L’analyse est concise et excellente,
géniale ! bravo !, la conclusion sur l’unité des peuples reste un gros
problème.
On a çà dès le manifeste communiste de 1848,
« prolétaires de tous les pays, unissez-vous » !
Mais
depuis on beaucoup travaillé sur ce slogan qui n’est qu’un slogan !
Et un slogan paradoxal, que les jeunes Marx & Friedrich formulent
et le plus vieux Marx reprochera plus tard à un Bakounine et à tant
d’autres.
D’abord le « prolétariat » n’est pas le
« peuple » ni « les peuples ». Le paradoxe,
c’est que pour s’unir à grande échelle il faut une infrastructure
en soi à soi et pour soi, OR par définition les prolétaires sont
expropriés de leur propres ressources et identités collectives, et
n’ont donc pas les moyens concrets de l’union revendiquée. C’est tout le
paradoxe de l’Internationale qui reste une abstraction de principe
pour le prolétaire, et une nécéssité concrète privatisée pour
le capital. Lénine a beaucoup planché pour rompre ce paradoxe, mais
a échoué dans son expérimentation. L’internationalisation s’est
vautrée dans l’impérialisme stalinien. Fatal !
Ensuite le paradoxe s’aggrave du fait
que « les peuples » ne sont pas des entités
synchroniques, mais des temporalités diachroniques distinctes,
différenciées, singulières, évolutives (Marx dixit). On ne peut pas « unifier
le temps » des diverses populations. Sauf par la violence, la
mise au pas, la contrainte. Qui seul peut le faire ? Le capital
pardi ! Privé ou d’Etat, il le fait avec de gros moyens. Comme l’auteur ici le montre bien !
Donc en fait le slogan « peuple du monde, unissez-vous n’est
rien d’autre que le slogan du capital ! Il est le problème,
pas la solution !
Comme quoi on peut se gourer à 180°
sur l’axe à suivre ! Se tirer une balle dans la tête.
Non, Il y
a d’autres façons de faire.
Affaire à suivre...