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Commentaire de Jean Dugenêt

sur La propagande russe prend de l'ampleur...


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 12 avril 15:56

@Fanny
Vous avez raison pour Jaurès. Il fut assassiné au moment où son pacifisme était dangereux pour ceux que se préparaient à la guerre de 14-18.

Pour Thorez vous vous trompez. Il est allé se planquer dans le banlieue de Moscou pendant toute la guerre et il est revenu à la libération pour imposer aux résistants français de se mettre à la remorque de De Gaulle dans la reconstruction d’une France capitaliste.

Pour vous expliquer cela, il faudrait revoir toute cette tranche de l’histoire depuis le pacte Hitler-Staline jusqu’aux années qui ont suivi la libération.

Pour faire vite. Le pacte Hitler-Staline a été effectif avant que la France ne soit en guerre contre l’Allemagne et il s’est prolongé après la capitulation. Autrement dit les communistes français étaient dans le camp des ennemis de la France (Hitler+Staline) au moment où la France est entrée en guerre. Ils ont donc logiquement étaient interdits et ont continué à se réclamer du « communisme » (en fait du stalinisme) et à s’organiser dans la clandestinité dès ce moment. C’est vers cette époque que Thorez et sa femme sont partis avec quelques autres en Russie. Quand la France a capitulé et qu’Hitler est venu se pavaner à Paris, quelle fut l’attitude des dirigeants du PCF ? Pour eux, c’était maintenant ceux qui étaient dans leur camp (Hitler était encore pote avec Staline) qui venaient prendre le pouvoir en France. Les dirigeants staliniens restés en France (avec notamment Duclos) se sont précipités chez les nazis pour demander leur sortie de la clandestinité avec la parution légale de l’Humanité. La sortie d’un numéro stalino-nazi (puisqu’ils étaient d’accord sur le contenu) a été autorisée. La rédaction de ce numéro a été bouclée. Cependant, il n’est jamais sorti. Il faudra que j’explique cela en détail dans un article mais tout ce que je viens d’écrire est exact. En fait, il y a eu un cafouillage au dernier moment entre la police française qui continuait à refuser la légalité aux communistes et les autorités allemandes qui se préparaient à travailler avec eux. Le dernier rendez-vous entre nazis et staliniens a été raté parce que les flics français avaient arrêté les staliniens prévus pour la rencontre.
Quelques temps plus tard, le pacte étant rompu avec l’opération Barbarossa les communistes se sont trouvés à nouveau dans la clandestinité.

Passons directement à la libération. Paris est libéré par la résistance française avant que l’armée américaine n’ait à intervenir. Pour De Gaulle qui arrive à Bayeux c’est une catastrophe. Il avait envoyé Chaban Delmas négocié avec les résistants pour leur demander d’attendre. Il galope avec la deuxième DB (armée « française » avec du matériel américain et des soldats de « nos » colonies) pour venir au plus vite se pavaner en « libérateur qui n’a rien libéré » dans les rues de Paris. Les ordres de Thorez qui se précipite pour rentrer à Paris sont exécutés. Le communiste Roy-Tanguy qui avait dirigé la résistance accepte de se mettre en arrière-plan derrière De Gaulle. La résistance prend le pouvoir dans plusieurs villes du Sud de la France. Thorez, répondant aux invectives de Staline, ordonne : il faut désarmer la résistance et laisser De Gaulle mettre en place une nouvelle administration... Tout cela a été négocié entre Staline, les américains (Eisenhower puis Truman) et Churchill à Yalta (avant la libération) et à Potsdam (après la victoire).

Staline a tenu ses promesses. Il a ramassé dans son giron les pays de l’Europe de l’Est et a mis les partis communistes d’Europe de l’Ouest au service de la reconstruction d’une Europe de l’Ouest capitaliste. Thorez s’est appliqué à faire passer cette politique en France. Les résistants communistes ont tous fini par accepté souvent avec amertume.

Ce fut beaucoup plus catastrophique en Grèce où une partie de la résistance a refusé de rendre les armes (suivre le lien).

J’écrirai un jour un article pour raconter cela en détail.


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