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Eurasia Eastasia Océania

La plupart d’entre vous, j’en suis sûr, auront reconnu dans ce titre les trois blocs protagonistes inventés par Orwell dans son "1984". Livre que non seulement on ne présente plus, mais qu’il est désormais devenu difficile d’ignorer tant la puissance prophétique de l’oeuvre semble aujourd’hui nous avoir rattrapés. C’est bien simple, on en mange à tous les repas. "1984" sert à tout, et à tous. Presse quotidienne, articles d’analyses, émissions de radio, de télévision, sociologie, géo-politique, espionnage, nouvelles technologies, génétique (bien que dans ce dernier domaine, Aldous Huxley continue de posséder une petite longueur d’avance sur Orwell, mais passons). Avouez qu’il est devenu quasiment impossible, pour un observateur doué de raison, de passer outre les analogies qui parcourent et relient notre époque à cette oeuvre (disons-le tout de même) magistrale.

Bien qu’Orwell n’ait pas été le seul à se risquer aux prophéties socio-futuristes (P.K. Dick, Arthur C.Clarke ou Robert Heinlein appartiennent eux aussi au club très fermé des auteurs de SF à qui le futur a donné raison) c’est tout naturellement à "1984" que l’on pense dès lors qu’on se risque à porter un regard médiacritique sur notre quotidien saturé d’information.

Est-ce parce que les contours de cette oeuvre épousent désormais parfaitement les frontières de notre réalité, ou bien, de façon plus personnelle, parce qu’il est malheureusement devenu impossible de ne pas se sentir prisonnier, pris au piège nous aussi du costume de Winston Smith, citoyen ordinaire broyé dans l’absurdité d’une époque qui semble avoir définitivement tourné le dos à la Raison pour la fuir, au mépris de tout humanisme, fût-il primordial ?

Commencer par digresser, cela ne se fait pas, certes mais tant pis.

Je viens de recevoir la réponse à une question que je me suis posé pendant de très longues années. Une question née aussi bien de ma méfiance vis-à-vis de l’autorité, que de la paranoïa qu’engendre naturellement un excès de livres écrits par les auteurs cités plus haut. Depuis quinze, peut-être vingt ans, devant la croissance exponentielle des moyens de communication, d’information et surtout de contrôle que représentent les media dominants, je n’ai cessé de m’interroger sur le temps effectif que demanderait, en France, une campagne de propagande menant à la guerre contre n’importe lequel des pays du Monde.

Au détour de conversations parfois tendues, même avec mes amis proches, il m’arrivait d’estimer à trois mois environ le temps nécessaire pour nettoyer en profondeur le cerveau inexistant de l’opinion publique et provoquer un réflexe conditionné général de colère, dirigée contre, au hasard... L’Italie, l’Espagne,ou plus facile, l’Allemagne.

Cette estimation se voulant la plus objective possible, elle s’accompagnait d’un mode d’emploi relativement détaillé sur les outils nécessaires à une telle propagande. Outils usés mais diablement efficaces si l’on en croit les résultats obtenus ces dernières semaines avec la terrible.. Russie ! Pardon, il fallait lire " Eurasia ".

Pourquoi écrire aujourd’hui sur ce sujet saturé de commentaires ?

Tout simplement pour rendre compte d’un terrifiant constat. Oh, pas un constat de statisticien, ni de journaliste aux ordres, pas même celui d’un analyste grassement payé pour donner son opinion. Rien de cela. Et à ceux qui croiraient encore que cette abstraction nommée "opinion publique" se mesure à coups de sondages ou d’enquêtes biaisées par le jeu des questions closes, j’affirme sans aucune prétention que le seul endroit où le petit peuple de France (de Paris en ce qui me concerne) accepte de montrer son vrai visage, c’est au bistro. Là ! J’ajoute que le choix du mot "bistro" n’est pas totalement innocent, comprenne qui voudra.

Il aura donc fallu un peu moins de trois mois, à peine une douzaine de semaines, pour qu’enfin je sois témoin de ce fameux viol collectif des consciences par l’appareil médiatique au garde-à-vous.

Témoignage.

Au comptoir point de pudeur ou de retenue. Je vis dans un quartier encore occupé par ce qui reste de la classe moyenne, ni riche ni pauvre. Cette classe hétéroclyte qui survit jour après jour sous les assauts répétés des écrans de télévision et se défend comme elle peut contre les journaux gratuits... et obligatoires.

A ce propos, aviez-vous remarqué qu’avant 98 et la coupe du Monde de football, les écrans de télé étaient quasi inexistants dans les bars ?

Souvenez-vous, c’est en Juin 98 que la plupart des cafés ont cru bon de s’équiper de gigantesques écrans plats pour retransmettre l’évènement planétaire... Puis, le football s’étant peu à peu dilué dans la liesse populaire que l’on sait, les cafetiers ont alors commis l’irréparable ; ils ont laissé le poste allumé. Certains ont choisi de matraquer leur pauvre clientèle à l’aide des chaînes d’abrutissement musical, les autres (ils sont nombreux) ayant opté pour les sinistres chaînes d’information continue. Nous étions faits !

Depuis, les organes de la pensée unique se sont multiplié en affûtant leurs outils. BFM, LCI, iTélé, France24... Autant de canaux de mauvais augure pour nous bombarder sans relâche, nous engloutir sous les décombres des faits divers, des catastrophes, des spécialistes et des experts, de la crise, des élections, des sondages et bien sûr, du terrorisme.

Mi Février - mi Mai 2014. Trois mois tout juste. Trois mois d’intense bombardement pour convaincre et lobotomiser, piliers de bar en tête, jusqu’au coeur même de cette opinion de la rue.

Il y a quelques jours le sujet est apparu, tout seul, au comptoir du Commerce, comme une fleur au printemps. Nous étions là, toujours les mêmes, à ramer dans le fond de cale de l’Océania. Il y avait Nabil, Bruno, Adama, Abder, Nicolas... Autant de grandes gueules un peu cassées mais toujours prêtes à la rigolade autour d’une petite Côte du Rhône bien fraîche (après le travail on a le droit non ?)

L’Océania menacé par le péril de l’Eurasia, le voisin si proche si loin. Hier encore inoffensif, aujourd’hui mangeur d’enfants. Tour à tour armée libératrice (face aux hordes de l’Eastasia, souvenez-vous) puis ogre des soviets, puis à nouveau ami, et enfin redevenu ennemi juré par un tour de passe-passe magistral. On était là à ne plus savoir. Le camp des bons ou des méchants, tout de suite les grands mots, des mots de guerre et de colère. Vladimir ça n’est pas de chez nous, ça n’est pas très océanien comme nom, est-ce qu’on devrait pas se méfier quand même ?

L’ennemi c’est L’Eurasia, ça a toujours été l’Eurasia. L’Océania n’a jamais été en guerre contre l’Eastasia. L’Eastasia est notre allié, depuis toujours et pour toujours.

Il y a trois mois cette petite bande émettait encore quelques doutes. Puis les doutes se sont faits plus rare, chuchotés du bout des lèvres, enfin ils n’ont plus fait aucun bruit. Hier ils avaient disparu.

Bruno m’a quand même servi à boire, et j’ai trinqué avec Abder, mais j’ai bien senti dans leurs yeux, que l’étoile rouge sur ma casquette (un souvenir de touriste rapporté de St Pétersbourg !) jetait un froid sur l’apéro. J’allais devoir choisir mon camp, et faire le bon choix sinon...

La conversation a repris. Nous qui avant-hier parlions du Mondial, du temps qui passe, des travaux sur le boulevard, voilà que de nouveaux sujets faisaient leur apparition. On parlait troupes, drônes, chars, frontières, et du "mauvais côté de l’Histoire" c’est ce qu’a dit le président (vraiment) baraqué du monde libre, c’est-à-dire le nôtre. Et c’est vrai que notre monde est libre, libre de recommander à boire. Pour oublier, un peu, que L’Eurasia (c’est ça, je me suis pas trompé ?) nous en veut, nous les gentils océaniens qui n’avons jamais rien fait de mal. En attendant la prochaine fois, s’il y en a une, quand on aura tout oublié, encore et encore...


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18 réactions à cet article    


  • WilliamF 24 mai 2014 17:45

    Orwell nous a expliqué beaucoup de choses sur le pouvoir, mais il est récemment devenu évident qu’il n’a fait que réunir des théories et des enseignements de l’histoire réunis, cinq ans avant la publication de « 1984 », en 1944, dans un traité politique russe signé par un certain J. B. E. Goldstein, un nom on ne peut plus proche de celui d’« Emmanuel Goldstein », le personnage fictif de ce célèbre roman.

    Mieux encore, le bouquin en question porte le titre de « Théorie et pratique du collectivisme oligarchique ». Et encore, ce n’était pas une nouveauté à l’époque, puisque ce J. B. E. Goldstein remercie, après la page de titre, son ami Edouard Boulard, dont on découvre qu’il a fait publier, plus tôt encore en 1894, un autre traité politique intitulé, tenez-vous bien, « Théorie et pratique du collectivisme central-révolutionnaire ».

    Ayant déja lu - et étant en train de relire car il est ardu - cet essai du vrai Goldstein, je puis dire qu’il exlique, avec beaucoup plus de détails soutenus par des théories de nombreux penseurs dont certains sont toujours fort connus, tout le fond sur lequel Orwell s’est basé pour écrire « 1984 ».

    Par exemple, le « Novlangue » de « 1984 » a, en réalité, été inventé et mis au point par un linguiste anglais, C. K. Ogden, durant les années 1920-1930.

    Toute la trame de la guerre entre les trois continents, y compris les noms de super continents « Estasia », « Oceania », et « Eurasia », a été projetée par deux célèbres géographes de la fin du 19e siècle et du début du 20e, Halford Mackinder et Karl Haushofer. Même les célèbres phrases du genre « Qui contrôle le présent contrôle le passé ; qui contrôle le passé contôle le futur », sont tirée de la syntaxe de Mackinder, et c’est indiscutable, puisqu’il est possible de retrouver tout cela dans des bouquins qui ont été publié 50 ans avant « 1984 ».

    L’ensemble du livre de J. B. E. Goldstein, dans son approche et sa syntaxe, évoque fortement une version moderne du Prince de Machiavel. La sociologie et la psychlogie des masses y sont très présents. Gustave Le Bon est abondament cité, mais aussi quelques experts propagandistes des années 1930-1940 (ces parties sont fascinantes à lire, et surtout elles semblent incroyablement modernes).

    Enfin, car il me faut bien conclure, on y trouve même, dans un passage malheureusement trop court, une explication technique concernant la possible évolution d’un brevet de tube vidéo déposé par la société CBS durant les années 1930, pour mettre au point une télévision qui permetrait d’espionner la population !


    • CommunArt CommunArt 24 mai 2014 18:53

      Il ne m’était pas venu à l’idée qu’Orwell était apparu ex-nihilo… Mais merci pour toutes ces précisions érudites.


    • foufouille foufouille 24 mai 2014 20:19

      pour goldstein, ça ressemble à un canular


    • foufouille foufouille 24 mai 2014 20:26

      trouvable ici
      ici


    • CommunArt CommunArt 24 mai 2014 20:29

      En effet, un faux très amusant !


    • foufouille foufouille 24 mai 2014 20:45

      vu le nombre de fans, je trouve ça juste louche.
      ce serait comme retrouver le nécronomicon


    • Ouallonsnous ? 25 mai 2014 11:13

      L’UE soi-disant pour la paix et pour les peuples est juste économique, financière, pour le Marché, les investisseurs, les spéculateurs, les Grandes Banques, elle impose tout aux Nations et aux Etats moribonds ainsi qu’aux peuples exsangues.

      Les nazis d’aujourd’hui sont parés du nom de technocrates, de gestionnaires, de démocrates, mais ils ressemblent et sont les successeurs de ceux qui après la 2e guerre mondiale, ont été sauvés puis protégés aux Etats-Unis ou en Amérique Latine...par les réseaux des oligarques financiers néo-colonialistes anglo-yankees qui instrumentèrent et commanditaires après la crise économique systémique de 1873, l’activation du sionisme international en instrumentalisant le judaïsme, la 1ére guerre mondiale et son redécoupage du monde qui prépara la seconde !

      Tout est organisé dans la politique actuelle, comme si l’Allemagne nazie et ses commanditaires d’outre atlantique n’avaient pas été vaincus en 1945 par les peuples résistants regroupés autour de la partie du monde refusant la dictature dont la Russie et de ses forces populaires, politique conçue par le cabinet britannique et le « gouvernement profond » des USA  contrôlant la Maison Blanche !

      Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les gouvernements actuels d’une partie de l’Europe et de l’Eurasie se sont empressés de se rapprocher en formant l’UE, du gouvernement de l’Allemagne, idiot utile et conscient et courroie de transmission des consignes des oligarques financiers anglos-yankees régnant sur la City et Wall Street pilotées par la FED US, garante de l’omniprésence du dollar sur les marchés mondiaux et de l’emprise économique des USA sur la partie du monde alignée sur la politique US !

      L’UE  en réalité est une nouvelle version du 3e Reich, aussi totalitaire : Fonctionnant en soumettant, en conditionnant par les médias collabos, en effrayant (chantage, peur...), en rackettant, en instaurant l’austérité, privant de toutes les libertés même les plus élémentaires... et reprenant les buts de guerre du 3éme Reich, l’encerclement et la destruction à termes des grands états nations non alignés sur l’asservissement à l’Empire néo-capitaliste anglo-yankee

      Pour nous français, qui avons refusés en 2005, à une large majorité de participer à cette machine à détruire les peuples et leur marche vers plus de bien être, le vote aux élections de l’UE et non aux européennes, car il n’y a pas de nation européenne,  passe en France par une signification claire de désaveu de cette mascarade et de cette imposture, en dénonçant une foi de plus le déni du résultat du référendum du 29 mai 2005 par le gouvernement en place à l’époque, à travers le traité de Lisbonne, imposé par le vote félon des parlementaires achetés !

      Exprimons le,  par le boycott , alors que la participation au vote sera considérée comme une adhésion, bien que les français, en 2005 aient exprimé leur opposition à cette dictature colonialiste de l’oligarchie financière Anglos-yankee, sous couvert d’unification d’une partie des pays de l’Europe, excluant les autres non alignés sur l’impérialisme anglos-yankee (cf. l’attitude actuelle à l’égard de la Russie qui est le plus grand et important pays d’Europe, avec l’agression de l’UE-USA contre l’Ukraine) !

      La seule possibilité d’exprimer notre refus de l’UE et de sa politique mortifère de destruction de nos états nation et de leurs peuples, réside dans l’abstention de la participation à cette imposture, donc ne pas prendre part à ce simulacre de vote singeant la démocratie !


    • CommunArt CommunArt 25 mai 2014 11:45

      Quelle somme...

      Tout ce copier-coller pour légitimer l’abstention ! 
      Suffisait de dire, par exemple, que dimanche on court à Longchamp, et qu’on ne peut pas être au pmu et à l’isoloir... Bien suffisant ! 

    • Montdragon Montdragon 24 mai 2014 20:20

      Article tellement pneumatique ! smiley Merci !
      Vous avez raison de dire que Huxley avait une avance en matière de génétique des populations, son frère était démographe !
      Relisez Le Meilleur des Mondes et comparez-le avec les textes présentés par Les Verts à l’assemblée.
      GPA, quand tu nous tiens...


      • CommunArt CommunArt 24 mai 2014 20:31

        Bientôt nos cartes d’identité génomiques, déjà disponibles pour les zétazuniens bien sûr, en attendant les nano-technologies au service d’un eugénisme « à la carte », réservé à l’élite dominante, cela va de soi...




      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 mai 2014 20:51

        L’important de l’oeuvre d’Orwell est ailleurs .


        • CommunArt CommunArt 25 mai 2014 11:42

          Sans doute.

          Mais l’essentiel de la véritable bistrologie historique est ici .

        • Jean Keim Jean Keim 25 mai 2014 13:38
           Il est vain de vouloir lutter contre des idées, la lutte passe par des combats d’idées, opposer à une idée, une autre idée c’est l’essence même du processus mental qui s’entretien par des automatismes immémoriaux, à l’instar de programmes utilisés en informatique. Il ne s’agit pas de vouloir s’arrêter de penser, ce serait stupide, sclérosant, la décision d’une telle démarche appartient tout autant au monde des idées et la volonté nécessaire pour arrêter le flot des pensées participe également au processus.
          Mais d’où viennent nos pensées : de nos mémoires et leurs contenus est notre savoir, ce savoir vient de notre chemin de vie, tous les êtres humains pensent mais leurs savoirs sont différents et cet attachement viscéral à cet artefact qui est le fondement de notre personnalité illusoire (moi, ego ou tout autre vocable qu’il vous plaira) est responsable de tous nos maux.
          La pensée est un merveilleux outil pour tout ce qui à trait au concret, au pragmatisme mais là s’arrête sa pertinence. La pensée spéculative est lettre morte.
          Prendre conscience de cela est se réveiller et peut changer notre rapport au monde, je ne vois pas d’autre démarche sensée à part une hypothétique intervention eschatologique mais qui aura tout de même besoin d’une ouverture pour s’introduire.

          • caramico 26 mai 2014 10:36

            Eh oui, on nous prépare à la guerre, la troisième, la der des der, celle là, moyens oblige, toujours en Europe, bien sûr.

            Et les crétins d’y retourner, tout heureux, la fleur au fusil, Les USA manipulateurs se frottant les mains.
            « Plus con tu meurs »

            • bakerstreet bakerstreet 26 mai 2014 12:11

              «  »« A ce propos, aviez-vous remarqué qu’avant 98 et la coupe du Monde de football, les écrans de télé étaient quasi inexistants dans les bars ? »

              Désolé, mais je ne pense pas que ce soit l’invention de la coupe du monde par les bleus qui soit responsable de ce fait. Notons simplement que l’apparition des écrans géants date de cette époque, mais que les petits écrans étaient déjà omniprésents auparavant....

              De fait, dans les années 60, peu de gens ayant la télé, le café était l’endroit où l’on se retrouvait pour regarder les matchs..

              Clientèle sans doute beaucoup plus variée à l’époque. La cause : Boissons beaucoup moins chers, trajet à pied que l’on pratiquait du domicile à l’usine, énorme classe populaire ouvrière qui a fondu comme neige au soleil. L’évolution des cafés et de leur clientèle vaudrait surement bien des regards et des analyses.

               Ces lieux ne concernent qu’une partie de plus en plus limitée de la population. Si les comiques n’ont qu’à faire du copié collé pour monter leur spectacle, on ne s’en satisfera pas plus que ça, pour se faire une idée de la société : Toujours la même clientèle, qui en dépit parfois des considérations sociales, ont le même profil psychologique : Addictifs de la boisson et de la relation...Bon, un verre ça va, mais trois.....

              Je ne connais tout de même pas beaucoup de cafés laissant la télé allumée, un risque de faire fuir la clientèle. Bon, les juke box ont disparu, et leurs tubes que tout le monde sifflait dans les rues, des tubes qui se répercutaient sur les radios, europe, rtl....Salut les copains, toute une époque, claquant les parties de flippers à l’arrière des cafés, avant de s’entasser dans les dauphine, avec Marylyne au milieu.....

              Orwell aimait beaucoup les cafés parisiens, et les petits resto, où il a d’ailleurs travaillé en cuisine. Huxley préférait les amphé au p’tit verre de rouge. Que penseraient ils de cette époque de renards s’envoyant des poules, hors et dans le poulailler libre, ou halluciné ?

              Des mots et de leur supercherie, pléthore d’exemple, ou cette fameuse théorie de genres, déclinée maintenant en « lutte pour l’égalité » me semble la plus fumeuse.


              • CommunArt CommunArt 26 mai 2014 19:30

                Merci d’avoir réagi à l’essentiel de ce modeste billet, c’est à dire l’étude bistrologique.


                Les cafés où la télé reste allumée sont cependant très nombreux de nos jours, même si le son est coupé, l’écran absorbe une grande partie des regards et de l’attention. 
                Amusez-vous à observer les couples soumis à ce nouveau diktat, vous serez surpris de le ( ou la ) voir jeter des coups d’oeil furtifs aux infos et autres clips clignotants au-dessus de nos têtes. Parfois même le client ne s’en aperçoit qu’en sortant, lorsque l’écran est placé au-dessus de la porte d’entrée. Observez et vous verrez… 

                Bien à vous !


              • trevize trevize 29 mai 2014 11:17

                Bonjour,
                C’est tellement facile de se cacher derrière Big Brother...
                Vous n’avez pas un peu l’impression d’exagérer ?
                Dans 1984, on ne peut légalement pas s’échapper du système de contrôle mental. Interdit d’éteindre la télé, interdit de ne pas la regarder. Rien que pour avoir pensé le contenu de cet article, vous auriez eu de graves ennuis judiciaires ; alors le publier, n’y pensons même pas, et encore moins avoir la chance de rencontrer des gens qui pensent comme vous.
                Dans le monde d’Orwell, dès que l’ombre d’un comportement dissident est détecté, vous passez à la table de torture. Alors qu’ici, chez nous, des dissidents, il y en aura bientôt plus que des gens heureux du système dans lequel ils vivent !!

                Ici, chez nous ,dans la vie réelle, les gens sont juste coupables de ne pas se servir de leurs mains, qui sont libres, pour s’enlever leurs oeillères. Chacun est responsable de son bonheur (ou de son malheur)

                Votre digression du début est ce que vous avez écrit de plus sensé ; le problème, c’est que les gens se sentent piégés, ce qui les empêchent de bouger pour améliorer leurs conditions de vie. A part ça, on a tout ce qu’il faut pour se faire un autre monde, sans même avoir besoin de détruire l’ancien.

                Ho oui, on peut bien trouver quelques points communs entre 1984 et maintenant, mais à un moment il faut peut-être étoffer sa pensée, utiliser d’autres références qu’un ou deux bouquins de SF tirés du même auteur, si on veut se faire une idée un peu plus réaliste du monde dans lequel on vit.

                Voilà, ne prenez pas ça comme une attaque personnelle, ça fait un bon moment qu’on cite Orwell pour décrire notre monde, et je trouve que c’est considérablement réducteur, que ça n’aide pas à nous sortir du marasme, loin de là. Mais ce n’est que mon avis.

                Dans le genre SF, vous connaissez Asimov ? Le cycle de Fondation ? ça me paraît tout aussi proche de la réalité, quoique beaucoup plus optimiste.


                • CommunArt CommunArt 29 mai 2014 11:29

                  Bonjour,

                  oui je connais plutôt bien Asimov, mais je ne vois pas bien ce que la psycho-histoire d’Harry Seldon nous apprend réellement sur notre réalité contemporaine, il faudra m’expliquer smiley

                  Non seulement je ne prends pas votre critique pour une attaque, mais je suis content des réactions que suscite ce court billet. Bien sûr, Orwell est aujourd’hui utilisé à toutes les sauces, mais ce n’est peut-être là que l’éternel retour de l’Histoire.
                  N’oublions pas l’époque meurtrie qui a vu naître le roman dont il est question, et les absurdes extrémités de la seconde guerre mondiale.

                  Marasme dites-vous ? 
                  Ironie tout au plus, dans la vie je suis un incorrigible optimiste !

                  bien à vous

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