@Buzzcocks
Les problèmes de Baccarat sont d’une autre nature.
Le 2 juin 2017, le fonds chinois Fortune Fountain Capital
(FFC) de la femme d’affaires Jiaru Chu (dite « Coco Chu ») a signé une
« promesse irrévocable d’achat » avec les fonds américains Starwood Capital
Group et L Catterton pour acquérir leur participation d’environ 88,8 % dans
Baccarat à un prix de 222,70 euros par action. En juin 2018, l’État chinois a
validé cette opération, qui devait rendre le fonds FFC majoritaire à hauteur de
88,8 %. FFC se serait engagé à « à investir de manière significative dans le
cœur de métier de Baccarat et à soutenir la société dans sa prochaine phase de
croissance et de création de valeur à travers une expansion sur les marchés
voisins du luxe ».
Par la suite, les investissements promis ne sont pas
réalisés et selon Challenges, « les créanciers les ont soupçonnés d’avoir siphonner
la trésorerie. Entre 2018 et 2019, leur holding de contrôle, Fortune Legend
Limited, a ponctionné 10,1 millions d’euros dans les comptes de Baccarat ».
Depuis janvier 2020, Coco Chu et ses associés ne remboursent plus l’emprunt
contracté pour l’achat auprès de deux fonds de Hongkong, Tor Investment Management
et Sammasan Capital, et en mars 2020, Zhen Sun, dit Jack Sun, le compagnon, a remplacé
la directrice générale, Daniela Riccardi.
Le 24 juin 2020, les deux fonds prêteurs ont viré Zhen Sun
de la présidence du fonds luxembourgeois qui contrôle Baccarat. Ils prévoyaient
de reprendre en main le contrôle à l’assemblée générale du 24 juillet, mais
Zhen Sun l’a fait reporter au 17 septembre. Finalement, fin décembre 2020,
c’est Tor Investment Management, le principal créancier du rachat par Coco Chu,
qui, assisté d’un consortium composé de trois fonds d’investissement
supplémentaires, a acquis la holding Fortun Legend Limited, détenteur de 88,8 %
du capital de Baccarat, et possède ainsi 97,1 % des actions de la cristallerie.
Alors, le savoir-faire, pouête- pouête, et l’industrie
française du luxe, c’est le yuan !