@Ecométa
Albert
Einstein était donc un génie à plusieurs égards, dont celui du
sens de la formule...
Pour
autant, et selon les formules mêmes que vous citez, il ne prétendait
pas détenir la solution.
Personne
ne peut prétendre la détenir, à titre individuel, de toutes
façons. Les idées qui font bouger le monde naissent de l’expérience
sociale collective et du bilan qui en est fait par la mémoire
populaire, en grande partie.
C’est
pourquoi la bataille des idées est aussi celle du conditionnement,
dans lequel les médias jouent un rôle essentiel et sont
généralement aux ordres du système, quel qu’il soit, d’une manière
ou d’une autre.
La
rupture intervient, révolte, révolution, changement de régime,
quand le décalage entre le discours officiel et le vécu concret est
suffisamment flagrant pour décaper le conditionnement et raviver la
mémoire populaire des luttes.
C’est,
d’une autre manière, ce qui s’est produit en URSS, à la fin des
années 80. Le « brillant » de la civilisation
occidentale est devenu suffisamment crédible, aux yeux des
soviétiques, pour qu’ils se détachent de leurs élites
bureaucratiques effectivement corrompues et qui usaient d’un double
langage.
Ils
ont donc accepté assez passivement le changement de régime, pour
passer d’un capitalisme bureaucratique qui n’avait pas le courage de
dire son nom à une forme de « libéralisme » assumé qui
devait à la fois apporter plus de liberté et plus de prospérité.
En
fait, ce fut le règne sanglant de la mafia et une semi-colonisation
par l’occident, le tout entraînant une misère noire encore bien
pire que celle de l’ère soviétique finissante. Sauf pour quelque
profiteurs, généralement liés à la mafia, effectivement.
L’oligarchie n’est pas essentiellement née des débris de la
bureaucratie, contrairement à une idée reçue en occident, mais de
l’émergence de la mafia, déjà chronique depuis plusieurs
décennies, en URSS. La bureaucratie et la mafia ont des itinéraires
parallèles depuis les « réformes » déjà libérales,
en fait, de Khrouchtchev, qui s’était institué en leader de cette
bureaucratie. La mafia a fini par devenir économiquement dominante
sous Gorbatchev et accéder quasiment au pouvoir sous Eltsine.
Le
mouvement de la mémoire populaire s’est alors réveillé avec
l’arrivée au pouvoir de Poutine, qui paraissait simplement
nécessaire, au départ, pour stabiliser les affaires de ces
messieurs les oligarques. Avec Poutine, c’est donc finalement le
nationalisme russe qui s’est réveillé, lui assurant un soutien
populaire encore considérable, près de 20 ans plus tard.
Dans
le même temps, et fusionnant avec le nationalisme russe, est revenue
la nostalgie de l’ère soviétique, et principalement pour la période
stalinienne, qui combinait à la fois progrès économique et social
et grandeur nationale de la Russie, étendue à l’ensemble de l’URSS.
Dans
cette vidéo, parmi d’autres du même style, c’est bien ce qui
s’exprime, notamment à travers les commentaires, dont on peut
comprendre la tendance générale, même sans comprendre le russe...
https://youtu.be/trBaJVvcmRc
(
Cité in
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/09/aurelien-barrau-ou-le-desert-en-marche-de-lecologie-politique/
)
Il
ne s’agit pas pour autant de revenir en arrière, mais de tenir
compte du bilan de l’expérience et de refonder un socialisme
réellement moderne, et en accord avec vous sur ces points :
« ...identique
pour la finalité mais de différent dans la forme et les
technologies moderne de communication peuvent sans aucun doute nous y
aider. »
« Il
faut lutter mais avant tout, et d’abord au plan fondamental
(Ontologique) et mettre les moyens en phase avec ce fondamental
(Déontologique). Redéfinir ce qu’est l’économie, surtout ce
qu’elle ne peut et ne doit pas être comme un système de création
de richesses mais un système de satisfaction des besoins individuels
et collectifs ; autrement comment penser et parler d’économie
sans être d’accord sur la définition ? Evoquer la liberté,
une liberté forcément relative, entre contrainte et liberté
collectives comme individuelles, et non l’absolu crétin du
libéralisme ! »
Ce
que le marxisme interroge, ce n’est pas seulement la rationalité de
l’économie, même si cela reste la base évidente, ni même
uniquement le retour de la valeur d’usage en économie, mais bien
aussi l’usage de la vie, comme avait tenté de le reformuler Guy
Debord, en son temps :
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/05/1971-la-planete-deja-malade-et-les-soviets-reves-par-guy-debord/
En
réalité, l’une ne va pas sans l’autre, et c’est là toute la
dialectique qu’il nous faut comprendre pour construire le socialisme
du 21ème siècle.
(>>>
suite dans le post suivant....)
Luniterre