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Commentaire de velosolex

sur UKRAINE/RUSSIE : La Guerre ou la Paix ? Une question de « libre arbitre » ???


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velosolex velosolex 1er avril 2022 18:25

Bien évidemment, on ne peut qu’être sensible à la détresse des civils dans cette guerre, comme dans toutes les autres.....

Extrait d’un article de libération : « Je faisais une césarienne quand ils sont arrivés

« Dans l’hôpital, il y avait toute une salle remplie de femmes victimes de la maternité bombardée. Elles étaient toutes blessées. L’une d’elles s’est fait amputer d’un pied, une autre avait reçu un éclat d’obus. On devait prendre soin de leurs nouveau-nés, essayer de les calmer, leur donner des biberons car leurs mamans ne pouvaient pas le faire. C’était des moments difficiles et éprouvants. On essayait de survivre, on opérait. Toute cette séquence ressemblait à une seule longue journée sans fin. Au début, on gardait le moral, on se disait que les choses allaient s’améliorer. Mais chaque jour, la situation empirait. Il n’y avait aucun endroit où l’on pouvait être en sécurité dans l’hôpital. Un des blocs opératoires a été bombardé et détruit dès les premiers jours de la guerre. Notre salle de réanimation neurologique a aussi été la cible de tirs. Les murs se sont effondrés sur les patients qui se trouvaient à l’intérieur de la salle. Il y avait des survivants, mais il n’y avait aucun moyen de les extraire de là. Les services d’urgence ne fonctionnaient plus, et nous n’avions aucun équipement ou moyen pour les en sortir… Tous ces patients sont morts. 

Le 12 mars, je faisais une césarienne avec mon équipe quand on nous a prévenus que les militaires Russes arrivaient dans notre hôpital. On venait d’extraire le bébé. On a terminé l’opération, transféré la patiente dans sa chambre, puis on est sortis. Personne ne s’attendait à ce qu’ils prennent notre hôpital. Les Russes ont investi les huit étages, ont posé leurs “machines” autour, et leurs tireurs d’élites sur le toit du bâtiment, d’où ils tiraient. Ils fouillaient tous les hommes pour vérifier si c’était nos militaires [ukrainiens], comme si on allait les cacher. Ils sont passés par toutes les salles en défonçant les portes qui étaient fermées. Après l’arrivée des Russes, aucun véhicule ne pouvait approcher le centre hospitalier. Ils tiraient sur tous les véhicules. Ils tiraient également sur les ambulances. Du sixième étage, on pouvait voir un cimetière de véhicules détruits à l’entrée de l’hôpital. Des corps gisaient au sol. Les nouveaux patients ne pouvaient nous rejoindre que si quelqu’un les portait physiquement, à pied ....Les habitants de Marioupol aimaient tant leur ville, elle avait quelque chose de particulier. C’était une ville industrielle, mais il y avait la mer, de jolis parcs. Il y avait une grande patinoire où j’allais avec toute ma famille. C’est la ville où mon enfant grandissait, où j’avais un appartement. On était heureux, c’était tellement beau. Mais un jour, des gens ont détruit notre vie. J’espère qu’adviendra la victoire, que je pourrai rentrer à Marioupol et reconstruire cette ville, brique par brique, reconstruire nos petites ruelles, travailler dans mon hôpital. J’y crois. »




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