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jcm jcm 6 avril 2011 23:01

Merci de ce point de vue, Krolik.

Vous aurez peut-être noté que je ne base pas mes réflexions sur un nombre de morts, qui serait ou non « acceptable » selon la quantité envisagée.

Il y a des morts du nucléaire, je n’en connais pas la quantité, par irradiation, du fait d’un accident de chantier ou de la route... comme il y a des morts dans la construction d’immeubles, de routes, dans les mines... : aucune activité n’échappe à cela.

La différence essentielle dont il est indispensable de tenir compte entre le nucléaire et toute autre activité est une différence de potentiel de destruction, qui s’est déjà exprimé de façon relativement modérée par rapport à ce qu’il pourrait être.

Nous devons considérer que nous n’avons pas vécu (ou subi) tout ce qui pourrait se produire en termes de dommages.

C’est ce que nous signifie Fukushima entre autres : tout était calculé et réalisé pour que tout aille bien et l’expérience nous montre que ce cadre a été outrepassé en dépit de tous les efforts déployés.

Cela montre la limité des calculs, estimations, prévisions que nous pouvions faire jusqu’à maintenant.

Saurons-nous mieux calculer à l’avenir je l’ignore mais le retour d’expérience nous montre qu’il faudra revoir nos méthodes (ce que j’aborde ici : « Probabilité d’accident nucléaire majeur : du calcul à la réalité... »).

Mais même avec des méthodes affinées (et en conséquence des installations largement « durcies ») nous mettrons-nous à l’abri d’énormes ennuis ?

Si je vous avais dit il y en Février 2010 que des cendres volcaniques pourraient plaquer au sol nos avions pour quelques temps vous m’auriez probablement pris pour un plaisantin.

Lorsque j’expose que le nucléaire peut causer une aggravation d’une ampleur insupportable lors d’un événement tellurique, climatique, conflictuel ou autre, qui ne sont pas de notre ordinaire mais peuvent y faire irruption, je ne fais qu’évoquer ce qui peut nous arriver n’importe quand.

Ce à quoi on ne veut pas « croire », dont on aimerait (moi le premier) que cela n’ait jamais lieu.

Suffisamment d’exemples de gigantesques inondations, incendies et autres phénomènes violents de par le monde, tous plus ou moins susceptibles de se trouver à l’origine d’une atteinte grave à une centrale nucléaire et d’un enchaînement catastrophique.

Aucune centrale, même fût-elle « parfaitement » construite, n’est hors du monde : elle en dépend intégralement, en subira tous les aléas.

Par rapport aux « morts du charbon » (des milliers chaque année) qui sont très nombreux et tombent avec une grande régularité il n’est pas à exclure que le nucléaire puisse en produire à peu près autant (pour qui voudra raisonner en ces termes), par bouffées si l’on peut s’exprimer ainsi.

Ce n’est pas parce-que quelque-chose ne s’est jamais produit, ou ne s’est pas produit depuis très longtemps, que cela n’arrivera pas éventuellement demain.

Notre sécurité à court, moyen et long terme dépend directement du niveau de sécurité ambiant à chaque instant et n’est jamais plus élevé que le niveau de sécurité du maillon le plus faible de l’ensemble : il faut toujours s’en souvenir.

Nous sommes donc finalement assez fragiles mais avons pas mal de chance, jusqu’à maintenant.

J’espère qu’il en sera très longtemps ainsi mais je ne veux pas non plus être resté muet, ou indifférent, face au fait que nous nous donnons via le nucléaire les moyens très puissants d’être malgré nous les auteurs de pas mal de destructions.

Un exemple de choix que nous aurions pu faire : au lieu de chauffer à l’électricité de très nombreux logements mal isolés nous aurions pu construire des bâtiments extrêmement bien isolés nécessitant infiniment peu d’énergie.

Cela aurait permis d’économiser 10, 15, 20... centrales nucléaires nous épargnant ainsi un potentiel de dangerosité non négligeable.

Nous aurions alors fait un excellent choix car l’on peut penser que les prix de l’énergie ne cesseront de croître.

Raisonner ainsi ne répond ni à de la peur ni à de la haine : c’est seulement contester des choix, démarche qui peut s’appliquer à tout et n’importe quoi dans la vie...


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