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Commentaire de Aristide

sur Holodomor, un excellent film à ne pas rater


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Aristide Aristide 7 mars 2023 12:20

J’ai trouvé cela, peut-être plus équilibré que les visions binaires et contradictoires qui s’affrontent sur le sujet :

Retour sur la grande famine ukrainienne de 1932-1933 de Nicolas Werth

Extrait : 

La grande famine ukrainienne de 1932-1933, soulignons-le d’emblée, ne fut pas une famine comme les autres, dans la lignée des nombreuses famines qui, à intervalles réguliers, frappaient des régions de l’Empire russe. Elle ne fut précédée d’aucun cataclysme météorologique (sécheresse ou inondations) qui crée les conditions d’une telle catastrophe.

Comme l’a justement écrit le pionnier des études sur ce drame, l’historien James Mace, la famine ukrainienne fut une « man-made famine, la conséquence directe d’une politique d’extrême violence (la collectivisation forcée des campagnes) mise en œuvre à partir du début de l’année 1930 par le régime stalinien. Ce dernier entendait prélever sur la paysannerie un lourd tribut afin de réaliser « l’accumulation socialiste primitive » indispensable à l’industrialisation accélérée du pays, et imposer un contrôle politique sur les campagnes, restées jusqu’alors largement en dehors du « système de valeurs » du régime. Conséquence directe, mais évidemment inattendue et encore moins « programmée » d’une politique, la famine fut, en Ukraine et au Kouban, aggravée à partir de l’automne 1932 par la volonté inébranlable de Staline de briser, par l’arme de la faim, les résistances paysannes à la collectivisation et aux prélèvements démesurés sur les récoltes, particulièrement fortes dans ces régions. Le dictateur considérait en outre que la paysannerie constituait la colonne vertébrale du nationalisme ukrainien jugé, dans ce moment de crise économique et politique, comme le principal obstacle à l’édification du système stalinien et à la consolidation de l’Union soviétique comme « nouvel Empire de nations ».

Il me semble que cette explication des « conséquences d’une politique » tient assez bien la route. La diabolisation des dirigeants ne sert à pas grand-chose dans ce domaine, personnaliser le mal ultime dans Staline, comme on a pu le faire avec Hitler, est à mon sens une erreur. 

C’est la logique même d’un système politique qui entend atteindre ses objectifs par la violence. C’est le propre même de tous les régimes totalitaires que d’aboutir à de tels excès dans l’abomination. Plus récemment, le drame du Cambodge n’est pas seulement l’affaire de Pol Pot, mais la suite logique d’un régime totalitaire qui imposait un système répressif pour mettre en place une « nouvelle société ».

  


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