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Accueil du site > Tribune Libre > En face de Pujadas, il paraît qu’il y avait quelqu’un

En face de Pujadas, il paraît qu’il y avait quelqu’un

Avec Paulette, on a voulu regarder Pujadas hier soir. Il interviouvait quelqu’un. Mais les images étaient floues et ce qui se disait ne se prêtait pas trop au picon-bière. Il y avait de la friture.

Ces deux-là devaient se sentir bien seuls dans leur grand studio taillé au couteau. La solitude grimpait au mur. Pujadas fut égal à lui-même, impétueux, impertinent comme on le connaît. Chez ce gars-là se cache un grand journaliste : le jour viendra où il interrogera des Présidents.

Avec l’autre, il y eut des problèmes. La caméra faisait pourtant ce qu’elle pouvait, gros planait sans cesse sur le sujet. Mais celui-ci, même grossi à plein régime, semblait perdu dans un cadre trop grand pour lui. Comme s’il n’avait pas de corps. C’est l’impression qu’il donnait.

Heureusement, les techniciens avaient veillé au son, ce qui nous permis d’entendre des chiffres et des lettres balancées à Pujadas. Nous, en écoutait quand-même, sans faire de bruit pour ne pas les déranger, mais on voyait bien qu’il ne s’adressait pas à nous, qu’il ne fallait pas les importuner, ceux-là, qui jouaient un jeu de rôle.

Très vite Paulette présenta les signes de quelqu’un qui s’ennuyait, se disant "fatiguée", pressée "d’enlever ses bigoudis". Si ça continuait à ce rythme, elle me ferait le coup de la lecture de son « Nous deux » sous la couette. Je la retint, préférant me sentir seul à plusieurs.

Quand on a attaqué le deuxième paquet de blé soufflé, on le devint aussi : on l’a entendu dire qu’il n’était pas le président des socialistes mais de tous les français. On ne pensait pas qu’il le dirait si vite. Voilà qui était fait.

En fait, il fallait comprendre qu’il n’était pas socialiste, ce que beaucoup d’entre nous savaient déjà. Mais ce coming-out lui était nécessaire, pour entrer dans l’Histoire avec Bayrou un de ces quatre pour former un couple pour un gouvernement de méthode Coué. Le Parti Socialiste, lui, ne s’en étonne même pas ce matin, ce qui est compréhensible : il ne l’est plus depuis longtemps.

Avec Paulette, on a commencé à comprendre le but de l’émission quand on entendit parler de la boîte à outils. Pujadas, c'était le Bellemare des bricoleurs de l'info.

En fait, l’émission faisait de la pub pour un plombier. Sauf que ce dernier nous demandait de réparer nous-même, qu’il fallait que nous soyons patients, qu’il fallait attendre longtemps pour que l’étanchéité se fasse malgré l’excellence du matériel qu’il avait mis à notre disposition. Il avait fait son travail.

C’était à nous d’aller au charbon en serrant nos ceintures et raccourciçant nos retraites.

C’était à nous de mettre les mains dans le cambouis.

Lui Président, acceptant les licenciements et l’ordre établi, se contenterait de "proposer" qu’on forme plus vite les chômeurs à l’idée de le rester. « Moi je », social-démocrate assumé, se lavait les mains de tout. Il était libre.

Il y en a même qui disent qu’ils le feront voler.

 

Léon

léonetpaulette.fr

http://leonetpaulette.blogspot.fr/


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15 réactions à cet article    


  • john_le_rouge john_le_rouge 29 mars 2013 14:12

    Bravo. Je salue votre courage. Pour ma part c’était au dessus de mes forces. Je n’ai pas regardé. Et puis, quel intérêt lorsqu’on lit vos impressions (confirmées par tout ce que j’ai entendu ce matin) ??

    Les seuls emplois créés par ce gouvernement sont des emplois pour gérer ... les chômeurs, ça montre bien la confiance qu’ils ont en leur propre politique ...

    • Léon et Paulette Léon et Paulette 29 mars 2013 16:00

      John, il le fallait bien... comme pour un solde de tout compte... il fallait bien montrer à Paulette ce qui l’attend...
      bon après midi !
      Léon


    • In Bruges In Bruges 29 mars 2013 14:58

      Eh oui.
      Et encore heureux qu’il ne vous est pas venu à l’esprit d’honorer Paulette (dont je suis très proche, vous le savez), car si un enfant était né de ce coït furtif et désespéré, aucune alloc. ne vous aurait été accordée par ce bouffon.
      Bref, comme contraceptif, il ne vous reste plus que «  la porte étroite ».
      Avec Raffarin c’était « la route est droite, mais le chemin est pentu ».
       Là c’est :
      « la différence entre la sodomie et l’impôt sur le revenu, c’est que dans la sodomie, il n’y a que le premier tiers qui fait mal ».*

      *amitiés à Paulette.
      @ Paulette : est-ce que vous croyez que Léon commence à se douter de quelque chose, nous concernant ?


      • Léon et Paulette Léon et Paulette 29 mars 2013 16:10

        Mais vous savez, In Bruges, Paulette a été très honorée de l’intérêt que je lui ai porté en l’empêchant d’aller se coucher.
        Pour la conception que vous évoquez, vous avez raison (sauf sur le désespoir et la brièveté...) : le manque à gagner eut été mortel.
        Porte étroite ou empire du milieu, le mode de sortie se rétrécit, comme vous le suggérez.
        L’un dans l’autre, vos mots sont pertinents... !!!
        merci à vous !

        Léon
        (Paulette est absente ce week end... sera de retour lundi... je vais devoir me laisser aller à quelques beauferies sauvages que je tairai. Bien entendu, vous serez le bienvenu !


      • jmdest62 jmdest62 29 mars 2013 15:34

        salut le p’tit couple

        sur tous les coups , je vois !

        « ...... en serrant nos ceintures et raccourcissant nos retraites..... »

        Chez les inuites , il parait que lors qu’un ancien se sent t devenir un poids pour sa famille , il part ,seul , droit devant lui sur la banquise.
        Si seulement on avait une banquise on pourrait aider François  smiley mais voilà .. !!!!

        @+


        • colza 29 mars 2013 16:35

          Allons, allons, faut pas être cruel.

          C’est qu’il ne voulait pas, lui, le François, faire le Président.
          On lui avait dit : « t’en fait pas, c’est DSK qui va s’y coller », Pis.... crash, atterrissage train rentré du DSK et sortie définitive de piste.
          Alors, il a bien fallu que le François, il s’y colle...
          C’est toute l’histoire de sa vie, on n’y demande jamais son avis... même Ségolène.

        • cevennevive cevennevive 29 mars 2013 16:33

          Salut à tous,

          Moi, je me suis demandée si ce n’était pas un hologramme... Trop lisse, trop prévisible, trop « image de Président du début du siècle dernier », vous savez, ceux qui avaient leur photo sur nos livres d’histoire de France.

          Parce que, pour le discours, ce n’était pas ça, pas ça du tout ! Même que les lèvres ne bougeaient pas au rythme des paroles.

          Un hologramme vous dis-je. Et encore mal réglé. Ils auraient dû appeler les Studios Disney.

          Bof, de la télé, quoi !

          Le plus inquiétant pour moi, (et pour vous aussi, je crois) c’est que le message, bien que « cochonné » par l’image, soit un avertissement de notre prochain plongeon dans une dèche encore plus profonde...

          Bonne soirée tout de même !


          • colza 29 mars 2013 16:36

            Bonjour,

            On croyait avoir touché le fond avec Sarko... ben non !

          • anomail 30 mars 2013 02:04

            Le chant en playback ça casse toujours un peu l’ambiance smiley


          • ZEN ZEN 29 mars 2013 17:08

            J’ai bien aimé Pujadas
            Ce petit ira loin...


            • c’est pas grave 29 mars 2013 17:51

              je n’ai toujours pas compris qui était le petit monsieur assis à côté du président Pujadas


              • bigglop bigglop 29 mars 2013 19:06

                Je n’ai tenu que dix minutes devant le discours de comice agricole du sous-préfet aux champs.
                En regardant bien sa braguette, je n’ai point vu sa fameuse petite boîte à outils.

                Plus sérieusement, sa ’’politique’’ repose sur deux paris stupides et intenables.

                Compte tenu de l’adoption récente du règlement européen Two Packs et de l’aggravation de notre déficit et de notre dette, nous allons subir des contrôles renforcés de la Troïka, une ’’mise sous surveillance renforcée pour déficit excessif’’

                Qui ose parler de souveraineté nationale ?



                • Yohan Yohan 29 mars 2013 20:35

                  Le capitaine de pédalo fonce tout droit vers l’iceberg. On se demande où sont passés les think tanks, les conseillers économiques, les boite à idées plutôt que boite à outil. 

                  Sa boite à outil est celle d’un bricoleur du dimanche


                    • eric 30 mars 2013 19:53

                      Même chose qu’aux autres électeurs de gauche.

                      Dites les gars ! Vous n’allez pas nous la faire « on s’est fait avoir a l’insu de notre plein gré » ! Cela donnerait une vraiment piètre idée de votre maturité politique et de votre sens des responsabilités.

                      Ce type, vous l’avez choisit. Longuement, largement. Il n’y a qu’a voir la participation aux primaires. Suivant vos procédures "démocratiques’ Il est dans les starting block depuis des décennies. Il y a eu des discours, des débats, des programmes des premiers et seconds tour. et vous avez adhéré a chaque fois.
                      Ce type c’est vous, vos idées, vos comportement, vos choix. Il est vraiment injuste de le présenter en bouc émissaire d’échecs qui sont les vôtres autant qu’ils sont les siens.

                      Pendant toute la campagne, ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition ont dit de hollande ce que vous en dites aujourd’hui.

                      Maintenant vous êtes en gros d’accord. La question n’est pas est il mauvais ou non, comme le dit cet article. Il est sans doute méchant, et la, c’est subjectif, il est certainement pas a la hauteur de sa tache et la on est vraiment nombreux a être d’accord.

                      La vraie question est qu’est ce qu’on fait ? On attend que cela passe ou on demande a repasser a l’isoloir ? Ou alors votre position, c’est plutôt cela que de risquer d’avoir l’avis du peuple français tellement on a la trouille face au résultat de notre choix politique ?

                      Dans cette dernière hypothèse, vous pourriez avoir la pudeur de faire taire vos critiques sur votre représentant

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