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Commentaire de Christian Labrune

sur Ô vous, femmes du Prophète !


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Christian Labrune Christian Labrune 21 octobre 2017 19:03

@Emile Mourey
Je suis un peu embarrassé pour vous faire une réponse et je marche sur des oeufs. Mon incompétence sur toutes ces questions est immense, et je risque fort de dire des bêtises.
Je vois bien que dans cet article (et dans tel autre aussi que j’avais lu trop vite il y a des mois) vous vous efforcez de trouver une sorte d’interprétation métaphorique de ces textes anciens, qui permettrait de dépasser leur sens obvie qu’on ne peut aujourd’hui appréhender sans horreur. Si les théologiens d’Al-Azhar s’adonnaient à ces sortes d’exercices, ils pourraient construire tout un édifice exégétiqe permettant à l’islam de se transformer et de s’adapter au monde de la même manière que les autres religions « du livre ». Mais je me souviens d’une série d’émission fort intéressantes sur France Culture, il y a fort longtemps : Jacques Berque était encore vivant et il déplorait qu’il n’y eût plus de théologiens dignes de ce nom dans l’islam. C’était à une époque (années 80) où l’on pouvait encore penser à l’islam sans avoir immédiatement à l’esprit les horreurs du temps présent.
Peu importe, au fond, que ces sortes de constructions soient légitimes ou pas, autorisées par la logique même du texte ou de pure invention. L’essentiel serait que cela fît sens, comme fait sens depuis des siècles l’herméneutique à l’oeuvre dans la traidition talmudique.
Le type d’explication que vous échafaudez ici, je serais bien incapable de discuter de sa pertinence, mais cela vaudrait mieux assurément que la lecture littérale des salafistes.

Or moi, qui lis le Coran en traduction, je suis bien comme un vrai salafiste. Si je lis le 5e verset de la sourate IX qui prescrit, « les mois sacrés expirés », de tuer les idolâtre partout où on les trouvera, je ne vais pas chercher midi à quatorze heures et je me dis qu’on en veut à ma peau. L’injonction excite les salafistes en quête des soixante-douze vierges ; à moi elle fait horreur, mais nous lisons bien, eux et moi,n le même texte, et c’était le cas aussi du commentaire que faisait Wafa Sultan des massacres que vous évoquiez au début de l’article.

Je crains cependant que l’islam ne soit désormais complètement fossilisé et qu’il ne lui soit impossible, quand il s’y trouverait des gens de bonne volonté, de changer désormais quoi que ce soit, et il est donc probable (c’est du moins mon sentiment), que la dernière des religions du livre sera aussi la première à disparaître.
Il n’y a pas de clergé dans cette religion, et chacun peut bien se proclamer imam. Pourquoi ne le deviendriez-vous pas !!! Mais le travail serait immense, herculéen et, décemment, je ne peux rien vous souhaiter d’aussi horrible ni d’aussi périleux : vous risqueriez l’apostasie, et les takfiristes vous auraient à l’oeil !


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