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Commentaire de Pierrot

sur Et si un appel du président Poutine, par le téléphone rouge, à son homologue Biden, mettait fin à la guerre et sauvait des vies humaines


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Pierrot 19 septembre 2022 11:57

@Eric F
Rappelons d’abord qu’en 2014, l’Ukraine s’est retrouvée sous dépendance des États-Unis suite au coup d’État de Maïdan fomenté par les Américains, en faisant tomber le précédent gouvernement pour en imposer un autre de leur choix (c.f. les écoutes de Victoria Nuland ou les déclarations de biden). Avec l’OTAN à ses portes et face à la disparition de son glacis protecteur et à la perte de ports stratégiques sur la mer Noire, la Russie avait réagi en récupérant la Crimée et en reconnaissant les Républiques Populaires de Donetsk et Lougansk.

Rappelons qu’ensuite, alors que le pays s’était mis à grouiller de conseillers militaires américains, les opposants au régime de Kiev et les populations russophones ont commencé à subir de sa part une importante répression, en particulier le massacre à l’arme lourde de plus de 13000 civils en huit ans dans le Donbass, perpétré notamment par des troupes qui arborent fièrement leurs convictions nazies.

Rappelons enfin que la Russie a fini par intervenir à un moment où le régime de Kiev déclarait sa volonté d’intégrer l’OTAN et de se doter d’armes de destructions massives et de vecteurs tactiques dirigés contre son voisin, et où il massait ostensiblement une forte concentration de troupes lourdement armées aux portes du Donbass et, par voie de conséquence, de la Russie. (Il s’avère – d’après les éléments recueillis par la presse américaine indépendante – que cette guerre et ses provocations avaient déjà été décidées à Washington en 2019, et financées dans le courant de 2021.)


Vous comprendrez donc que, d’une part, l’énoncé des objectifs officiels de l’« Opération Militaire Spéciale », c’est-à-dire la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, était bien justifié, et que, d’autre part, la meilleure stratégie pour l’armée russe n’était certainement pas d’aller se jeter dans la gueule du loup en se contentant d’occuper des positions dans le Donbass sous le feu de l’artillerie ukrainienne.

Il est un fait que les débuts de cette réponse militaire ont montré une certaine précipitation et un certain manque de préparation et, concernant les opérations autour de Kiev, on ne peut exclure qu’il y ait eu une volonté de provoquer un renversement de régime, ce qui aurait été un façon commode d’atteindre les objectifs. Mais compte tenu des faibles moyens engagés, on peut douter que la prise de Kiev ait été envisagée, encore moins une annexion et une prise de contrôle totales de l’Ukraine. Du reste, depuis le départ la Russie a défendu le principe d’une Ukraine neutre, au moins militairement, ce qui aurait dû être une position bien plus acceptable pour toutes les parties européennes en présence. Bien évidemment, celle-ci n’arrange par les affaires des Américains et des atlantistes.

Pour finir, parce que l’Ukraine est un pays corrompu sous la houlette de clans mafieux et d’un gouvernement fantoche choisi par les État-Unis, et parce que Zelensky n’est qu’un figurant remplaçable, Biden et ceux qu’il représente pourraient très bien décider de donner la moitié du pays aux Russes s’ils le souhaitaient. Mais ce n’est pas leur objectif, qui est de faire durer cette guerre autant que faire se peut, jusqu’à la dernière goutte de sang ukrainien, voire jusqu’à la dernière goutte de sang européen.


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