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Commentaire de velosolex

sur Profs : toutes les difficultés du métier...


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velosolex velosolex 26 avril 2018 22:49

@lili
Je ne me plains de mon métier. J’en ai fait d’autres avant, bien moins payés, bien moins reconnus, mais tout autant méritant. Pourtant les métiers du soin n’est pas un métier par défaut. Mon job d’infirmier était exigeant mais vous rapporte beaucoup. Je ne parle pas d’argent bien sûr...

 Le fait un jour d’avoir un métier en représentation, surtout d’obédience sociale, transforme le regard que les autres ont sur vous. Mais il risque de vous corrompre si vous êtes dépendant de cette image, de renforcer votre vanité. Nul ne mérite un salaire misérable, et un regard condescendant sur son travail.
 Par opposition, il y a quelque chose de choquant d’entendre certains se plaindre, alors que leur salaire est bien supérieur à la moyenne du pays. Le diplôme académique ne suffit pas de le justifier !
Il ne faut pas confondre master et passeport diplomatique, qui vous donnerait des avantages à perpette. 
Je vous dirais qu’il faut autant de temps pour former un bon couvreur ou un plombier, que pour faire un prof. Et que ce sont eux aussi des « métiers intellectuels », où il faut apprécier, s’adapter, anticiper, prendre des risques. Mais tout cela obéit à des conventions sociales décrétées par le corps social, et que Bourdieu en son temps identifia. 
En fait, on apprend toute sa vie, et sans doute faudrait il payer bien davantage ceux qui n’ont que la désespérance d’une chaîne, pour s’occuper l’esprit.  
C’est quoi la valeur d’un homme ?...Serait elle déterminée une fois pour toute par un diplôme, par une entrée dans la vie difficile, ou au contraire par un milieu confortant. 
J’ai raté ma scolarité, j’ai travaillé à l’usine à 16 ans, à une époque où encore heureusement cela ne vous déterminait pas pour la vie, où il existait encore des possibilités de résilience avec une société non fermée, non encore arc boutée sur les CV, les parcours de vie impeccables. 
On apprend autant, voir plus parfois dans l’erreur, que dans le parcours de vie impeccable, qui vous ferme à la différence, et vous rend sourd aux gens en difficulté. Voilà pourquoi serait il judicieux, pourquoi pas, que l’éducation nationale recrute certains anciens cancres, des gens résilients, qui serviraient de modèles aux cabossés. 
Voilà sans doute ce qui explique une certaine aigreur que j’ai gardé en ce domaine. J’aurais pu mal tourné, mais cela ne s’est pas fait. Sans doute avais je intégré le principal après tout. J’ai constaté que l’’éducation nationale, avec mes enfants, loin de s’améliorer, s’était même caricaturée, Elle a bénéficié pendant des années d’un régime de faveur où on n’a rien exigé d’elle, et l’on s’est contenté de discours démagogiques sur l’intégration, alors que toute sa logique de ce corps travaillait dans le sens contraire et que bien soi disant de gauche, elle a approfondi les inégalités sociales....
 Le niveau des élèves comme vous le dites est parlant. La conclusion vous appartient, vous l’avez écrit. 

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