Je suis incroyant,
l’Islam n’a pour moi qu’une valeur historique, sa valeur
philosophique que je ne nie pas pour autant échappe à mon
entendement comme d’ailleurs celle du judaïsme ou du christianisme
qui l’ont inspiré.
Le Coran comme la
Bible se lisent comme des épopées, tantôt pleines de fureur tantôt empreintes de commisération.
Sans doute y a-t-il
aussi des aspects ésotériques dont seul un exégète peut donner le
sens ( et encore, vu que tout, comme dans la kabbale, est sujet à
discussions sans fin).
Que cette religion soit instrumentalisée
à des fins politiques n’est pas non plus inédit dans l’histoire,
elle fut le facteur unificateur qui permit l’expansion du monde
arabe, ce qui démontre bien son côté utilitaire et pas seulement
philosophique.
Mais elle n’est pas
la seule : les croisades en sont un autre exemple qui
permettaient aux princes régnants de donner un os à ronger à la
noblesse parfois trop turbulente à leur gré dans une reconquête
matamoresque du berceau de la chrétienté, Jérusalem.
Et
aujourd’hui des popes orthodoxes bénissent les avions russes qui
bombardent les groupes hostiles à Bachar en Syrie, si ce n’est pas
de l’instrumentalisation de la religion à des fins militaires,
qu’est-ce donc ?
La colonisation, un impérialisme dont les racines sont chez nous s’est
aussi servi de la religion comme vecteur d’asservissement avec les
conversions forcées auxquelles se livraient avec un zèle féroce,
par l’épée et le feu, des missionnaires fanatisés.
La lecture
que l’on peut faire de tous les textes que j’appellerai sacrés par
convention est nécessairement réductrice, elle est accommodée à
l’aune de nos préventions ou de nos croyances : comme dans l’auberge
espagnole, chacun y trouve matière à méditation ou des
enseignements positifs.
Point n’est besoin d’avoir la
connaissance du Coran ni même du contexte historique de son
expansion pour combattre ceux qui se revendiquent de ce livre pour
mettre en doute nos valeurs ( comme d’autres s’en revendiquent pour
les intégrer, ce que l’on a tendance à oublier )
Des valeurs dont
nous avons décrété l’universalité mais dont il faut aussi dire
qu’elles sont respectées de manière très élastique - à la
carte, pourrait-on dire – par des censeurs qui sont tout sauf
exemplaires.
A ces réserves près, votre contribution ne manque pas d’intérêt