empêche aussi ceux qui veulent réformer véritablement l’Union européenne de se rencontrent et de former des alliances sur des objectifs précis, puisque dans les médias, tout autre discours est inaudible.
Il reste bien peu de temps.
Quel machiavélisme : profiter de la détresse des précaires et des ruraux de plus en plus abandonnés par les services publics, pour saboter une campagne électorale, dont le résultat est incertain pour le pouvoir.
Pendant que les gilets jaunes tournent autour des ronds-points, M. Macron attend son heure.
Philippe Annaba, journaliste et écrivain
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