10 mesures pour la langue française
10 Propositions pour la défense
de la langue française.
Au cours des des dix dernières années, la langue française a été particulièrement maltraitée par les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir.
Ainsi, la France a :
-ratifié le protocole de Londres qui permet de ne plus traduire en français les brevets déposés dans notre pays
-modifié le code de l'éducation afin de multiplier les cours en anglais dans l'enseignement supérieur
-multiplié les cours d'anglais désormais enseigné dès le cours préparatoire et les cours en anglais au lycée
-facilité très récemment le tournage des films français en anglais
Ces décisions gouvernementales s'inscrivent dans un contexte où notre environnement quotidien est littéralement submergé par l'omniprésence de l'anglais : télévision, publicité, chansons à la radio, communication des entreprises en interne comme en externe...Chefs d'entreprise, journalistes, communicants, artistes...tous semblent avoir renoncé à la langue française dans l'idée de sembler « moderne ».
A moins de se résigner à voir dépérir notre langue, il est temps de mettre en place une politique de rupture avec la résignation et la compromission. Les mesures qui suivent ont vocation à constituer le bagage minimal de n'importe quel élu de la République, et ce notamment dans la perspectve de l'élection présidentielle de 2017.
1) Renforcer la loi Toubon1,
avec notamment 3 axes :
-substituer un système d'amendes administratives aux poursuites devant le tribunal
-permettre aux citoyens de relever et transmettre les infractions.
-accorder un véritable cadre à sa mise en œuvre, en créant une mission au sens de la LOLF « Défense et promotion de la langue française », regroupant d'un côté l'action extérieure de la France (francophonie, programmes culturels), et de l'autre l'action sur le territoire (notamment l'inspection du travail, la concurrence, la consommation et la répression des fraudes et la police), afin de pouvoir constater les infractions. Les crédits seraient ensuite ventilés selon les programmes correspondants. Inclure la vérification de l'usage du français dans le cadre des contrôles de l'inspection du travail.
2) Sortir du « Protocole de Londres2 », qui, en acceptant le dépôt de brevets en anglais sur le territoire français, pour complaire aux multinationales, donne de facto à l'anglais un statut officiel en France – un brevet ayant force juridique contraignante. Un traité anti-constitutionnel qui fragilise le français comme langue de la technologie, mais aussi nos PME sur qui sont reportés les coûts de traduction et la difficulté de porter l'innovation dans le « maquis des brevets ». Il faut signaler que cette mesure a en outre détruit nombre d'emplois dans le secteur de la traduction.
3) Abroger l'article 121-3-II du code de l'éducation permettant d'enseigner en anglais dans les universités. Au delà de la question de principe, les études menées montrent la médiocrité de la qualité du savoir acquis lorsque les cours ne sont pas dispensés dans la langue du pays.
4) Conditionner les aides publiques aux entreprises au respect de la langue de la cité, en interne (travail des salariés en France3) et dans sa communication extérieure (notamment publicité sur le sol français4). Exiger le remboursement des aides perçues pour celles qui ne respecteraient pas le jeu – et le devoir naturel de s'adresser au peuple dans sa langue.
5) Mettre en place une politique ambitieuse des langues dans l'éducation nationale, en garantissant un véritable choix de langues étrangères dans l'ensemble des formations, y compris et surtout en première langue vivante. S'assurer de l'homogénéité de l'offre sur l'ensemble du territoire.
Sur une base d'environ 500 élèves par établissement, garantir une offre cohérente d'une dizaine de langues actuellement prévues par le code de l'éducation est très réaliste. Utiliser également les ressources locales pour développer en plus de ce noyau de langues une offre sur des langues moins diffusées, notamment les langues africaines. L'introduction de quotas relativement rigides et l'orientation par langues sur la base du tirage au sort revêt une nécessité impérieuse : elles permettraient d'éviter que les langues ne servent à récréer par les choix d'options des classes homogènes sur le plan social, ou que la pression sociale (écho des pratiques de recrutement, pression médiatique, actuellement en faveur de l'anglais...) ne vienne biaiser le choix des élèves en restreignant leur liberté effective.
L'introduction du latin de façon obligatoire à partir de la 6ème devra être progressivement mis en place afin de conforter la langue française mais aussi de conforter la transmission d'une des sources fondamentales de notre culture.
6) Redonner du souffle au « rêve francophone » en promouvant une politique des visas étudiants généreuses, tout spécialement envers les pays de tradition francophone, en permettant plus largement le travail pendant les études et suite aux études en France, afin que le français redevienne pour nos amis africains (notamment) une perspective d'avenir et de réussite.
La perspective d'une citoyenneté francophone de résidence devra aussi être étudiée. Son élaboration sera confiée à l'organisation internationale de la francophonie.
7) Rappeler l'obligation aux représentants français dans les institutions internationales et aux diplomates de s'exprimer en français, notamment dans celles où celle-ci est langue officielle. Appuyer cette exigence légitime en remerciant les diplomates qui se sont distingués en portant en anglais la voix de la France dans les institutions mondiales, souvent au mépris, d'ailleurs et justement, de leurs directives officielles. Sortir des institutions dans lesquelles le français n'est pas une des langues de travail (par exemple l'IRENA...).
8) Exiger la publication de l'intégralité de la recherche publique en français.
En effet, la publication en anglais met directement à disposition des autres états les résultats de la recherche française, ce qui revient à nous pénaliser dans le cadre concurrentiel dans lequel l'économie évolue (malheureusement). En outre, il est attesté que la qualité de la production rédigée directement en anglais par des non-natifs tend à être de moins bonne qualité que celle en français.
9) Mettre fin aux dérives actuelles des cursus « entièrement en anglais », en France, dans les universités et institutions subventionnées.
Il s'agit ni plus ni moins que de garantir que la connaissance de la langue du pays permette de faire des études supérieures !, et que nos étudiants ne soient pas traités comme des étrangers dans leurs propres universités, pourtant abondées par l'impôt pour former prioritairement les experts de toutes disciplines dont le pays a besoin. Il convient de réaffirmer que la responsabilité première des universités est d'abord vis à vis de la société qui les héberge, et que la « compétition internationale » ne peut en aucun cas remettre en question l'accessibilité et la qualité de la formation dispensée à notre jeunesse.
L'enseignement supérieur doit donc être dispensé exclusivement en français. Afin de faciliter l'intégration des étudiants étrangers ne maîtrisant pas le français, une formation gratuite leur sera proposée au sein des alliances et instituts français. Un accompagnement au cours de leur cursus leur sera également proposé afin d'améliorer leur niveau. A cet effet, des étudiants francophones seront engagés et rémunérés par les établissements d'enseignement supérieur.
De même, les programmes d'échange avec les pays étrangers devront nécessairement se faire dans la langue du pays.
10) Rétablir les quotas de chanson francophone à hauteur de 50 % et la clause de langue française dans le financement du cinéma.
Les quotas de chanson francophone sont un outil essentiel de préservation de la langue française. Aujourd'hui, sous le prétexte fallacieux d'une production insuffisante (la production anglophone s'est effondrée dans des proportions plus importantes), les radions privées ont obtenu des dérogations et des baisses de seuil. Il convient d'abroger cette mesure inique et de la renforcer.
Par ailleurs, la clause de langue française dans le cadre du crédit impôt-cinéma doit être rétabli. L'enjeu ne se borne pas à la défense de notre langue : en privilégiant les grosses productions en langue anglaise, cette mesure porte atteinte aux petites productions et au cinéma d'auteur et d'art et d'essai que la législation antérieure était supposée défendre.
1 La loi nº 94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française.
2 Le Protocole est entré en vigueur le 1er mai 2008 dans les treize pays qui l'ont adopté.
3 Une étude syndicale a démontré déjà que 30% des cadres considèrent l'obligation de travailler « en langue étrangère » (en anglais...) comme une forme de souffrance au travail (insécurité, auto-censure, incertitude sur la compréhension fine des consignes...).
4Carrefour « Planet », Peugeot « Blue Lion », sont des camouflets, une incapacité honteuse à assumer voire revendiquer les réalisations françaises.
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