• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Contribution à une nouvelle résistance (4) : Manifestation du 28 novembre : (...)

Contribution à une nouvelle résistance (4) : Manifestation du 28 novembre : y’a de l’espoir !

 

Qu’on soit clair : la coupe est pleine. Si pleine que n’importe quel événement aurait libéré la colère. Pour l’Etat, l’urgence est de discréditer la colère de ce peuple. Connaissant la machine de propagande, on peut se demander comment une vidéo aussi choquante tourne dans les médias main-stream, alors que pendant deux ans aucune vidéo où l’on voit la sauvagerie de la police s'abattre sur tout le monde, n’a jamais envahit les médias ? Un But, trois règles et un spectacle. But : instrumentaliser la colère de manière à diviser. Règle numéro 1 : passer sous silence les vrais motifs de la colère. Règle numéro 2 : réduire le débat à un sujet partiel mais porteur. Règle numéro 3 : favoriser une victime plutôt qu’une autre. Pour le spectacle médiatique a été choisi un remake de Floyd à la française : les défenseurs des minorités contre les défenseurs des policiers. C’est reparti pour un grand concours de victimisation nationale. La casse sociale, l’angoisse du futur, la répression généralisée, les impositions concernant les comportements et le travail on line ? Les faillites et la restructuration du capital sous couvert de pandémie ? Bref le peuple dans son ensemble  : aux oubliettes. Le tour est joué.
Faut-il encore rappeler que la police est le bras armé d’un Etat devenu autoritaire ? Faut-il encore rappeler que les médias parlent la novlangue insensée de ce même Etat ? Faut-il encore rappeler que la pauvreté économique et la barbarie étatique ne touchent pas seulement une minorité, mais une majorité grandissante ? Faut-il encore rappeler que la contestation qui s’étend dans toutes les couches sociales est écrasée par le fanatisme libéral ?

Un policier conscient c’est celui qui enlève son casque et se rallie au peuple. Un politique conscient c’est celui qui ne creuse pas le piège de la diversion pour son propre compte. Un journaliste conscient c’est celui qui dénonce les manipulations sans suivre le cours insidieux des publicités, des « scoop », de l’argent, du consensus et des paroisses idéologiques. Un citoyen conscient c’est celui qui descend dans la rue pour destituer tout ce beau monde. On en est loin. Et pourtant. Tous ? Non. Hier je n’ai pas vu de policiers, de politiques, ni de journalistes particulièrement conscients. En revanche j’ai vu des citoyens. Des citoyens par milliers. Conscients. On a parlé entre nous. Beaucoup. Un immense rond point entre République et Bastille. Aussi incroyable que cela puisse paraitre : on n’a pas échangé une seul mot à propos de la vidéo. Tous les jours on vit le harcèlement de l’Etat qui programme son propre effondrement. On sait l’immense danger d’une dictature en marche que cette loi fasciste adoube après une longue série d’injustices. On a dressé, chacun à sa manière, le constat d’un massacre qui gagne tous les aspects de la vie individuelle et collective. Le peuple qui était là n’était plus complice. Le peuple qui était là dépassait les divergences requises pour les petites manigances du sérail. Le peuple qui était là a saisi qu’il se joue une transition historique dont ils veulent être les acteurs. Le peuple qui était là était courageux, intelligent, splendide.

Aux donneurs de leçon et aux fomentateurs de faux débats, taisez-vous, quittez vos écrans, venez avec nous. A celles et ceux qui étaient hier dans la rue, et à tous les sympathisants qui n’ont pu y être : ne vous laissez pas berner par les sirènes provocantes et perverses du sytème. Nous nous sommes reconnus, nous nous sommes unis, nous nous sommes battus. A tous ces jeunes que j’ai rencontrés, je vous dis de tout mon coeur et fort de mon expérience : la résistance continue ! Maintenant c’est vous ! Ne lâchez rien !

JPEG

Pour certains difficile d’arriver : contrôles. Beaucoup de mes potes ne peuvent pas venir. Manque de trains, excès de surveillance. A l’arrivée, on fouille loin sous les vêtements, dès fois qu’on aurait des lunettes de plongée pour se protéger des gaz et un casque pour se protéger des coups. Les passages sont bouclés. On entendra dans les rues adjacentes, des flics femmes, mère fouettardes au porte-voix, indiquer sévèrement la route à suivre pour entrer et sortir. En 2 ans, la police a changé de visage. On voit le résultat de la purge dans les rangs et les syndicats : plus aucun vieux de la vieille défendant des valeurs citoyennes de protection. Juste des gamins rasés et des gamines (effet collatéral de l’égalité), pleins d’armes chimiques et de plastiques (effet collatéral de la restructuration du complexe militaro-industriel). Ça sent l’ego et l’acculturation.

Malgré les obstacles administratifs, policiers et médiatiques, il y a beaucoup de monde. En vrai : un monde de fou ! C’est incroyable. En tant que GJ, on a du mal à y croire. On se salue, mais il y a plein de têtes nouvelles ; plein, plein, plein. On se frotte les yeux. On réalise. Après 2 ans de guerre épuisante ils sont là. Ils sont là avec nous, nous avec eux ! Les renforts sont arrivés ! On a tenu pour vous les gars ! Les jeunes ! Toutes les couleurs, tous les âges, toutes les classes sociales ! Enfin ! Noirs, maghrébins, femmes, hommes, ado, retraités, classes moyennes, etc ! Dans l’effervescence, personne ne tirera couverture à soi. Les écolo découvrent qu’on est tous écolos. On a fini par comprendre que le libéralisme ravage aussi bien l’homme que la nature. Même les syndicats sont là. Pareil : pris dans la bonne énergie, ils n’imposent pas leur marche fonctionnaire « à 15H25 on s’barre ». Et puis leur camion, on en a besoin : musique ! Les drapeaux rouge, jaune, noir, bleu-blanc-rouge et arc-en-ciel flottent dans le vent, donnant des repères dans l’immense rassemblement. L’union sans vouloir. L’union sans prévoir. Tous surpris. Personne ne s’y attendait. Ca prend. Va savoir pourquoi. Magie de l’énergie primordiale. Les gens afflueront jusqu’à 18h. Mon frère m’appellera le soir pour me dire les chiffres de la préfecture : « 130.000 personnes ». Stupéfaction : « Fréro en voyant le peuple qu’il y avait, c’est ce qu’on se disait : entre 100.000 et 150.000 personnes. Je ne comprends pas comment la préfecture peut dire la vérité ». « Ah non pardon, c’est pour toute la France… » On éclate de rire. Il est old school. Encore outragé des mensonges d’Etat et de la désinformation de la presse usurpatrice le Monde, Libé, France Culture, etc. Une époque s’écroule. Devant la réalité de terrain, il devra bien admettre que les médias mentent sur tous les sujets et que si la police est fasciste, c’est avant tout parce qu’elle obéit à un état totalitaire.

L’ambiance est électrique et bon enfant à la fois. Genre : « Je suis cool mais t’a pas intérêt à venir m’emmerder ». Les gens n’en peuvent plus. Ca frémit d’une énergie indomptable : celle de la détermination murie par chacun dans son coin et qui se rassemble de manière imprévisible. Les citoyens n’ont plus confiance en leurs représentants. Les directives politiques données à la police sont de plus en plus claires : démolir toute contestation. On veut nous habituer à la violence policière. Bientôt on s’habituera aux balles réelles ou à d’autres nouvelles formes de morts létales à retardement. Amputations, défigurations, dégradations des muqueuses, asphyxies des poumons, condamnations abusives, mort économique, suicides, etc. La gauche et la droite ont abandonné le peuple. Les politiques jouent leur parti. Ils surfent pour eux-mêmes. Comme dit mon commerçant breton : « C’est la loi de trop ». La vérité abrupte vient du bitume : les citoyens dans la rue avec leur propre conscience, avec leur expérience de la survie et de la soumission, avec leur courage et leur persévérance.

En haut de la statut de la République les mains se tendent pour aider à monter, à descendre. On accroche les banderoles, on lâche les ballons jaunes, on regarde les flots humains arriver de loin.
Direction Bastille. Manif interdite, puis autorisée mais immobile, puis parcours entre Répu et Bastille autorisé, puis interdit. Bref on n’y comprend plus rien. Comme d’hab. La beauté du truc c’est que tout le monde s’en fout : on descend c’est tout ! C’est comme les mots d’ordre : Liberté de la presse ? Violences policières ? Lois liberticides ? Destruction de l’Etat et des services publics ? Lois du travail et des retraites ? Gestion sanitaire ? Retour programmé vers l’esclavage ? Crise économique ? Simple : ce sera pour tout. Toute la violence libérale. Et ce sera immobile entre Jacques Bonsergent et Bastille tellement il y a de monde. Interdit de se rendre à Nation : on pourrait respirer avec de l’espace. Le parcours est bien balisé. Barrières anti-émeute de 2,50 tout autour de la place de la Bastille, et autour de la Bastille même, barrières de 4 mètres. Le symbole est lourd. Derrière les barrières, comme vous vous en doutez, c’est bondé aussi. Robocop avec son matériel.

On n’avance pas. Ca rame. Mais c’est trop bonne ambiance. Les jeunes arrivent. Ils sont en pleine forme. Il n’est que 15H00. A partir de 15h30 ce ne sera plus possible de bouger : trop compact trop peu d’espace. J’entends les manifestants s’envoyer des vannes : « La distanciation sociale mec ». Ils sont remontés.

Les commerçants sont restés ouverts. Tranquilles, ils saluent les manifestants. Le coiffeur est trop rigolo : il sort de temps en temps pour nous saluer puis rentrent continuer son travail, sourire aux lèvres en brossant les cheveux de sa cliente. En revanche quand la police arrive, tous ferment boutique. On sait qui est le loup.

Je rencontre Steeve et Manon, adorables vendeurs dans une grosse entreprise. Eux aussi sont enthousiastes de la tournure de la manifestation. Ils ont une conscience aigüe que la faillite des PME sera reprise à la faveur des firmes, tout comme la faillite des petites banques sera une aubaine pour les plus grosses banques. La concentration des richesses, les fusions et la mécanique boursière ne leur échappent point. Ils vivent que les emploies créés sont au plus de l’échelle des salaires. Intelligence difficile à trouver, aujourd’hui que l’histoire et le politique sont ré-écrits à la télévision et dans la presse main-stream. Mais attendons : le réel aura raison du vaudeville.

Ces jeunes découvrent l’intensité d’un rassemblement. La joie de se retrouver. Se retrouver pour une cause commune. Se retrouver pour construire une vie non aliénante. L’intensité d’une cause vibrante. D’une vibration réelle à fleur de peau. D’une rencontre pleine de sens. L’adolescence retrouvée. La désobéissance vitale face à la folie du contrôle et du profit. Encore un peu et ils laissent tomber Netflix. Encore un peu et ils laissent tomber les réseaux sociaux, les dialogues de sourds effondrés sur les écrans, les fausses rencontres. On place les chaises sur la place au milieu des feux, on parle à l’inconnu, on marche en dansant. Ne ré-ouvrons pas les bars ! Portes closes aux discothèques ! Désertez les Galeries Lafayette ! Reprenez la rue ! Notre maison n’est pas une prison !

On est loin des manifestations G.Floyd où ça sentait la récupération démocrate anglo-saxonne à plein nez, la grosse diversion sanitaire et le fonds de commerce de la gauche institutionnelle. Là c’est un citoyen noir bien de chez nous, à un moment bien précis du cru totalitaire en marche forcée, avec des flics qui semblent parler français mais qui frappent universel, avec une manipulation médiatico-polique bien franchouillarde. Ca ne prendra pas : ce que les gens voient c’est une violence parmi tant d’autres, après des milliers d’abus de pouvoir sur tous : blancs, noirs, enfants, femmes, hommes, pauvres, moins pauvres, migrants, indigènes, papiers, sans-papiers. Ca va chercher loin cette fois même : les nourrissons, les femmes enceintes, les travailleurs, les commerçants, les soignants, les collégiens et la grand-mère. Une pensée pour la grand-mère avec une moitié de buche de Noel, un masque sur la gueule, du gel plein les mains, une chanson en retenant son souffle et des gestes de loin pour se dire bonjour à l’américaine avec un grand sourire (qu’on voit pas), et beaucoup de « bienveillance ». Le télé-noël avec des flics qui viennent chez vous, quand ils ont envie, pour chronométrer votre fredaine et vos distances. Et quand ils ont envie également, de se servir dans la buche ou autres : « Si tu sors ta caméra tu vas au poste direct. Et l’histoire c’est nous qui nous la racontons ok ! » Pour votre bien et avec vos impôts.

Tiens en parlant de Noel, si ça dure encore la crise d’adolescence, un petit attentat — plutôt islamiste — ça serait du pain béni, non ? Ajoutez une cinquième vague (4 em ou 6 em je ne sais plus), des casseurs et un incendie au parlement, ça devrait le faire, non ?
A moins que le gouvernement ne joue les malins en amendant — voire en retirant la loi—, en condamnant un peu « l’exagération » de la racaille policière, en s’excusant un coup à gauche un coup à droite, en distribuant une médaille aux policiers (déjà médaillés pour leur bravoure envers les GJ), aux aides-soignants (qui ont refusé), aux rappers (on verra). Un petit effort pour imaginer des dissensions, des diversions, des scandales de complots complotants complotistes. Et surtout ne pas oublier de saupoudrer encore de quelques miettes les commerçants, les artistes, les (auto)entrepreneurs. Jusqu’au point de non-retour : « Faillite de l’Etat. Liquidation. Désolé vous êtes ruinés (sauf nous). Rentrez chez vous et soyez contents d’avoir encore un toit ». De toutes façons, ils sont programmés au bras de fer, au marteau, à l’enclume et à la reconduction des lois sous une autre forme. Instrumentalisation générale à la faveur d’une privatisation générale. Mais cette vélocité est telle que les gens n’ont plus le temps d’oublier. Les méfaits s’accumulent d’heure en heure. Et dans ce genre de stratégie de casse magistrale, l’oublie des masses c’est fondamental… la précarité rend la mémoire… rien n’est joué d’avance : c’est pourquoi ils se précipitent. Ne croyez pas en leur oraison funèbre.

Pendant ce temps, dans un petit village chinois bien connu sous le nom de Wuhan, on danse en discothèque, on y danse, on y danse, avec un sourire grotesque on y danse sans les masques. Qui eut dit qu’un jour on serait moins libre que les chinois ? On rit jaune. Question classement dictature, on doit être en train de passer devant l’Iran. Prenons encore un peu de la graine de Chine : le virus Covid a été vaincu en même temps que le virus Hong-Kong. C’est réciproque. C’est formidable. C’est médical. On a de quoi douter des chiffres chinois, mais certainement pas de leur répression. En France le virus sera éliminé en même temps que les mouvements sociaux. Question de santé publique : les rassemblements anti-loi propagent le virus moins vite qu’avant mais plus vite qu’hier. Ça a beau être signé par le Haut Conseil Scientifique du grand timonier Véran, les jeunes n’y croient plus.

Je monte sur un abris bus. Amane, une lycéenne de 17 ans, s’y trouve déjà. Elle me confie : « On sent bien qu’ils manipulent tout. Ca va dans tous les sens. On n’a plus confiance. Mais on ne sait pas encore quoi penser exactement » Cela dit, elle a les idées plus claires qu’il n’y parait. Le dogme écolo de la non-violence commence à flancher. « On ne veut pas être violent, mais franchement on fait quoi quand la police nous démonte même quand on est aussi tranquille et pacifique ! » Elle m’apprend que les lycées sont sous contrôle total. J’en étais resté aux collégiens qui voulaient plus de normes de sécurité. Décidément, la vraie information se fait en réel avec les vraies personnes. Dans certains lycées « récalcitrants » la police contrôle chaque déplacement. Elle fait entrer les élèves un à un, faisant en sorte que personne ne se rassemble hors les murs. « L’ambiance est étouffante » me dit-elle. « Le pire c’est qu’il n’y a qu’une minorité qui s’aperçoit de l’abus ! ». C’est vrai mais il y a un mois, il n’y avait même pas cette minorité.

Une benne et une bagnole brûlent. Normalement c’est le prétexte pour intervention tous azimuts des FDO (Forces De l’Ordre…) : bastonnade, séquençage de cordon, LBD, grenades de dé-encerclement, etc. Les pompiers tardent à venir à cause de la densité humaine. Les voilà : en 5 minutes c’est réglé sous les applaudissements de la foule. Mais pourquoi on fait pas comme ça depuis 2 ans ? C’est si simple… ah oui… suis-je bête : il faut des images de feu et de casseurs pour BFM, Libé, le Monde, LCI, etc : Hou hou hou, ayez peur ! Quand tu es sur place ça fait rire. Tu vois bien que c’est le préfet qui décide, selon le stratagème du moment, du degré de violence qui dépend à 90% de la police. N’essayez pas de faire comprendre cela aux drogués d’internet : c’est peine perdue.

L’abri bus se remplit. Jeremy jeune étudiant en 3 em année de droit observe sereinement. Je lui demande ce qu’il en pense : « Au point de vue des lois, c’est scandaleux. On ne peut rester sans rien faire ». 6 nouveaux mecs « - Pourquoi vous êtes là ? - Pour les libertés fondamentales. - Je suis fier de vous. - Merci monsieur ! On va rester cette fois ! Jusqu’au retrait de cette loi ! Les GJ vous avez assuré ! Deux ans comme ça à vous faire dégommer, respect ! Juste incroyable ! » Reconnaissance. La reconnaissance mutuelle, c’est une des clefs de la paix. On se prend dans les bras. Cela nous galvanise.

Galvanisé, il le faut bien car je vois les FDO qui sortent du centre de leurs barricades d’acier. Invasion brutale de l’espace. Après 50 manif on connait la manoeuvre : ils veulent couper la manifestation, mettre la panique, nasser, frapper. Les jeunes sont désorientés. J’hurle de mon abris bus : « Ne les laissez pas couper la manif ! Rassemblement ! Investissez le terrain ! » C’est inexplicable, mais entre mes cris d’alarme, le ras-le-bol général, la rage des jeunes et la lourdeur des robocops, les manifestants se posent en face. Jets de projectiles, cris d’encouragement, force de la masse. Les policiers prennent peur. Ils courent à toute vitesse se cacher derrière leurs barricades. A droite une trentaine arrive : « C’est pas fini ! A droite ! Rassemblement ! Ne vous laissez pas couper ! Investissez le terrain ! » C’est plus long, ils sont plus nombreux. Les manifestants prennent confiance. Impossible de couper. Les FDO détalent comme des lapins. Deux tombent à terre. Ils se prennent quelques coup de pieds, mais sont vite relâchés. Il faut dire qu’avec leur armure s’ils ont un bleu c’est déjà beaucoup. Une troisième salve, mais cette fois sans armure, que des casques. « A gauche ! Investissez le terrain ! » (C’est drôle quand même avec le recul : centre/droite/gauche…) Alors là ils n’essayent même pas de manœuvrer : ils vont direct au terrier. La « Fanfare invisible » rythme la course en jouant de plus en plus vite percussions, trombones, trompettes et vent devant !

Julia m’appelle : les infiltrés sont régulièrement virés. Faut dire on les reconnait vite : en noir, montrant leurs couilles et faisant le kéké en position boxe anglaise. La première stupeur passée devant autant de violentes conneries, les manifestants les virent du cortège. Je comprends mieux pourquoi il y a moins eu de pétages de vitrines : les infiltrés se sont faits sortir. Du coup ça cible bien mieux : BNP Paribas qui a fait des dividendes énormes pendant le confinement… la succursale de la banque de France et une brasserie mitoyenne, vide depuis des mois…

Mon ami Seb m’appelle d’une rue adjacente en chialant : « Putain ils lynchent le jeune homme ! Putain c’est horrible ! Ils sont 10 autour de lui ! Ils le maravent ! Merde : ils lui ont fendu le crâne ! Je vois de la cervelle qui sort … c’est horrible ! Il y en a un qui fume tranquille en le regardant ! Il rigole ! Il nous fait des doigts d’honneur ! Et tous les autres qui filment sans bouger ! C’est pas possible ! J’essaye de rassembler mais ça marche pas ! On est pas assez nombreux ! Je comprends pas, je comprends pas cette violence et cet abandon. Je peux pas ! »

Au corps à corps les FDO ne font pas le poids devant une foule déterminée. Ajoutez à cela leurs conditions de travail, la pression des hiérarchies, ceux qu’on a mis de côté parce qu’ils pensaient trop et vous comprendrez comment frustrés, ils sont rendus lâches. Alors ils se défoulent. Ils frappent armés les désarmés, frappent à plusieurs les esseulés, plastronnent entre eux en se passant les photos de leurs exploits. Faut pas croire : c’est pas réserver qu’aux noirs et aux maghrébins. La vraie division, elle s’est éclaircie en 2 ans : pauvres/riches, opposant/soumis. On revient vite aux fondements.

37 policiers blessés. Ca monte à 100. Si ça continue, ça va être toute la police, même ceux qu’étaient pas là. « Les auteurs de ces violences doivent être poursuivis ». Décidément ils ne font pas dans l’originalité : Nuit Debout avec un unique policier maltraité, la Salpétrière « saccagée par de dangereux terroristes » (pas de bol encore des vidéos : c’est la police qui oblige des manifestants à se replier dans un hôpital qui les accueille tranquillement), les GJ qui crèvent sous les LBD et les coups, les descentes, les perquisitions en banlieues etc. Je sais combien il est difficile, pour ceux qui n’ont pas l’expérience de terrain et de précarité, d’admettre que l’Etat est prêt à tous les mensonges pour détourner l’attention du drame sanitaire, des procès historiques en cours et des licenciements en masse. Quand est-ce qu’on poursuit la police ? Jamais. Ah oui l’IGPN… C’est comme Sanofi et Black Rock qui subventionnent la campagne du Président… les conflits d’intérêts se rassemblent savamment. Quoi de mieux que de crier à l’indignation quand le pays est mis à sac par le gouvernement même ? Et d’ailleurs quelles blessures ? Des bleus, des foulures, une fracture du petit doigt ? Et les manifestants ? Et les crânes ouverts, et les muqueuses foutues, et les urgences à l’hôpital avec retour direct au commissariat ? Et les centaines de blessés graves, pardon les milliers ? Et les gardes à vue pour n’importe quel prétexte ? Et les peines économiques qui tuent ? J’en passe tellement il y en a. La victimisation de la police ça fait partie du nouveau kit de la mauvaise foi. Un éborgné ? Une main en moins ? Des morts comme ils savent si bien faire ? Allez, juste un mort… en fait c’est tellement intenable humainement qu’ils se tuent eux-mêmes. Maintenant qu’on dresse des molosses, le taux de suicide devrait baisser. Pourtant la ligne est toute tracée depuis Charlie : la sécurité globale ce n’est pas contre le terrorisme pour la protection du citoyen. Non : c’est le dressage du citoyen qui accompagne l’insécurité économique globale créée par l’oligarchie libérale.

Il y avait plein de journalistes, des photographes, des reporters. Mais où sont les articles, les photos, les reportages ? Ecrasés sous la propagande ? Sous la censure ? Dans des médias complètement marginalisés ? Ou ils ont profité de la vague et se sont rangés ? On peut se le demander quand on entendait le car de la presse défiler solennellement sous la voix d’un homme s’écoutant parler pendant des heures et que d’ailleurs plus personne n’écoutait tellement il planait. A quoi jouent ces gens-là ? Je ne sais. Espérons que la vérité remontera auprès de ceux qui n’étaient pas là et qui cherchent derrière le paravent des mensonges.

Tout d’un coup je vois un homme masqué les bras tendus vers moi. Je peine à le reconnaitre : Je me pince. Pas possible « Edouard ! Mais qu’est-ce que tu fous là ». Edouard a beau être des beaux quartiers, il est bien là avec nous. Lui aussi n’en peut plus de cette ambiance. C’est dire la profondeur du malaise. Photographe, journaliste, il veut la prise au réel. Ni une ni deux je le saisi par la bras... il est tout nouveau... reste une heure si on ne veut pas finir en loques sous la nasse et les coups… on file… en avant… vers les GJ… puis… le kiosque en feu avec les effets de style des jeunes qui s’embrassent, s’assoient, lèvent le poing… pas de bol les gaz… araignée de fer qui vous lacère le visage… crise d’asthme, peur, larmes, baves, écumes… un Gj apparait pour nous asperger d’un produit bienfaiteur… la police charge… police repoussée… ça recharge… ça repousse… on passe derrière… certains flics vomissent leurs tripes sous l’effet des gaz… une cigarette de trop ?… on repasse … devant… derrière… drapeaux français… les vrais révolutionnaires, pas les versaillais… ahahah… Edouard s’exclame : Le Crépuscule des Dieux de Wagner en ce moment même à l’Opéra quelle synchronicité… Oui Edouard… t’as raison… faut faire vite… je rigole … encore… des gaz… le pire de tout… et là le plus beau … sucursalle de la Banque de France… brasier… énorme … flamboiement !… Double symbole : revanche des communards qui n’avaient pas oser prendre l’or de la BF, revanche de ceux qui ont compris que les banques centrales ont trahit leur pays en se soumettant à la BCE… faut partir… les FDO : « maintenant plus personne ne rentre ni ne sort ! »… ah putain… vite… dernier passage… Edouard lâche tes photos et ramène ton cul !… on fonce… le cordon… sortie. On se regarde. Même constat : une sale gueule.

Retour au temple. Les magasins ont réouvert. Guirlandes, civilités, masques et petits fours. Temple morbide de la consommation. L’indifférence hostile reprend son cours. Le choc est toujours aussi frappant.

Je retourne à 23h sur les lieux. Dans le métro, ça contrôle de partout… même les agents de sécurité deviennent des flics… sécurité globale deviendra vite délation totale…
Les gens s’agglutinent autour des cendres de la benne et de la voiture… ils photographient… cet attrait pour les BMW et les poubelles … Je pue la guerre. Faut rentrer.

***

Je me dis que la prochaine fois, va peut-être falloir revoir la recette du cacatov, les parapluies en bloc, les canards gonfables, venir avec des casques, des masques à gaz. Mais bref. Pas de prédictions, pas d’hypothèses. Restons humbles. Suivons le cours des événements. Tout cela nous échappe.

Une seule chose est sure : c’était beau les amis ! C’était beau ! C’était beau ! Ne perdez pas courage ! Voyez ce que les générations qui se croisent sont capables de faire ! Vous n’êtes pas seuls ! La confiance fait tout ! Revenez jusqu’à la victoire ! Jusqu’à la vie ! « Investissez le terrain ! » Nous avons compris, nous avons senti, nous avons vécu avec notre corps, notre tête et de tout notre être qu’un peuple uni qui n’a plus peur est un peuple invincible ! Nous écrirons l’histoire ! L’avenir est à nous…

 

Crédit photo : Edouard Brane


Moyenne des avis sur cet article :  3.79/5   (28 votes)




Réagissez à l'article

39 réactions à cet article    


  • Durand Durand 1er décembre 2020 09:22

    Les traités européens interdisent à nos ministères et donc, à nos politiques publiques, toutes possibilités de faire évoluer positivement la situation. Voici la liste des incompatibilités, ministère par ministère, entre ces traités et tout espoir d’avenir : à partir de 11mn dans la vidéo...

    « Ce que l’UE interdit au Gouv

      Le premier dossier du ministère des Affaires européennes du Gouv viennent de paraître, sous la direction d’Édouard Husson.   Il analyse la compatibilité des mesures proposées par les ministres du Gouv avec les lois, directives et règlements européens, et attribue un pourcentage d’incompatibilité à leurs feuilles de route respectives en décortiquant le corset européenne pour expliquer à l’aide de cas concrets quels sont les textes communautaires qui rendent de nombreuses propositions impossibles ou extrêmement compliquées à mettre en œuvre en cas d’appartenance à l’Union européenne. »

    https://legouv.fr/actualite/ce-que-lue-interdit-au-gouv/


    • L'apostilleur L’apostilleur 1er décembre 2020 09:24

      Pourquoi « ..aucune vidéo où l’on voit la sauvagerie de la police s’abattre sur tout le monde, n’a jamais envahit les médias ? »


      Hypothèse de réponse :


      Pour les mêmes raisons qu’ « ...aucune vidéo où l’on voit la sauvagerie  »des assaillants s’abattre sur la police« , n’a jamais envahit les médias ? »


      • Kapimo Kapimo 1er décembre 2020 11:03

        Excellent récit, merci.


        • cevennevive cevennevive 1er décembre 2020 12:01

          Bonjour Tristan,

          C’est très bien de votre part d’y avoir assisté et de nous raconter. Merci !

          Votre témoignage est bien plus prégnant que toutes les images et commentaires que nous avons vus et entendus dans les médias.


          • alinea alinea 1er décembre 2020 12:35

            @cevennevive
            Le dire mieux que le montrer !! c’est très vrai pour moi aussi !!
            J’espère que tu vas bien par ces temps qui ne courent plus mais stagnent et ce froid oublié rapporté par une lune pleine comme une fée !


          • cevennevive cevennevive 1er décembre 2020 14:29

            @alinea, bonjour,

            Merci ma belle, je vais bien, j’espère que toi aussi, malgré cette vilaine année que nous avons passée !
            Espérons que celle qui arrive décillera bien des yeux, scellés par une croyance pire que celle des pires fondamentalistes...
            Et je ne parle pas de la « magie de Noël » à laquelle bien des gens croient encore, emballée par du papier argent et des paillettes.
            Le froid est arrivé, et j’ai acheté ce matin un grand sac de tournesols pour mes petits visiteurs aux ailes d’ange.
            Maintenant, je vais rendre du bois.
            C’est-y pas le bonheur cela ?
             


          • cevennevive cevennevive 1er décembre 2020 14:36

            « fendre du bois ».


          • alinea alinea 1er décembre 2020 16:46

            @cevennevive
            Si


          • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 08:43

            @cevennevive
            Bonjour Cevennevive,
            L’écriture en directe n’a pas dit son dernier mot ! Merci !


          • OrganigrammeNationInternational 1er décembre 2020 12:54

            01/12/2020 – https://launedekeg.wordpress.com/2020/12/01/keg01-12-2020-com-non-macron-nest-pas-un-dictatueur-du-moins-pour-le-moment-il-y-travaille-darrache-pied-et-en-attendant-il-se-met-dans-la-peau-de-ses-modeles/

            C’était l’Avent donnant un avant-goût amer à boire de l’apprêt. Y a pas photo et de toute façon c’est interdit par la « sécurité sociale générale », car non remboursé, y compris les prunes à 135€. Article 24 : toute photo des gestapistes-milicés à poil et en leur œuvres favorites sont « verbotten » ! Bon avant en assurant, toutefois vos arrières !

            Pour les anglophones : https://wp.me/p4Im0Q-4iQ


            • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 08:45

              @OrganigrammeNationInternational
              Merci pour l’article.
              Aller voir aussi de la loi sécurité globale, l’art.4 ter...


            • jymb 1er décembre 2020 13:13

              Tristement marrant qu’un amoureux autoproclamé de la liberté cite en exemple les écolosfascistes qui n’ont qu’une obsession, taxer, interdire, imposer leurs fantasmes, réduire la mobilité, interdire l’accès aux centres villes, faire exploser les bouchons polluants pour mieux les dénoncer hypocritement, détruire les traditions locales lorsqu’elles ne correspondent pas à leurs délires

              De la « liberté » de cette catégorie, je vous la laisse bien volontiers ; l’état totalitaire se frotte les mains d’avoir d’aussi merveilleux alliés qui acceptent les matins beiges lorsqu’un verdâtre les impose


              • tonimarus45 1er décembre 2020 14:19

                ---Quand on lit cela ,on comprend aisement ou ce gouvernement veut en venir

                « »« »"

                voila de quoi est capable ’L’igpn et la justice......

                Une contre-expertise menée par l’ONG Disclose et le groupe de recherche Forensic Architecture sur les causes de la mort de Zineb Redouane, décédée après avoir été touchée par un tir de grenade lacrymogène, pointe la responsabilité du CRS. Les résultats de l’enquête basée, entre autres, sur une modélisation 3D, ont été publiés ce 30 novembre.

                C’est peut être un tournant dans l’affaire Zineb Redouane, cette femme décédée en 2018 à Marseille 24 heures après avoir été touchée au visage par un tir de grenade lacrymogène lors d’une manifestation des Gilets jaunes : une nouvelle expertise menée par l’ONG Disclose parue le 30 novembre indique que c’est le tireur et son superviseur qui en sont responsables.

                « À l’aide de documents inédits et d’une modélisation 3D des événements, Disclose et Forensic Architecture ont réalisé une contre-expertise des faits. Cette reconstitution permet de démontrer la responsabilité de la police dans la mort de Zineb Redouane, le 2 décembre 2018 », détaille l’enquête.

                L’ONG a également publié une vidéo explicative qui, selon Disclose, démontre les preuves de la responsabilité de la police dans le drame.


                Cette conclusion va à l’encontre des résultats de l’enquête officielle, selon laquelle le CRS a été mis hors de cause, le tir en question ayant été reconnu « réglementaire », rappelle l’ONG.

                Mort de Zineb Redouane

                Zineb Redouane se trouvait à son domicile, dans son appartement au quatrième étage du 12 rue des Feuillants à Marseille, lorsqu’elle a été touchée en plein visage par une grenade lacrymogène. Le projectile a été lancé lors d’une manifestation des Gilets jaunes tenue dans la ville le 1er décembre 2018. Le lendemain, la femme de 80 ans est décédée à l’hôpital.


                • Eric F Eric F 1er décembre 2020 17:50

                  @tonimarus45
                  Effectivement, l’hypothèse d’une malencontreuse erreur de tir aurait pu être crédible si la personne atteinte à sa fenêtre avait été au premier étage, mais pour atteindre le 4ème étage, il faut vraiment viser sciemment en hauteur (la thèse d’un tir « en cloche » perpendiculairement à la rue est absurde)


                • Fergus Fergus 3 décembre 2020 09:31

                  Bonjour, Eric F

                  La seul explication plausible d’un tir « accidentel » aurait pu être une bousculade ayant déséquilibré le CRS au moment du tir. Or, aucune cause de ce type n’a été évoquée. On doit donc en conclure, hélas ! que le tir était délibéré  !


                • jakem jakem 1er décembre 2020 15:30

                  Quelle aventure !  l’auteur est un audacieux ! et aussi un complice de fait des casseurs-incendiaires-pillards...

                  Ce grand humaniste a-t-il écrit un article pour exprimer clairement sa colère envers les ignobles salopards qui ont tué un couple de flics devant leur enfant ? et ceux qui avaient mis le feu à une voiture de patrouille garnie de poulets ? et ceux qui agressent courageusement des personnes âgées ? et tous ceux qui menacent de mort Mila ? etc...etc... 

                  L’auteur a-t-il précisé que les flics violents ont été mis en examen et écroués, et que la justice allait suivre son cours contre eux ?

                  L’auteur déplore-t-il les incendies, les pillages ? NON.

                  L’auteur est un minable révolutionnaire de pacotille qui s’imagine, du haut de son abri-bus, diriger la Révolution populaire. Un nuisible parmi des milliers d’autres.

                  Alternative pour exprimer son opposition totale à la loi chose-truc : puisque ce grand humaniste est convaincu de défendre l’intérêt général, puisqu’il se prend pour un des glorieux individus au civisme éclairé dans cette lutte, alors pourquoi n’initie-t-il pas une pétition en faisant du porte-à-porte, en incitant ses sympathisants à agir dans ce sens ?  Compte tenu de ce que je suppose et de ce qu’il(s) pense(nt) il recueillerait des millions de signatures et pourrait les acheminer à l’Assemblée nationale, sous l’oeil des caméras et avec les acclamations d’une foule pacifique et enthousiaste.

                  Mais il ne le fait pas. Car la seule chose qui le motive est la haine du Gvnt et de l’Etat qu’il rêve de détruire ( je suis sûr d’avoir raison ) et que les b.blocks qu’il héberge complaisamment font une partie de ce travail de destruction sans qu’il soit obligé d’intervenir physiquement, manu militari ; il pourrait se faire bobo aux mains et ne plus être capable d’écrire une autre aventure de la collection « petite bibliothèque gauchiste ».

                  Je vais faire une prom avec Kim et suis impatient de revenir pour compter les étoiles jaunes négatives. Merci !


                  • alinea alinea 1er décembre 2020 16:55

                    Vous n’avez rien compris de l’Histoire des peuples ; et vous êtes raciste : combien étaient-ils ceux qui ont tué ce couple de flics ? Et parce que cela a existé, il faudrait qu’on enquille en applaudissant toutes les inepties de ce, de nos gouvernements ?

                    Mais elle est où votre tête, avec tant de haine mal placée ?

                    Vous ne connaissez pas la ferveur populaire, cette joie immense de se sentir liés aux nôtres, cette force et cette chaleur que cela dégage ?

                    Laissez tomber votre haine, et sortez rencontrer la beauté de tous ces gens.

                    Vous irez mieux.


                    • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 08:51

                      @alinea
                      Merci de votre soutien et engagement Alinea ! Je n’ai plus d’entrain pour répondre aux personnes haineuses qui font leurs idées sur internet sans rien avoir vécu de « la ferveur populaire », ni rencontré « la beauté de ces gens ».


                    • charly10 1er décembre 2020 17:19

                      Désolé pour la prose, qui enjolive ce genre de manifestation, mais comme dirait un de nos jeunes chantres du Foot. https://www.francetvinfo.fr/politique/proposition-de-loi-sur-la-securite-globale/video-manifestation-a-paris-un-policier-pousse-au-sol-et-lynche-par-des-casseurs_4200085.html ?

                      Là aussi moi j’ai mal à ma France. !!!


                      • jjwaDal jjwaDal 1er décembre 2020 17:26

                        La situation actuelle ressemble par bien des aspects à la situation des années 1930 en Europe, avec les mêmes pompiers pyromanes de la démocratie qui défendent bec et ongles un système qui ne peut aboutir qu’à des explosions sociales majeures, poussant le peuple à s’accrocher au premier démagogue venu, promettant une sortie du chaos qu’ils ont activement contribué à créer.
                        On est face à une classe psychorigide pour qui le refus du changement vient des autres qui refusent « la même chose mais en pire » encore et encore...
                        Une seule certitude : cette classe politique finira dans les poubelles de l’histoire. La grande incertitude est de savoir si nous les y accompagneront.
                        C’est de plus en plus probable, au rythme où la dérive autoritaire et arbitraire se déploie un peu partout.
                        Carpe Diem.


                        • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 08:52

                          @jjwaDal
                          Oui : on retrouve les mêmes processus que dans les années 30. Inquiétant.


                        • Attilax Attilax 1er décembre 2020 19:46

                          Bien dit, komrad. Oui, c’était bon de voir enfin les gens se réveiller. Au rassemblement de mardi dernier j’ai vraiment eu les boules : on était très peu nombreux. Je me suis dit "si les gens bougent pas pour ça, c’est mort, ils bougeront pour rien’. Et samedi, BOUM, l’effet post video de Michel a frappé. C’était la goutte de trop dans les bavures de la semaine, ça plus tout le reste, bien sûr... En attendant, ils ont toujours le pouvoir et la violence légitime et pas nous.


                          • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 08:55

                            @Attilax
                            Ils ont aussi les médias et l’Etat... c’est beaucoup, mais la force d’un peuple qui n’a plus peur pourrait tout balayer.


                          • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 1er décembre 2020 21:34

                            Merci pour ce bel article. Cette mobilisation unitaire qui se réalise malgré tous les obstacles redonne du baume au cœur. Les conditions objectives sont mûres pour une véritable révolution. Elle est toute petite la minorité qui profite de la politique actuelle. La crise sanitaire dissimule une énorme crise économique, sociale... Les Gilets Jaunes semblaient un moment avoir disparus... mais ils sont-là avec ou sans gilets plus remontés que jamais et tout le peuple est maintenant avec eux. La crise est aussi une crise sociale. Il ne manque plus qu’une chose mais c’est irrémédiable. Ce serait rêver que de penser pouvoir passer à côté. « La crise de l’humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire du prolétariat ». Il faut qu’une direction révolutionnaire puisse mettre en échec les traitres des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier (PC, PS, FI). Les Gilets Jaunes étaient confusément à la recherche de cette direction en refusant de se faire manipuler... mais, ne soyons pas naïfs, en subissant néanmoins les influences extérieures... Il faut reprendre et continuer ce combat. Ils sont nombreux ceux qui cherchent la voie pour un authentique mouvement révolutionnaire. C’est aussi ce que je propose avec l’AGIMO (Avant Garde Internationaliste du Mouvement Ouvrier).


                            • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 09:04

                              @Jean Dugenêt
                              J’aime bien votre organisation et je partage votre constat. Mais je n’ai aucun foi quant aux alliances avec les partis et quant aux réponses juridiques (sortie de l’E.U, RIC) : « Il faut donc que les organisations ouvrières traditionnelles (PCF, PS, FI) forment un gouvernement provisoire mais en aucun cas nous ne les laisserons faire une politique à la Tsipras. Elles devront immédiatement lancer la procédure de sortie de l’UE, instaurer le RIC et convoquer une Assemblée Constituante. » AGIMO

                              Que les gens se réunissent, se rencontrent, prennent confiance en eux et organisent leurs actions. Influencer de ce que l’on est et non pas négocier avec les traitres. Viendront alors les formes juridiques et les soutiens monétaires.


                            • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 7 décembre 2020 07:12

                              @Tristan
                              « Que les gens se réunissent, se rencontrent, prennent confiance en eux et organisent leurs actions.  »
                              Bien évidemment il faut encourager ce travail de réflexion et d’organisation élémentaire « à la base » comme on dit. Mais la réflexion doit aussi porter sur le sommet, sur la nature de l’État (ensemble d’institutions au service d’une classe sociale), sur le pouvoir et il faut se demander comment en changer.


                            • Tristan Edelman Tristan 7 décembre 2020 12:54

                              @Jean Dugenêt
                              Ce que vous dites est d’autant plus vrai que nous faisons encore (GJ) beaucoup d’actions, et nous avons du mal a porter la réflexion sur la nature des institutions et du pouvoir. Et pourtant c’est au fond une des bases pour être cohérent dans nos actions. Mais il y a une sorte de (auto) censure...


                            • Citoyen de base 1er décembre 2020 22:18

                              Merci pour l’article. Honneur à ceux qui osent descendre sur le terrain.


                              • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 09:05

                                @Citoyen de base
                                Merci Citoyen !


                              • juan 2 décembre 2020 04:48

                                Quand la police se met au service d’un État qui joue contre son peuple, qui la manipule, qui lui ment, il est normal que les citoyens la déteste. Quand celle-ci dira stop, « nous ne sommes pas en fonction pour servir l’ambition catastrophique d’un seul homme, vos masques on en a rien à foutre, votre manière de jouer les gens les uns contre les autres est indigne », alors peut-être qu’elle redorera son blason !


                                • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 09:12

                                  @juan
                                  Voilà ! Le jour où la police dira stop, les citoyens auront un autre regard.


                                • serge.wasterlain 2 décembre 2020 09:45

                                  Merci à l’auteur pour ce beau reportage, on pouvait presque s’y croire, on pouvait presque s’y voir !

                                  Effectivement, nous sommes bien en dictature, et ceci est valable pour tous les pays européens à des degrés divers. Et nos dirigeants ne s’en cachent même plus. Voyez ci-après le vrai motif de la fermeture des commerces non essentiel de l’aveu même du sinistre fédéral de la santé belge…

                                  Et pourtant cette information n’a pas fait le buz dans les medias belges et semble être passée sous les radars des meRedias français alors qu’ils nous informent pourtant du moindre pet de méchant Trump !

                                  Si je n’avais pas vu l’interview, je ne n’aurais pas cru cette information et j’aurais pensé que c’était un fake propagé par les ‘’complotistes’’

                                  Les gens réalisent-ils à quel point ces despotes se sentent forts et intouchables ?

                                  Le Ministre de la Santé qui déclare que sanitairement il n’était pas nécessaire de fermer les commerces non essentiels (35.000 quand même en Belgique), mais qu’ils l’ont fait pour créer un électrochoc dans la population ! Quelle honte, MAIS QUELLE HONTE !

                                  Combien de faillites, de suicides, de dépressions nerveuses, de familles plongées dans la misère pour ‘’créer cet électrochoc’’ !?

                                  Moi, si j’étais dans le cas, ou parent d’un suicidé, ou d’un dépressif, j’attaquerais en justice le gouvernement et le comité pseudo scientifique. Quand on pense que des scientifiques et pas que ceux de ce fameux comité, ont été complices de cette supercherie !

                                  Et quand on voit que ceci se passe à l’échelon de quasi tous les pays européens, comment ne pas y voir une manœuvre concertée pour des projets cachés. Comment ne pas se demander si cette déclaration n’est pas faite pour tester notre résistance à la dictature qui s’est mise en place ? Pourquoi quasi aucune réaction des politiques y compris ceux de l’opposition ?

                                  Combien d’autres mesures anti constitutionnelles juste pour créer l’électrochoc ?

                                  Les effets de cette épidémie, bien réelle, ont été largement exagérés pourquoi ?

                                  Pourquoi toutes ces mesures disproportionnées alors que l’on ne constate aucune surmortalité dans les pays européens, hormis une légère surmortalité en l’Italie, l’Espagne, la France et la Belgique, quatre pays où des mesures drastiques comme l’assignation à résidence et l’interdiction faite au médecin de ville de soigner les gens et de les renvoyer chez eux avec une boîte de doliprane ont été prises ?

                                  Comment ne pas y voir une relation de cause à effet sur cette surmortalité quand on sait qu’en plus dans ces quatre pays on a laissé crever nos vieux dans les maisons de retraite en les aidant avec du rivotril !  ! ! ?

                                  Quand allons-nous nous révolter ?

                                  Le ministre belge de la Santé avoue que la fermeture des commerces n’avait pas de fondement sanitaire mais visait à créer un électrochoc dans la population

                                  https://lesmoutonsrebelles.com/le-ministre-belge-de-la-sante-avoue-que-la-fermeture-des-commerces-navait-pas-de-fondement-sanitaire-mais-visait-a-creer-un-electrochoc-dans-la-population/


                                  • sirocco sirocco 2 décembre 2020 14:22

                                    @serge.wasterlain

                                    "Moi, si j’étais dans le cas, ou parent d’un suicidé, ou d’un dépressif, j’attaquerais en justice le gouvernement et le comité pseudo scientifique."

                                     
                                    Autrefois, oui, vous auriez pu envisager ce genre d’action. Plus maintenant : les juges sont à la botte de l’exécutif (qui gère leurs carrières), ils ne vous donneront jamais raison.

                                     
                                    La seule façon de s’opposer aux mesures totalitaires mises en œuvre par la plupart des régimes européens (soumission et contrôle des populations + ce que nous réserveront les vaccins...) est d’entrer en résistance. Comme en 1940 !


                                  • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 09:07

                                    @serge.wasterlain
                                    Oui absolument : nous sommes sous cloche médiatique et électrochoc permanent.


                                  • Tristan Edelman Tristan 6 décembre 2020 09:09

                                    @sirocco
                                    C’est bien vrai. L’Etat est passé sous la coupe de l’exécutif autoritaire. Il faut en effet déjà s’en rendre compte et passer en résistance. Ce sont les moyens de cette résistance qui sont difficiles à voir aujourd’hui.


                                  • BA 2 décembre 2020 23:52

                                    1944-1974 : les Trente Glorieuses.

                                    1974-2020 : les Quarante-six Décadentes.


                                    1974-2020 : nos années Giscard d’Estaing. Nos années de décadence.


                                    Le 19 mai 1974, le peuple français choisit un chef de l’Etat qui n’a plus comme priorité l’intérêt national : Valéry Giscard d’Estaing.


                                    Pour la première fois de son histoire, le peuple français choisit un chef de l’Etat qui a comme priorité numéro un : la construction européenne.


                                    L’élection de Valéry Giscard d’Estaing est un tournant historique : à partir du 19 mai 1974, tous les chefs de l’Etat auront comme priorité numéro un : la construction européenne.


                                    De même, tous les premiers ministres auront comme priorité numéro un : la construction européenne.


                                    Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron : tous ces européistes sont les responsables de la décadence de la France.


                                    Ils ont été au pouvoir, ils ont été ministres, ils ont été Premiers Ministres, ils ont été présidents de la République : on les a vus à l’oeuvre.


                                    Conclusion :


                                    Les années 1974-2020 seront connues comme étant « les Quarante-six Décadentes ». Quarante-six années de construction européenne ininterrompue. Quarante-six années de destruction de la France. Cette expérience de tarés aboutit à un échec total.


                                    Et après ? Que se passera-t-il, après cette expérience de tarés ?


                                    Après la mort de l’Union Européenne, nous devrons reconstruire la France.


                                    https://www.nouvelobs.com/politique/20201202.OBS36939/valery-giscard-d-estaing-est-mort.html


                                    • SPQR audacieux complotiste chasseur de complot SPQR Sono Pazzi Questi Romani 6 décembre 2020 12:23


                                      Résistance je pouffe , avis de réal-complotisme !

                                      ...................................Comme Paris en 1942 qui ne mangeait plus de marrons dans les rues, Bagdad a froid et a faim, Bagdad n’a guère d’électricité après 40 ans de guerres et d’occupation. Dans les années 1970, un adage plaisantait : « Ne dis pas que l’électricité est chère, ils vont t’envoyer dans le Nord ! » En mars 1970 le gouvernement parvint à un accord avec les régionalistes kurdes, la rebellion armée cessa, la Constitution reconnut 2 nations, arabe et kurde, 3 provinces bénéficièrent d’une autonomie, la langue kurde fut autorisée dans les médias et l’enseignement. Confiant, le régime baathiste nationalisa le pétrole le 1er juin 1972. La réaction de Kissinger et du Big Oil anglosaxon fut rapide : un accord secret entre CIA, Mossad et Savak visa à déstabiliser l’Iraq, à ramener son armée dans les montagnes. Iraq et Iran furent poussés à la guerre en 1980. Enfin le 29 novembre 1990, une Résolution sous chapitre VII de la Charte de l’ONU amorça un embargo verrouillé et permit de lancer plus de 100 000 raids destructeurs sur l’Iraq, plus de 20 plans de paix ayant été sabotés.
                                      Bernard Cornut


                                      • ETTORE ETTORE 6 décembre 2020 21:11

                                        Attendons les voeux de bonne année de notre Présidiot.

                                        De quoi pourras t-il se vanter ? Au vu des cranes décharnés qui jonchent le sol de son palais ?

                                        Taper du sceptre, pour intimider ?

                                        Intimider qui ? Lui qui n’est plus crédible auprès des deux tiers des représentants de pays, voudrait il que sa parole raisonne dans nos coeurs en oubliant si facilement les yeux qu’il a éborgné ?

                                        Quand arrêteras t-il sa chasse a courre avec ses robocops alimentés en euros ?

                                        Pitoyable monarque, qui se contente d’une vue de France brûlée, car aucune imagination, ni volonté de la voir verte d’espérance.

                                        Beurkkkk !


                                        • Tristan Edelman Tristan 7 décembre 2020 13:04

                                          Il va nous déclarer que la pandémie est maitrisée grâce aux mesures, aux robocops et au sacrifice des citoyens, mais qu’il ne faut pas baisser la garde...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité