Le positionnement de Debord n’était
pas confortable.
Il s’est vite rendu compte en 68 que
ses analyses et stratégies se trouvaient diluées dans une
contestation banalisée, conformiste en fait, et risquaient de s’y
perdre.
D’où la dissolution de l’«
Internationale » qu’il avait crée et qui n’a jamais compté
qu’une quinzaine de membres) et le repli. Son « exil » en
Italie a été l’occasion de dénoncer le du « compromis historique
» prôné par les communistes italiens et de mettre au jour la
manipulation et l’infiltration des Brigades rouges par le pouvoir
d’Etat.
La lucidité se conjugue mal avec la
popularité. A force de se faire des ennemis on finit par se rendre
compte qu’on n’a plus d’amis.
Que reste-t-il de Debord ? Des
idées dont on a oublié l’auteur, et en particuleir celle de
« marchandisation du monde », et de la« fausse conscience »
qu’elle a pu propager, idées toujours vivantes chez les pluys
lucides malgré tous les effets de mode destinés à rendre sa pensée
inoffensive et irrécupérable. Mais qui peut espérer qu’une pensée
subversive accouche d’un monde meilleur ?