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Commentaire de Jean Dugenêt

sur Portugal : 50 ans après la « révolution des œillets »


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 26 avril 11:36

@Brutus
Bonjour,

Merci de votre participation à cet article suffisamment anodin pour avoir passé la barre de la censure sur AgoraVox. Tous mes articles qui critiquent Poutine ou l’extrême-droite sont en effet censurés.

Il en demeure néanmoins un problème de fond, qui n’a rien d’anodin, et que vous avez pertinemment soulevé : celui de la « domination mondiale des USA ». Il est certain que les USA forment la plus grande puissance économique et militaire mondiale et que cette force cherche à imposer sa politique partout dans le monde. Cependant, elle ne fait pas ce qu’elle veut. Cette puissance ne voulait pas des révolutions à Cuba ou en Iran, par exemple. Elle voulait restauré la capitalisme partout où le capital avait été exproprié mais elle n’a réussi à le faire dans l’ancienne URSS qu’avec la complicité de Gorbatchev puis Eltsine et Poutine.
Alors votre affirmation sur les « révolutions » colorées ou fleuries est certainement à revoir.

Vous dîtes :
"Les « révolutions » colorées ou fleuries n’ont été que des changements au sommet de l’état pour remplacer des régimes illibéraux, coloniaux ou impérialistes (...) par des gouvernements pro-occidentaux, sous l’impulsion décisive de l’impérialisme étatsunien, plus puissant que les autres« .

Le critère décisif serait donc qu’il a été question de couleurs ou de fleurs car, dans les autres cas, comme Cuba ou l’Iran les révolutions ne se sont pas faites  »sous l’impulsion décisive de l’impérialisme étatsunien, plus puissant que les autres« .

Dans un cas, les masses populaires qui viennent sur le devant de la scène seraient entièrement manipulées mais pas dans l’autre cas.

Ce que vous dîtes par ailleurs sur l’idéologie dominante est absolument exact :
 »C’est le reflet d’une idéologie dominante (et triomphante actuellement), selon laquelle "le peuple« doit se contenter d’exprimer son amour de la pseudo »démocratie", et de façon non-violente s’il vous plaît. Pas question de toucher au système économique lui-même ou d’arrêter les banquiers...« 

Cela est vrai depuis la naissance du capitalisme. Cette idéologie n’est pas plus triomphante actuellement qu’auparavant et le fait que de multiples révolutions soient plus ou moins avortées ou confisquées ne change rien à la réalité des mobilisations populaires.

Tout le temps qu’il n’y aura pas de force politique révolutionnaire pour s’opposer aux forces foncièrement réactionnaires qui dominent tous ces mouvements aucune révolution socialiste ne pourra perdurer. En d’autres termes : le capitalisme avec son idéologie dominante et la prédominance de la politique des USA restera en place.

Il est indéniable que le peuple Portugais aspirait à davantage de liberté autant que les peuples de l’ancienne URSS. Les »couleurs« n’ont rien à voir avec cela. Les dirigeants américains actuellement craignent que les peuples de Biélorussie, de Géorgie, du Kazakhstan, de Tchétchénie, d’Ukraine et d’ailleurs, qui ont déjà manifesté leur volonté d’en finir avec le colonialisme russe entrent ensemble sur la scène de l’histoire (avec ou sans couleur). C’est pourquoi, actuellement, pour eux la chute de Poutine serait une perspective plus épouvantable que la défaite de l’Ukraine. Si l’Ukraine gagnait actuellement la guerre, les répercussions dans la Russie et tous les pays satellites (ou colonisés) seraient trop importantes et, malgré leur prétendue capacité à manipuler tous les peuples, cela effraie les dirigeants américains. J’ai longuement expliqué cela dans mes articles censurés sur AgoraVox. Voir notamment : »Où en sont les relations entre Poutine et les dirigeants américains ? "


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