@CN46400
« Moi je ne crois que ce que je vois. »
Mais tu ne vois donc que ce qu’ « on » veut bien te montrer...
Écrit
noir sur blanc, cela devrait déjà suffire à convaincre n’importe qui
doué de bon sens que Mao se moquait bien du communisme et du socialisme.
Et qu’il était bien lui même responsable de la "théorie des trois
mondes" et de l’évolution kollabo-dengiste déjà suivie, en pratique,
depuis la « diplomatie du ping-pong ».
Eu quant au fond, ce n’était
pas un « virage tardif », si l’on tient compte de cet autre témoignage,
relatif à la période 1964-1966 :
"Le second propos de Mao,
enchaîne Grippa, fait suite à une remarque de ma part selon laquelle,
dans une démocratie populaire, la révolution culturelle et idéologique
pouvait en effet, dans certaines circonstances, devoir être menée
particulièrement activement pour que l’ensemble de la transformation
socialiste de la société, donc aussi sur les fronts politique et
économique, puisse progresser au mieux. (...) Mao me répond en disant
que « les objectifs de la révolution culturelle en cours relèvent de la
phase démocratique bourgeoise de la révolution ». Déclaration inédite et
jamais proclamée par la suite.
J’étais plutôt sidéré,
conclut le visiteur, de voir démentir (sic) que, contrairement aux
informations officielles, le but de la « grande révolution culturelle »
n’était pas essentiellement de progresser dans la voie du socialisme, en
réalité d’ailleurs une démocratie de type bien supérieur à celle des
régimes capitalistes les plus « démocratiques ». Pris tel quel, ce propos
de Mao signifiait en résumé le retour, en Chine, au capitalisme ou à une
sorte de capitalisme sur les fronts politique, économique, culturel et
idéologique. »
( http://www.lalibre.be/actu/international/la-face-cachee-de-mao-51b88fe7e4b0de6db9ae7d3a )
Bien
entendu, en fait, c’est Mao qui est cohérent, politiquement, avec sa
propre « théorie » de la « Démocratie Nouvelle », et ne tombe pas dans le
piège du pseudo-socialisme inventé pour les besoins de la "révolution
culturelle", vaste fumisterie manipulatoire.
Et cet autre souvenir, encore plus ancien :
V. Molotov sur Mao Tsé-toung :
« C’est un homme intelligent, un leader paysan, une sorte de Pougatchev
chinois. Bien sûr, il était loin d’être marxiste. Il est venu pour le
soixante-dixième anniversaire de Staline, en 1949. Il est resté quelque
chose comme six semaines à la datcha de Staline. Il a été un peu
souffrant. Nous sommes allés lui rendre visite Mikoyan et moi. Nous
avons eu un entretien. Il nous a fait goûter du thé vert chinois. Je me
souviens qu’il a dit notamment : « Je n’ai jamais lu Le Capital de Marx. »
Pourquoi a-t-il dit ça ? Pour montrer qu’il n’avait rien d’un
doctrinaire ? » (V. Molotov, cité dans Conversations avec Molotov —
140 entretiens avec le bras droit de Staline —, Félix Tchouev, Albin
Michel, 1995, pp. 119-120.
Et cela n’est encore qu’une petite partie de ce qu’on peut trouver en grattant un peu...
En
histoire, c’est déjà ce qu’on peut appeler, à partir de points de vue
très différents, un faisceau d’indices convergents, entre eux, déjà, et
surtout avec la réalité économique et sociale telle qu’elle s’est
développée dès le début des années 70. Et les traces de la bourgeoisie
nationale sur la période antérieure sont également repérables.
Encore faut-il se donner la peine de chercher... et ne pas ce contenter de ce qu’ « on » veut bien nous montrer...
Étudier,
analyser, se confronter à la réalité, c’est la base d’une action
efficace, à partir de laquelle d’autre leçons de l’expérience seront
profitables.
En tous cas, ne pas se fier aux apparences, telles que formatées par les médias « officiels », même prétendument « de gauche » !
Luniterre