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JPCiron JPCiron 15 septembre 2022 22:58

@baliste

Ce que l’on raconte sur le cannibalisme, c’est souvent des histoires de Croyants qui projettent leurs phantasmes sur les peuples nouveaux qu’ils découvrent.

Je me souviens, gamin, en Afrique Équatoriale, du missionnaire qui évoquait des êtres mi-hommes mi-bêtes qui faisaient des banquets pour manger leurs semblables. Je savais aussi que les autorités coloniales avaient des difficultésavec ces corps de défunts enterrés chrétiennement, puis déterrés de nuit pour être destiné à des rituels macabres...

La clef, je l’ai eu lors de vacances de chasse. On passait la nuit dans des villages en y laissant le gibier aux locaux. Et j’ai demandé aux sages du village, qui m’ont expliqué que, bien sûr, le Dieu du missionnaire doit être honoré. Mais pas au prix de l’abandon des Esprits (un genre d’âme) des défunts. Car la croyance de base était animiste. Si le corps est laissé à pourrir, l’esprit du défunt sera emporté par le vent et il errera seul, abandonné au gré du vent. Et c’est là que le rituel est important : les grands muscles sont découpés en fines lamelles, qui sont mises à sécher au-dessus du feu, au milieu de tous les rituels, chants et danses.

Puis chaque membre du village mangera une lamelle. De la sorte, l’esprit du défunt restera à jamais au village parmi les siens. Et le fait de consommer ce morceau de corps n’est pas neutre : la croyance est que chacun héritera d’une partie des qualités ET des défauts du défunt. C’est donc aussi un acte de confiance et de générosité vis-a-vis du défunt. Un acte de solidarité, qui crée des liens dans la communauté.


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