@cettegrenouilleci
Bonjour Gérard,
Faudra-t-il vraiment que je m’intéresse à ce Alain Benajam. Pour le peu que j’aie vu de lui j’ai de fortes raisons de me méfier et plus je fais d’investigations plus il me parait louche. Sur les concepts de famille et nation, je préfère m’en tenir aux fondamentaux. Voici un long extrait du Manifeste du Parti Communiste à propos de la famille.
"Ce que vous admettez pour la propriété antique, ce que vous
admettez pour la propriété féodale, vous ne pouvez plus l’admettre pour la
propriété bourgeoise.
L’abolition de la famille ! Même les plus radicaux
s’indignent de cet infâme dessein des communistes.
Sur quelle base repose la famille bourgeoise d’à présent ?
Sur le capital, le profit individuel. La famille, dans sa plénitude, n’existe
que pour la bourgeoisie ; mais elle a pour corollaire la suppression forcée de
toute famille pour le prolétaire et la prostitution publique.
La famille bourgeoise s’évanouit naturellement avec l’évanouissement
de son corollaire, et l’une et l’autre disparaissent avec la disparition du
capital.
Nous reprochez-vous de vouloir abolir l’exploitation des
enfants par leurs parents ? Ce crime-là, nous l’avouons.
Mais nous brisons, dites-vous, les liens les plus intimes,
en substituant à l’éducation par la famille l’éducation par la société.
Et votre éducation à vous, n’est-elle pas, elle aussi,
déterminée par la société ? Déterminée par les conditions sociales dans
lesquelles vous élevez vos enfants, par l’immixtion directe ou non de la
société, par l’école, etc. ? Les communistes n’inventent pas l’action de la
société sur l’éducation ; ils en changent seulement le caractère et arrachent
l’éducation à l’influence de la classe dominante.
Les déclamations bourgeoises sur la famille et l’éducation,
sur les doux liens qui unissent l’enfant à ses parents deviennent de plus en
plus écœurantes, à mesure que la grande industrie détruit tout lien de famille
pour le prolétaire et transforme les enfants en simples articles de commerce,
en simples instruments de travail.
Mais la bourgeoisie tout entière de s’écrier en chœur :
Vous autres, communistes, vous voulez introduire la communauté des femmes !
Pour le bourgeois, sa femme n’est autre chose qu’un
instrument de production. Il entend dire que les instruments de production
doivent être exploités en commun et il conclut naturellement que les femmes
elles-mêmes partageront le sort commun de la socialisation.
Il ne soupçonne pas qu’il s’agit précisément d’arracher la
femme à son rôle actuel de simple instrument de production.
Rien de plus grotesque, d’ailleurs, que l’horreur
ultra-morale qu’inspire à nos bourgeois la prétendue communauté officielle des
femmes que professeraient les communistes. Les communistes n’ont pas besoin
d’introduire la communauté des femmes ; elle a presque toujours existé.
Nos bourgeois, non contents d’avoir à leur disposition les
femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution
officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement.
Le mariage bourgeois est, en réalité, la communauté des
femmes mariées. Tout au plus pourrait-on accuser les communistes de vouloir
mettre à la place d’une communauté des femmes hypocritement dissimulée une
communauté franche et officielle. Il est évident, du reste, qu’avec l’abolition
du régime de production actuel, disparaîtra la communauté des femmes qui en
découle, c’est-à-dire la prostitution officielle et non officielle"
Contrairement à Alain Benajam, les communistes, c’est à dire les marxistes, sont pour l’abolition de la famille. Evidemment ce n’était pas la position des staliniens qui étaient même contre l’IVG. La femme à Thorez déclarait à ce sujet « Les femmes des travailleurs ne veulent pas des vices de la bourgeoisie ».
Sur ce point comme sur d’autres Alain Benajam se situe nettement à l’opposé de ce que disait Karl Marx mais il prétend qu’il a une position de communiste orthodoxe puisqu’il revient de ce point de vue à ce qui fut la position des staliniens. Cette politique des staliniens serait pour lui la politique de gauche traditionnelle et d’après lui elle serait détruite par la néo-gauche qu’il stipendie. Cette néo-gauche qui défend en fait des positions trop proches de celles de Karl Marx.
Il en vient à défendre sa conception réactionnaire de la famille en s’adressant à un public « de gauche » pour les convaincre qu’ils doivent se rallier à lui s’ils veulent être des vrais communistes.
Dans son introduction il reprend sous une forme plus générique le discours qu’il a déjà tenu sur les soi-disants trotskystes qui sont à l’origine du mal en ayant perverti le PS.
Que faut-il vraiment comprendre dans tout ça ? Est-il un communiste-orthodoxe ou un vrai facho ? J’attends encore avant de me prononcer. Je maintiens qu’il est très louche et je n’ai guère envie d’analyser son point de vue sur la nation. Si je devais le faire je reviendrai là aussi aux fondamentaux.