Pour que mon commentaire soit plus explicite, je vous donne un petit extrait qui sera éclairant sur l’ouvrage, pour qui s’intéresse à la lutte des classes... et sera du poil à gratter pour la classe bourgeoise et tous les envoûtés par la saga du roman sioniste dont les ressorts sont un peu plus complexe et occulte que de mouliner des bras l’antisémitisme séculaire comme justification ultime de la création d’Israël !
(citations p 7 à 10)
« On ne saurait fermer les yeux sur le fait que l’idéologie sioniste,
pétrie de mysticisme judaïque, de vociférations nationalistes et
conceptions racistes cherchant à prouver la suprématie de la « nation
élue de Dieu » sur tous les autres peuples, relevée de démagogie sociale
impudente, agit surtout sur des gens croyants, idéologiquement
instables et politiquement inavertis. Les bonzes du sionisme font tout
d’abord appel à l’émotion et non à la pensée, tablent sur l’ignorance de
ceux qui ignorent le passé aussi bien que le présent du sionisme. Ils
préfèrent aujourd’hui passer sous silence les raisons, le moment
historique et les modalités de l’apparition du sionisme, pourquoi la
corporation sioniste internationale a eu besoin de créer un « foyer
national ». Or, le sionisme n’est apparu en tant que « mouvement de
libération nationale du peuple juif » , comme le prétendent les
sionistes, mais comme une entreprise capitaliste
On sait que le Trust colonial juif (T.C.J.) créé par l’Organisation
sioniste mondiale en 1898* était, selon Nahum Sokolow, l’un des
premiers théoriciens du sionisme, un instrument financier du mouvement
sioniste dans la poursuite de l’objectif principal : le développement
industriel et commercial de la Palestine et des pays voisins [9]. Il
s’agissait donc d’une entreprise capitaliste. Son capital initial était
d’environ deux millions de livres, somme considérable pour l’époque. Les
colonialistes britanniques étaient intéressés au succès de
l’entreprise. Dans le sionisme, ils voyaient un moyen de combattre le
mouvement de libération nationale au Proche-Orient, une sorte de « corps
de janissaires » pour la protection des frontières de l’empire
britannique. Mais à l’époque déjà, les objectifs du sionisme dépassaient
de loin la simple colonisation de la Palestine. Créer un « foyer
national » . Peu importe où : puisqu’on envisageait l’organisation d’un
« État juif » en Ouganda ou en Argentine. [10] Cela était nécessaire à
la grande bourgeoisie juive, étroitement liée à l’impérialisme, surtout
pour garder sous son influence les masses des travailleurs juifs. V.
Jabotinski ne le cachait pas : « C’est avec un vif regret que je vais
devoir décevoir le lecteur naïf qui a toujours cru que nous étions
enfermés dans le ghetto par la mauvaise volonté du pape ou d’un
quelconque Kurfürst [un prince]
Bien sûr il nous a enfermés, mais seulement quand nous l’avions déjà fait nous-mêmes, depuis plusieurs siècles. Nous avons nous-mêmes, de notre plein gré, créé le ghetto. (Souligné par l’auteur).
Ceci a duré jusqu’au moment où commença en Europe la marche victorieuse
de la grande révolution industrielle. Pendant toute la première moitié
du XIX° siècle, cette marche appliquait dans presque chaque État
l’égalisation des classes, faisait éclater les collectivités fermées.
Deux antiques « palissades » furent les plus éprouvées : celle qui
entourait le village et celle qui encerclait le ghetto.
C’est à ce moment que naquit et s’organisa avec une force surprenante un
sionisme étatique actif. Les instruments artificiels du particularisme
national ne pouvant plus tenir, il devient urgent de prendre en main le
moyen naturel de particularisme : le territoire national. » [11]
L’isolement des Juifs au sein de ghetto fut un moyen commode pour la
bourgeoisie juive et les serviteurs du culte de tenir les Juifs pauvres,
de s’enrichir à leur dépens. L’écroulement de la « palissade »
encerclant le ghetto a eu pour résultat que dans les pays européens les
travailleurs d’origine juive se sont mis à participer de plus en plus
activement à la lutte de classe contre le capitalisme, aux mouvements
révolutionnaires. Les détacher de ce combat, les enfermer dans un
nouveau ghetto, spirituel cette fois-ci, telle fut la mission sociale
confiée au sionisme par la bourgeoisie dont il était l’œuvre. Lénine
écrivait en 1903 : « Est-il possible que l’on puisse invoquer le hasard
pour expliquer que précisément les forces réactionnaires de toute
l’Europe, et surtout de Russie, s’insurgent contre l’assimilation des
Juifs et s’efforcent de perpétuer leur particularisme ? » [12]
L’histoire de la Russie et de toute l’Europe fournit de nombreux
exemples confirmant que la réaction était intéressée au succès du
sionisme. (...) »