Les théories du
complot ne prospèrent pas sur du sable.
Elles ne sont pas toutes
l’expression de fantasmes ( et d’ailleurs fantasmes comme légendes
ont souvent pris racine dans la réalité ), elles cherchent à
donner une cohérence à un entrelacs de faits sans rapport immédiat les uns avec les autres - d’autant moins évidents que les dissimulateurs professionnels
s’ingénient à brouiller les pistes - et de toute manière elles convergent toutes dans le sens des grandes
interrogations citoyennes.
Plus on parle de transparence et plus les
gens sont persuadés qu’on a des choses à cacher et trouvent souvent
confirmation ultérieure de leurs soupçons.
Alors quand des
gouvernements eux-mêmes affabulent, montent des situations fausses (
le modèle du genre – validé par des documents dont le caractère
probant ne devait laisser aucune place au doute - est tout de même
cette mystification sur les armes de destruction massive détenues
par Saddam Hussein, l’incendie du Reichstag est un autre exemple
moins immédiat mais tout aussi funeste dans ses conséquences ), ou
même qu’ils trafiquent simplement des données à l’appui de leurs
résultats, ils sont les premiers à user et abuser du mensonge et à
donner corps aux théories complotistes.
Le concept ne peut
uniquement servir à déconsidérer ceux qui mettent en doute la
parole officielle ou qui voient une assemblée d’intérêts
judéo-maçonniques ou autres en charge des affaires du monde pour capter tous
les profits.
Si le faux célèbre
« le Protocole des sages de Sion « a eu une telle
audience dans les milieux réceptifs à l’antisémitisme, c’est
d’abord parce qu’il s’articule sur un enseignement ancien – dévoyé
ou pas, là n’est pas la question – propagé par les juifs
eux-mêmes à leur propre usage et en justification de leur
singularité.
La concentration
capitaliste existe bel et bien et elle possède bel et bien les
instruments – médiatiques ou idéologiques - qui transforment ses
énormes moyens financiers en un pouvoir exorbitant qui n’est pas
seulement économique mais qui est également politique et dispose de
moyens militaires pour ramener à la raison les récalcitrants.
Le complotisme tant
décrié – au point qu’il faille donc adapter l’enseignement pour le combattre, ce qui va le renforcer par effet miroir - est accusé de
nier des réalités officielles, des vérités vraies alors que l’on
sait pertinemment que toute vérité est philosophiquement relative.
Les choses sont
toujours plus complexes que ce que l’on veut nous faire accroire et
elles sont souvent le résultat voulu ( ou avorté oh, l’apprenti sorcier ! ) de pratiques et
de manigances inavouables et inavouées.