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Commentaire de Joséphine

sur Qu'est-ce que le Great Reset  ?


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Joséphine Joséphine 3 décembre 2022 11:33

Partie 2

La pandémie nous en donne l’occasion : elle « représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde ». [165]
La crise profonde provoquée par la pandémie nous a donné de nombreuses occasions de réfléchir à la façon dont nos économies et nos sociétés fonctionnent et à la façon dont elles ne fonctionnent pas. Le verdict semble clair : nous devons changer, nous devrions changer. Mais le pouvons-nous ? Tirerons-nous les leçons des erreurs commises dans le passé ? La pandémie ouvrira-t-elle la porte à un avenir meilleur ? Allons-nous mettre de l’ordre dans nos affaires au niveau mondial ? En d’autres termes, allons-nous mettre en œuvre la grande réinitialisation ?
La réinitialisation est une tâche ambitieuse, peut-être trop ambitieuse, mais nous n’avons pas d’autre choix que de faire tout notre possible pour y parvenir. Il s’agit de rendre le monde moins divisé, moins polluant, moins destructeur, plus inclusif, plus équitable et plus juste que nous l’avons laissé à l’ère pré-pandémique. Ne rien faire, ou trop peu, c’est somnoler vers toujours plus d’inégalités sociales, de déséquilibres économiques, d’injustice et de dégradation de l’environnement.

Ne pas agir reviendrait à laisser notre monde devenir plus méchant, plus divisé, plus dangereux, plus égoïste et tout simplement insupportable pour de larges pans de la population mondiale. Ne rien faire n’est pas une option viable.
Cela dit, la grande réinitialisation est loin d’être une affaire réglée. Certains peuvent résister à la nécessité de s’y engager, craignant l’ampleur de la tâche et espérant que le sentiment d’urgence s’estompera et que la situation reviendra bientôt à la « normale ». L’argument en faveur de la passivité est le suivant : nous avons déjà traversé des chocs similaires - pandémies, récessions brutales, divisions géopolitiques et tensions sociales - et nous les traverserons à nouveau. Comme toujours, les sociétés se reconstruiront, et nos économies aussi. La vie continue ! La justification de la non-réinitialisation repose également sur la conviction que l’état du monde n’est pas si mauvais que cela et qu’il nous suffit de régler quelques détails pour l’améliorer. Il est vrai que l’état du monde actuel est en moyenne bien meilleur que par le passé.

Nous devons reconnaître que, en tant qu’êtres humains, nous n’avons jamais eu la vie aussi belle. Presque tous les indicateurs clés qui mesurent notre bien-être collectif (comme le nombre de personnes vivant dans la pauvreté ou mourant dans des conflits, le PIB par habitant, l’espérance de vie ou les taux d’alphabétisation, et même le nombre de décès causés par les pandémies) se sont améliorés de manière continue au cours des siècles, et de manière impressionnante au cours des dernières décennies.

Mais ils se sont améliorés « en moyenne » - une réalité statistique qui n’a aucun sens pour ceux qui se sentent (et sont si souvent) exclus. Par conséquent, la conviction que le monde d’aujourd’hui est meilleur qu’il ne l’a jamais été, bien que correcte, ne peut servir d’excuse pour se conforter dans le statu quo et ne pas remédier aux nombreux maux qui continuent de l’affliger.
La mort tragique de George Floyd (un Afro-Américain tué par un policier en mai 2020) illustre parfaitement ce point. Il s’agit du premier domino ou de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, lorsque le sentiment d’injustice accumulé et profond de la communauté afro-américaine des États-Unis a finalement explosé en protestations massives. Leur faire remarquer qu’en « moyenne » leur sort est meilleur aujourd’hui que par le passé aurait-il apaisé leur colère ? Bien sûr que non ! "



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