@Francis, agnotologue
Sauf que, dans l’affaire du sang
contaminé, quand Georgina Dufix a déclaré : « Je me sens
profondément responsable ; pour autant, je ne me sens pas coupable,
parce que vraiment, à l’époque, on a pris des décisions dans un
certain contexte, qui étaient pour nous des décisions qui nous
paraissaient justes. », (déclaration qui est à l’origine de la
formule que vous citez), on peut lui accorder la présomption
d’innocence au motif que les connaissances scientifiques de l’époque
ne permettaient pas de prendre d’autres décisions, car en 1985, la
séropositivité était considérée par certains scientifiques comme
un signe de protection ou même une immunité contre le sida. C’est
d’ailleurs pour ça que Fabius et elle ont été relaxés par la Cour
de justice de la République, l’accusation d’homicide
involontaire n’étant pas retenue à leur encontre. D’ailleurs, aucun
des acteurs de cette époque, médecins, administratifs, politiques
n’a été jugé coupable.
Pour Macron, c’est
différent : ils est en service commandé et accomplit une mission au
profit d’intérêts privés qui veulent imposer un système de
retrait par capitalisation et il a choisi comme stratégie d’essayer
de démontrer pas l’absurde que toute autre issue est un cul de sac,
la preuve étant l’impasse dans laquelle se trouvent les institutions
parlementaires. Stratégie risquée qui peut non seulement amener à
une « victoire à la Pyrrhus » dans laquelle les conséquences
négatives de la victoire (pertes matérielles et humaines, stagnation,
etc.) sont plus importantes que les gains (gloire escomptée mais pas
conquise), mais peut-être à une défaite. Et dans ce cas, il serait
réconfortant de voit ce petit général expier ses fautes par, au
minimum, une mise au pilori, livré aux quolibets et à la risée des
gueux qu’il a tant méprisés.