@Jean Dugenêt
Cher ami,
Puis-je dire, sans aucune ironie, que c’est un plaisir de discuter avec vous. En effet on défend nos points de vue avec des arguments et non des invectives.
Cela dit, vous faites d’extraordinaires raccourcis et de fameux oublis. Vous passez rapidement, voire escamoter l’idéal Menchevik, véritable communisme car venant du peuple, pour idéaliser le bolchévisme, dictature sanglante d’une élite. Vous oubliez de dire que l’une des premières mesures de ces terroristes fut la création de la sinistre Tchéka.Vous oubliez aussi, que Lénine, Trotsky, fils de petit bourgeois n’en avaient finalement pas grand chose à faire de la classe ouvrière, tant qu’ils pouvaient assoir leur puissance. Vous oubliez aussi, et cela ma fait mal de le dire car je ne suis pas anti-sémite, que plus de 80% des membres dirigeants bolchévique étaient juifs et que ces derniers avaient des raisons de se venger du tsarisme de n’importe quelle façon. D’ailleurs l’exécuteur du tsar et de sa famille l’était. On comprend aussi par la suite, l’antisémitisme de Staline qui n’aura de cesse d’effacer l’ancienne garde pour faire oublier son peu d’efficacité lors de la révolution.
Vous oubliez aussi que Lénine fut l’instrument des allemands pour abattre la Russie. Et que dire de Trotsky ? Vouloir exporter la révolution, bonheur des peuples, alors que le sien même, à l’inverse des voisins, crevait de faim et de misère.
Vous oubliez l’échec des collectivisations et de la politique économique des bolchéviks : totale désorganisation de l’appareil industriel et agricole. Comme quoi l’homme n’en a rien à faire du bien commun, il pense d’abord à lui. Donc création de la NEP pour pallier à la catastrophe économique.
Dans « Ma vie » (ce que j’ai appelé ses mémoires pour plus de clarté), on voit Trotsky se faire dégommer par Staline, parce qu’il est éloigné du quotidien du peuple, méprisant les instances politique soviétiques et se croyant au dessus des contingences matériels. Il pêche par orgueil. Ejecté de Turquie et de toutes les démocraties européennes, dont il disait le plus grand mal, il finira au Mexique, cocufiant sa femme avec Frida Kahlo, un piolet dans la tête. Staline, le pragmatique sanguinaire aura eu raison de Trotsky l’idéaliste sanglant.
Quoiqu’on en dise, on ne naît pas égaux. Il y aura des grands-beaux-forts-intelligents et des petit-freluquet-moches-bêtes (pour caricaturer). La société met des règles pour qu’un minima soit du au second. Mais elle doit permettre aussi au premier de se réaliser. Or, le communisme essaie de rabaisser le premier au niveau du second. D’où, une société sclérosée, sans avenir, terne, triste et autoritaire. Les médiocres (tel Staline), élimine les beau-grand-fort-intelligent, de peur d’être délogé. Et ne me faites pas dire que je suis pour la loi de la jungle. Entre le tout libre et le tout prison, il y a de vastes possibilités.