• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jean Dugenêt

sur Partisans ou adversaires du Frexit : lesquels sont des nationalistes (1ère partie)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jean Dugenêt Jean Dugenêt 11 janvier 2020 16:14

@cettegrenouilleci
Bonjour Gérard,
Faudra-t-il vraiment que je m’intéresse à ce Alain Benajam. Pour le peu que j’aie vu de lui j’ai de fortes raisons de me méfier et plus je fais d’investigations plus il me parait louche. Sur les concepts de famille et nation, je préfère m’en tenir aux fondamentaux. Voici un long extrait du Manifeste du Parti Communiste à propos de la famille.

"Ce que vous admettez pour la propriété antique, ce que vous admettez pour la propriété féodale, vous ne pouvez plus l’admettre pour la propriété bourgeoise.

L’abolition de la famille ! Même les plus radicaux s’indignent de cet infâme dessein des communistes.

Sur quelle base repose la famille bourgeoise d’à présent ? Sur le capital, le profit individuel. La famille, dans sa plénitude, n’existe que pour la bourgeoisie ; mais elle a pour corollaire la suppression forcée de toute famille pour le prolétaire et la prostitution publique.

La famille bourgeoise s’évanouit naturellement avec l’évanouissement de son corollaire, et l’une et l’autre disparaissent avec la disparition du capital.

Nous reprochez-vous de vouloir abolir l’exploitation des enfants par leurs parents ? Ce crime-là, nous l’avouons.

Mais nous brisons, dites-vous, les liens les plus intimes, en substituant à l’éducation par la famille l’éducation par la société.

Et votre éducation à vous, n’est-elle pas, elle aussi, déterminée par la société ? Déterminée par les conditions sociales dans lesquelles vous élevez vos enfants, par l’immixtion directe ou non de la société, par l’école, etc. ? Les communistes n’inventent pas l’action de la société sur l’éducation ; ils en changent seulement le caractère et arrachent l’éducation à l’influence de la classe dominante.

Les déclamations bourgeoises sur la famille et l’éducation, sur les doux liens qui unissent l’enfant à ses parents deviennent de plus en plus écœurantes, à mesure que la grande industrie détruit tout lien de famille pour le prolétaire et transforme les enfants en simples articles de commerce, en simples instruments de travail.

Mais la bourgeoisie tout entière de s’écrier en chœur : Vous autres, communistes, vous voulez introduire la communauté des femmes !

Pour le bourgeois, sa femme n’est autre chose qu’un instrument de production. Il entend dire que les instruments de production doivent être exploités en commun et il conclut naturellement que les femmes elles-mêmes partageront le sort commun de la socialisation.

Il ne soupçonne pas qu’il s’agit précisément d’arracher la femme à son rôle actuel de simple instrument de production.

Rien de plus grotesque, d’ailleurs, que l’horreur ultra-morale qu’inspire à nos bourgeois la prétendue communauté officielle des femmes que professeraient les communistes. Les communistes n’ont pas besoin d’introduire la communauté des femmes ; elle a presque toujours existé.

Nos bourgeois, non contents d’avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement.

Le mariage bourgeois est, en réalité, la communauté des femmes mariées. Tout au plus pourrait-on accuser les communistes de vouloir mettre à la place d’une communauté des femmes hypocritement dissimulée une communauté franche et officielle. Il est évident, du reste, qu’avec l’abolition du régime de production actuel, disparaîtra la communauté des femmes qui en découle, c’est-à-dire la prostitution officielle et non officielle"

Contrairement à Alain Benajam, les communistes, c’est à dire les marxistes, sont pour l’abolition de la famille. Evidemment ce n’était pas la position des staliniens qui étaient même contre l’IVG. La femme à Thorez déclarait à ce sujet « Les femmes des travailleurs ne veulent pas des vices de la bourgeoisie ».

Sur ce point comme sur d’autres Alain Benajam se situe nettement à l’opposé de ce que disait Karl Marx mais il prétend qu’il a une position de communiste orthodoxe puisqu’il revient de ce point de vue à ce qui fut la position des staliniens. Cette politique des staliniens serait pour lui la politique de gauche traditionnelle et d’après lui elle serait détruite par la néo-gauche qu’il stipendie. Cette néo-gauche qui défend en fait des positions trop proches de celles de Karl Marx.

Il en vient à défendre sa conception réactionnaire de la famille en s’adressant à un public « de gauche » pour les convaincre qu’ils doivent se rallier à lui s’ils veulent être des vrais communistes.

Dans son introduction il reprend sous une forme plus générique le discours qu’il a déjà tenu sur les soi-disants trotskystes qui sont à l’origine du mal en ayant perverti le PS.

Que faut-il vraiment comprendre dans tout ça ? Est-il un communiste-orthodoxe ou un vrai facho ? J’attends encore avant de me prononcer. Je maintiens qu’il est très louche et je n’ai guère envie d’analyser son point de vue sur la nation. Si je devais le faire je reviendrai là aussi aux fondamentaux.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès