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Le péripate Le péripate 8 février 2008 22:30

On devrait pouvoir avancer des arguments en faveur du TCE (relooké) sans avoir à rouler dans la fange ceux qui ont fait le choix de refuser ce texte.

Je ne vais pas refaire le cheminement qui m’a amené à voter non. J’ai assisté à de nombreuses réunions où les gens venaient avec leurs exemplaires annotés et écoutaient des partisans du oui et du non. Ce fut un rare moment de démocratie, je n’ai jamais autant rencontré de gens aussi bien informés d’un texte difficile à dessein, il y avait une sorte d’effervescence studieuse.

Le Non était divers, certes, mais comme le Oui. Ne pas aimer la soupe ne préjuge pas du fait de préférer le chocolat ou plutôt le saucisson. Il me semble que c’est plutôt au Oui de faire la preuve de son unité, ce qui est loin d’être le cas.

Il y aurait aussi une théorie du "package programmatique". D’abord, il était question d’un "traité simplifié", ce qui n’est pas du tout le cas. Mais on peut l’ignorer, puisque peu le liront, et même parmi les députés... Cependant, cette théorie du package est intéressante, si on la pousse au bout, un candidat élu aurait l’obligation de réaliser tout son programme. Si les baisses d’impôts pour les plus aisés ont vite été réalisées, on attend encore le "Président du pouvoir d’achat". Serait-il donc devenu par ce fait illégitime ?

Plus grave, l’accusation de populisme. Car l’oligarchie qui n’aime pas concéder le pouvoir a toujours détesté la démocratie, et cela remonte à Platon. Mais la démocratie ce n’est pas l’idée que le pouvoir doit travailler pour le plus grand bien du plus grand nombre (car ceci est le totalitarisme), mais que le plus grand nombre a vocation à s’occuper des affaires communes. Je suis donc très clair : ceux qui brandissent le populisme comme un repoussoir sont des totalitaires, mais pas des démocrates.

Ce traité verrouille un type de politique, l’ordo-libéralisme, la variante européenne du neo-libéralisme, ce qui n’est pas l’économie de marché, ni le capitalisme. On voudrait nous faire croire que tous ces termes sont interchangeables, mais ce n’est absolument pas le cas. Mais là, on revient sur un débat qui a déjà eu lieu, et qui a été tranché.

C’est tout de même un savoureux paradoxe qu’une doctrine qui intègre la liberté dans son dogme nous la retire aussitôt accordée et se présente ainsi comme un nouveau totalitarisme.

C’est pour notre Bien, paraît-il. Ça se passait comme ça en URSS.

 

 


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