La ministre Marielle de Sarnez visée
par une enquête.
Après le ministre Richard Ferrand,
c’est au tour de la ministre Marielle de Sarnez d’être sous le feu
des projecteurs.
Les deux ministres vont-ils
démissionner ?
Le suspens est insoutenable.
Assistants parlementaires : Marielle de
Sarnez visée par une enquête.
La classe politique française
aurait-elle pris de (très) mauvaises habitudes ? L’affaire Fillon,
ironiquement appelée Penelope Gate, a semé le trouble sur le
travail réel des attachés parlementaires à l’Assemblée et au
Sénat dès lors que ces emplois sont réservés à des proches.
Aujourd’hui, un autre front judiciaire se dessine, visant cette
fois des pratiques au préjudice du Parlement européen destinées à
alléger les frais des partis et à assurer le train de vie de
certains élus. La déflagration pourrait se révéler de plus grande
ampleur.
D’abord par le nombre : la situation
d’un quart des eurodéputés français va être disséquée par la
justice. Par les protagonistes ensuite. Marielle de Sarnez, actuelle
ministre des Affaires européennes - qui dément tout délit – est
notamment visée.
Cette fois, c’est le Front
national qui a allumé la mèche. Le parti d’extrême droite est le
premier à avoir été soupçonné par les instances européennes
d’avoir fait prendre illégalement en charge les salaires de
certaines petites mains du parti et du garde du corps de Marine Le
Pen par le Parlement. D’où une économie substantielle estimé à
plus d’1 million d’euros pour les finances du Front.
Marine Le Pen a pour l’heure refusé
de se rendre à la convocation des juges, arguant l’irruption des
magistrats dans la campagne. En tout cas, le parti d’extrême
droite ne veut pas tomber seul. Il entend démontrer qu’une telle
pratique est très répandue parmi le personnel politique français.
Le 14 mars, une eurodéputée frontiste, Sophie Montel, adressait un
courrier de dénonciation (un « article 40 » dans le jargon
judiciaire) à François Molins, procureur de la République de
Paris, et au patron de l’Office européen de lutte antifraude
(Olaf).
« Je suis contrainte de porter à votre
connaissance des éléments attestant que plusieurs élus français
au Parlement européen ont à leur service des assistants ayant par
ailleurs des fonctions au sein de leur formation politique
respective », écrit Sophie Montel. « Au nom du principe d’égalité »,
elle demande à la justice de faire la lumière sur 19 eurodéputés
(de droite, de gauche ou écologistes) et d’une trentaine
d’assistants. Autant de cas consignés dans un tableau Excel
transmis au procureur Molins.
Afin d’y voir plus clair, le
parquet de Paris a ouvert le 22 mars dernier une enquête
préliminaire pour « abus de confiance ». Les investigations ont été
confiées à l’Office anticorruption de la police judiciaire
(Oclciff), et l’Olaf pourrait bientôt être sollicité en appui.
Il s’agit donc d’un quasi « copier-coller » de la procédure
visant le FN qui, elle, se trouve à un stade plus avancé, à
l’instruction.
Le cas le plus emblématique reste
celui de Marielle de Sarnez, proche du Garde des Sceaux, François
Bayrou. Jointe ce lundi soir, la ministre des Affaires européennes,
s’emportait : « J’ai toujours respecté le règlement du
Parlement européen. J’ai eu comme attachée parlementaire, basée
dans ma circonscription à Paris, Philippine Laniesse six ou huit
mois à temps partiel, après vérifications d’usage avec le
parlement. Elle a fait son travail avant de démissionner il y a un
mois. »
L’enquête devra s’attacher à
déterminer le rôle exact de son ex-collaboratrice parlementaire
Philippine Laniesse, conseillère régionale et élue municipale du
XIXe à Paris. Cette dernière est aujourd’hui chargée de
communication de la ministre. Jointe lundi soir, Philippine Laniesse,
26 ans, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Sur quoi déboucheront les
investigations ? Une source proche de l’enquête appelait à la
prudence, rappelant que celles-ci ne faisaient que commencer. Une
autre se montrait plus affirmative : « Ce genre de pratiques relève
du sport national. Il faut maintenant décortiquer chaque cas, chacun
étant différent. »
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