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Commentaire de velosolex

sur Annie Ernaux et la force libératrice de l'écriture : j'écrirai pour venger ma race !


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velosolex velosolex 10 décembre 2022 14:43

@ZenZoe
J’ai apprécié« les années », chronique du temps qui passe. A part ça, je suis incapable de me souvenir de son petit bureau des plaintes, dans un livre dont je ne me souviens plus du nom. Une auteure de deuxième division, qui a su exploité le courant féministe, comme une vraie fille de boutiquière (mes parents étaient aussi commerçants normands)
Fils et filles de commerçant, c’est tout de même plus facile à vivre que ceux dont les parents ouvriers vivaient l’’expérience de l’humiliation et de la domination par des patrons tous puissants. 
Au niveau sociologique, c’est très suggestif. Cette France « de l’humiliation »dont elle se fait la procureuse, n’est pas vraiment en accord avec la réalité des statistiques et du vécu de bien des gens qui ont vécu cette époque. On ne peut voir la france des années 60 avec nos critères et nos valeurs actuelles. Mais c’est une époque de grand optimisme, avec des écarts de salaire bien plus ressérés que maintenant, et dont les gens sont persuadés que les lendemains seront meilleurs.
Dés le début des années 60, on construit énormmément de lycées et de facs, et Annie Ernaux va être, non une transfuge, une anomalie sociale, comme elle prétend, mais plutot se situer dans un parcours classique de la méritocratie française de l’époque, ou jamais avant, tout autant depuis, il n’y eut une telle proportion de fils d’ouvriers parmi les étudiants.
Fille unique de commerçant normand...Plutot gâtée par rapport aux familles dont la moyenne est alors de quatre, ou cinq enfants. C’était le cas de la mienne, et les études des uns et des autres a été lié à la place de chacun dans la sphère familiatle.
Aurait elle eu des frères et des soeurs, et je pense que son ethnocentrage aurait été bien révalué, et autant son regard sur la société d’alors. A la lire, on se croierait à l’époque de Zola, avec une culture française enkysté dans la tradition et les clivages, et un apartheid social.
Bien loin du ressenti des jazz men noirs américains qui arrivant en France, étaient eux surpris d’être considérés à l’égal des blancs, et de pouvoir fréquenter n’importe quel espace public ou privé. Non, Ernaux, qui ose évoquer sa race en colère, n’a rien a voir avec ces gamines que la police américaine était obligé d’accompagner dans les années 60 jusqu’à la porte des lycées, pour ne pas qu’elles soient lynchées. La société Française des années 60 est une société ou le conflit de générations va devenir de plus en plus prégant, et déboucher sur 68, événement mondial.
Ernaux peut sans doute avoir eu des difficultés de communication avec des bourgeois assez fats pour exprimer leur morgue, et avoir eu des expériences désagréables de rencontre, mais elle fait l’ellipse sur ses propres névroses, préférant les placer dans une tendance sociale.
D’autres intellectuels de valeurs, qui ont fait un parcours d’excellence, comme Michel Winock dont les parents étaient simples ouvriers disait dernièrement sur Fance culture qu’il n’avait jamais eu ce sentiment de honte, alors qu’il était à science po paris. 
Par contre, Bruno Latour, lui arrivé à Paris, aura un sentiment de marginalisation, en rapport à la culture de son pays d’origine, la Bourgogne. Mais Latour, issu de la famille prestigieuse propriétaire du vin « chateau latour » bourgogne d’exception, ne faisait pas parti, des damnés de la terre....Bien des jeunes gens doivent faire la rencontre de l’autre, dés qu’ils quittent leur village, et Bouddah, lui même fut attéré, quand ce fils de roi s’enfuit de son chateau, et s’aperçut de la pauvreté et de la misère du monde. 


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