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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 26 juillet 2023 09:17
Sigmund Freud : « Seul le football réunit à ce point l’amour et la violence »

Le 23 septembre 1939 mourait le père de la psychanalyse, Sigmund Freud. Cela n’empêche pas, soixante-seize ans plus tard, de lui demander son avis sur le football : tactique, sexe, argent, supporters, transferts, il livre des analyses précises.

Auteur : Jean-Baptiste Mauvais le 23 Sept 2015
Dernière réaction : le 23/09/2015 à 12h01

 

 

Docteur Freud, comment expliquez-vous le succès planétaire du foot ?
Le foot, c’est de la pulsion sublimée. Pulsion de vie, pulsion de mort. Eros et Thanatos. La pulsion de vie, qui crée, relie et réalise : la passe, le but, la célébration collective, la victoire... La pulsion de mort Thanatos défait le lien et réduit à néant : tacler pour faire mal, renoncer à faire corps tactiquement, lâcher l’entraîneur…

 

Ce que vous décrivez pourrait être appliqué à n’importe quel sport, cher Docteur…
(Il allume un cigare) Sûrement pas ! Dans les autres sports de balle, le ballon est lancé sans choc ni décharge entre le corps et l’objet. Au foot, celui qui frappe dans la balle revit dans ce simple geste cet amour et cette guerre, cette naissance et cette mort : le contact, ce lien à l’autre – la balle puis le coéquipier – qui font la vie, et ce choc qui, s’il libère, est aussi un coup, une violence et une rupture. Seul le football réunit à ce point la vie et la mort, l’amour et la violence dans le même geste.

 

Pulsion de vie, pulsion de mort… et le sexe dans tout ça ?
Il est au cœur du jeu, bien sûr ! Le foot, c’est la rencontre rêvée du masculin, le pied, ce merveilleux phallus jamais flasque, le poteau d’une part, et du féminin d’autre part, que chaque lieu et chaque objet du football semblent réincarner. (Rêveur…) Le ballon, courbes rassurantes de l’amante ou de la mère ; le rond central, centre de tout jeu et de toute jouissance, à moins que ce ne soit la coupe, forme oblongue, et creuse, à conquérir ; le tunnel, sombre conduit qui donne accès au terrain de tous les plaisirs, gazon entretenu ou sauvage. Le but, ce « territoire interdit, le mystère féminin ou le corps de la mère, au choix », comme le dira Guy Maruani. Le stade, conque close et ouverte qui ouvre sur l’infini… (Il marque une pause, songeur, regarde le ciel et déclame) L’un de mes confrères, Daniel Sibony, le dira à l’occasion d’une compétition importante qui aura lieu sur vos terres en 1998 : « Et chacun dans la foule se transfère par image sur l’un des deux corps collectifs qui s’emmêlent et se pénètrent ; ils portent avec eux des narcissismes publics, plutôt mâles, qui se font l’amour rageusement ; le creux femelle étant le but ; plutôt passif ». De même que l’anthropologue Beatriz Velez verra dans « les lobs, les roulettes, les talonnades des équivalents symboliques de l’accouplement ».

 

Ma question. Accouplement homme-femme ou homosexuel ???? Sachant que dans un couple homo, il y a aussi une femme et un homme. La patinage artistique me semble bien plus hétérosexuel. La femme est indispensable dans le mouvement car elle pèse moins lourd, ce qui facilité les triples sauts...


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