Du degré de « pudeur » devant la loi républicaine et laïque
Conformément à la loi républicaine, code civil, le rôle du juriste laïc et républicain, n'aura pas à juger du degré invoqué de « pudeur » par les « wahhabites », il laissera cela à la moraline, cette suprême onction qu'affectionnent les « nazillons » qui s'affublent des choses sacrées. Il fut un temps où l'église catholique avant d'être retoquée par Vatican II excellait dans la pénétration liturgique du corps féminin pour dire ce qui devait ou ne devait pas être commis comme péché « mortel » par la femme en général. Mais là où nous avons évolué, d'autres régressent et viennent nous expliquer, pénétration dogmatique à l'appui ce que femme doit ou ne doit pas faire, avec le plus grand sérieux, la plus grande arrogance et l'espoir non dissimulé d'élargir le spectre pénétrant à toute la gente féminine française, toutes ethnies confondues, lorsque Dar Al Arb, sera devenue Dar Al Islam, selon leurs vœux pieux et selon le degré éprouvé de résistance du peuple français, des institutions et de nos hommes politiques pour peu qu'ils se débarrassent de leur réflexes démagogiques et électoralistes.
Ce n'est pas le rôle du juge non plus, de mesurer du degré hautement important et vital, de « pudeur » que le port d'un niqab ou d'un yélek, (voile turc) par une dame musulmane, que son mari décrétera et mesurera pour elle, afin de la contraindre à se couvrir entièrement, même par un 40 ° à l'ombre, dans le plus parfait je-m'en-foutisme de l'inconfort de ces tenues réchauffantes que traînent ces pauvres femmes exténuées. Exaltation visuelle théocratique de l'un, souffrance et soumission maritale de l'autre. Ce qu'éprouve un sectaire wahhabite pudibond quant aux choses de la chair féminine, le juge ne pourra en aucun cas interférer dans ces choses si privées et intimes. Le juge ne pourra non plus se prononcer sur le degré de choc émotionnel intense d'un « wahhabite » devant un corps de femme en maillot de bain classique, à l'européenne ! Dans ses « attendus », lorsqu'il rendra son arrêt, le juge n'aura pas vocation à mesurer le degré d'épouvante dudit « wahhabite », devant le corps dénudé de sa femme ou de sa fille, ou un membre féminin de sa famille qui refuse de se « vêtir » à la coranique, niqab ou autre voile couvrant, pratiqué dans les monarchies du golfe pour les femmes du peuple, s'entend, les autres, celles de l'oligarchie autorisées à se prélasser dans des maillots chics et chocs, sur les plages marocaines, états-uniennes ou côte-d'azuréennes, piscines et palaces. Car les mochetés incommodantes sont réservées avant tout à la plèbe. Il en est ainsi dans toutes les civilisations. Et c'est sur cette germination d'idées simplistes que la plèbe se plie à toutes les turpitudes et les servitudes volontaires, ou pas. Et que le totalitarisme fait son lit.
Mais que le « salafiste » tienne comme mission sacrée de ramener en place publique, pour exposer à la face du monde que son modèle sociétal, religieux, économico-politique, eh bien ! Il est le meilleur ! Et que chacun devra s'y conformer : l'Etat, la République et la population, alors là, au nom de la république laïque, le rôle du juge sera conforme à la constitution s'il applique à la règle la loi en la matière. Celle de la laïcité !
Ce que n'ont pas l'air de se presser de faire, les plus hautes juridictions en France, plutôt laxistes en la matière, et la balance de la justice, semblant pencher du côté du fléau. Toujours selon les réflexes rancis électoralistes. Et ils sont légions !
Le rôle du juge se bornera donc à décréter, si oui, ou non, il y a bien « menace à l'ordre public » ! C'est entendu. Or, nous assistons au nom de cette pénétration dans l'intime, à l'externalisation de pratiques liberticides pour les femmes en général, qui n'oseront plus se dénuder partiellement pour aller nager à l'aise, lézarder, la peau en contact direct avec le soleil, bien enveloppées non pas de tissus couvrant, mais d'une crème contre les UV. Sans courir le risque d'être insultées, caillassées ou agressées.
Mais, devant cette liberté de se mouvoir dans le sable et l'eau, depuis presque un siècle à présent, et qui sont nos mœurs et nos coutumes, eh bien ! Une barrière désormais se dresse pour dissuader quiconque musulman ou non, de s'adonner aux joies des jeux de plage, des baignades et des multiples plaisirs que nous offrent la grande Bleue, dans une tenue adéquate pour nager, et faire bronzette : le maillot. Au nom de quoi ? De la « pudeur » ! Un mot qui sort directement de la rhétorique religieuse, pénétrante, obsédante, à connotation sexuelle, car sous-entendant : si la femme ne se couvre pas, elle attirera sur elle la concupiscence masculine. Les couvertes, d'un côté, les pures, et les autres, les « impures » découvertes. Régression, dis-je.
Or, sur les plages françaises coexistent des populations diverses, des ethnies mélangées, multi-ethniques, qui n'ont aucune envie de se soumettre à ces diktats et qui, comme à Sisco, réagiront comme elles l'entendront, à savoir, en montrant les poings, ou dans des affrontements divers et variés, avec blessés à l'appui.
Cela se multipliera. Et cela constitue un « trouble à l'ordre public », lorsque le « burkini », pour revenir à lui, devient l’emblème de cette pénétration dans l'espace public, d'un symbole de soumission politico-religieux, générateur de discorde sociale, de bagarres et d'affrontements à caractère ethniques, puisque affiché ostentatoirement, et avec parfois la gestuelle et mimique des porteuses qui savent très bien, pourquoi elles le portent, lorsqu'elle font du mercenariat, et les autres, les plus à plaindre, contraintes si elles veulent se baigner et qui appellent toute la compassion des femmes libres. Peut-on considérer, que la liberté de la femme, le concept d'égalité que nous garantissent la constitution française et les lois, ne sont pas à ce stade-là bafoués gravement ? Et menacés d'extinction ? Que les politiciens portent une responsabilité écrasante dans cette dérive communautariste ?
Le rôle du juge sera donc de déterminer, par son arrêt, le degré de désordre public, mais encore plus subjectivement le « risque » engendré par ces tenues multiplicatrices de provocations auprès du reste de la population. Ce qui inclura des désordres assurément à divers degrés de gravité. Parce que soit-dit en passant, les baigneuses et les baigneurs n'ont aucunement sur nos plages l'intention de s'en laisser compter davantage.
Oui, les maires incriminés qui, je le rappelle, sont aussi en charge de police et de justice sur leurs territoires communaux, ont fait uniquement leur travail de magistrats municipaux, en anticipant le risque. Ce que le code des Communes leur enjoint de faire selon la Loi. Et qu'ils ont très bien fait, par ailleurs. Et de cette façon, protègent et non discriminent les Musulmans, comme s'ingénient à le faire croire, les "wahhabites" et les suiveurs.
Alors, le Conseil d'Etat en rendant un arrêt pour le moins ambigu, même si force reste à la loi, n'est-il pas entrain de détricoter, à coup d'arrêt peut-être jurisprudentiel, tout ce que la république a accompli depuis la loi de 1905 ?
L'affaire du burkini qui fait débat est grave, et il dépasse de loin tous les clivages politiques, gauche comme droite, il fait plutôt consensus. Il y a aussi un autre aspect qui doit être évoqué, c'est le côté business de la ou des concepteurs de cet attirail, preuve encore est faite que le « takfirisme » fait très bon ménage avec « l'affairisme », faire feu de tout bois, exploiter la misère humaine, la bêtise profonde de la misogynie et la phallocratie érigée en code à penser, lorsque les règles sont anti-humanistes au possible et contraires à la dignité humaine de la femme.
Ceci n'est pas acceptable.
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