Dans
« La folie cachée des hommes de pouvoir » (publié en
1993, à une époque où le mot « homme » pouvait être
générique et désigne aussi bien le mâles de les femelles),
Maurice Berger écrivait dans la conclusion (p 149) :
"Lorsque les faits sont ainsi
rassemblés, le tableau est assez inquiétant. Il donne le sentiment
que le fonctionnement social est structuré à partir d’un cumul
d’inconscients, c’est-à-dire que les décisions ne sont jamais
prisespour les motifs rationnels que l’on imagine, ou en tout cas
seulement pour ces motifs, mais qu’il existe toujours un double
réseau, celui des raisons présentées officiellement et celui des
mobiles affectifs que l’homme de pouvoir ne se représente même pas
toujours à lui-même.
…/...
Par ailleurs,si toute action
que l’on effectue dans le champ social est toujours sous-tendue par
des raisons personnelles, certains individus parviennent à se
dégager de leurs motivations initiales. Entrés dans un processus de
conquête du pouvoir par besoin de briller, d’être admirés, ils
découvrent secondairement la valeur de l’engagement, son
utilité, l’autre peut « apparaître » sans porter ombre à
leur narcissisme."
Prémonitoire, non ?
Hélas, les « certains individus »
évoqués sont manifestement des perles rares mais, même pour eux,
la motivation première est l’amour excessif porté à l’image de
soi.