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Commentaire de kimbabig

sur L'Euro : Responsable de la crise ?


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kimbabig 17 février 2014 01:16

@ l’auteur,

 

Non, en effet, cette situation n’est pas immuable. Rien n’oblige un pays à rester dans l’union européenne, heureusement.

 

Vous faites bien de rappeler les acquis obtenus suite aux mouvement de mai 68 : ceux-ci n’ont pu être obtenus que parce que le gouvernement avait la possibilité de dévaluer la monnaie pour maintenir et relancer la compétitivité de l’économie.

 

Maintenant, avec l’union européenne que cette possibilité n’existe plus, que le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre, c’est l’austérité obligatoire. Tant que l’on obstine à partager la même monnaie que des pays dont les intérêts et les besoins sont incompatibles avec les nôtres, et donc à s’astreindre à négocier notre politique économique, budgétaire avec ces pays, il ne pourra en être autrement.

 

Comme cela a été maintes et maintes fois démontré, l’union européenne ne peut pas être réorientée dans un sens social.

 

La preuve avec votre idée de SMIC européen : il est certain qu’une majorité de Bulgares ou de Roumains accepteraient volontiers cette idée. Le problème est que le montant qu’ils considéreraient comme acceptable (voir même comme un progrès) comme SMIC européen serait certainement inacceptable pour nous Français.

 

Si vous voulez mettre le SMIC au niveau du RSA actuel, faire un SMIC européen est la marche (funèbre) à suivre !

 

Déjà, rien que sur le principe, renégocier notre pacte social à l’échelle européenne, c’est le meilleur moyen de le détruire totalement.

 

Ensuite, faire ça dans le cadre de l’union européenne... Cata à la grecque garantie !

 

Cette organisation est vérolée depuis sa conception. Rien que le fait de mettre les pays et leurs gouvernements sous dépendance des banques pour leur financement (Art.123 du traité de Lisbonne) fait que forcément ces gouvernements sont sous leur coupe... Tant qu’ils ont la coupable lâcheté de laisser leur pays dans cette union mortifère.

 

C’est l’Allemagne qui avait insisté pour que, par cet article, « les marchés imposent leur discipline au latins dispendieux », et leur évitent d’avoir à subir les tendances inflationnistes des pays du « Club Med ». Ce faisant, elle a pu verrouiller la politique monétaire commune sur le cap qui lui convenait le mieux, mais qui est loin de convenir aux autres, nous compris.

 

L’Allemagne a donc, avec l’euro, une monnaie bien adaptée à la compétitivité de son économie, qui se montre plutôt performante (par rapport aux autres pays de la zone euro, mais certainement pas par rapport à leurs voisins Helvètes).

 

Le peuple Allemand ne connaissait donc pas d’autre pression sur ses acquis sociaux que celle qu’il a accepté de subir sous les mandats de Schröder. Donc ils ont eu le social qu’ils ont bien voulu avoir.

 

C’est pourquoi je refuse que le social que l’on a en France dépende de ce que nos voisins veulent avoir, et même, veulent bien nous payer !

 

Car même s’ils en voulaient pour eux, je ne pense pas qu’ils auraient envie d’en payer aux autres.

 

Que vous ne vouliez pas l’admettre est une chose, mais la réalité est là : si voulez faire du social à l’échelle européenne, cela dépendra forcément de la bonne volonté des pays les plus riches à le financer, forcément...

 

Ne serait-ce que parce qu’il faudra forcément leur voix pour modifier certains articles des traités (alors que c’est tellement plus simple de quitter cette union de merde). Là, c’est du ressort de la simple logique.

 

A l’échelle nationale existe un peuple uni et soudé. Oui, c’est bien la solidarité nationale, notre République Jacobine tant décriée par certains rétrogrades, qui permet aux portions de notre territoire les plus démunies, comme la Lozère ou la Martinique, de fournir les prestations sociales et les services publics à leurs habitants.

 

Et les habitants de ces départements peuvent aller se faire une carrière à Paris, à Lyon... Tous ne finissent pas à nettoyer les moquettes, bien au contraire ! C’est ça, un pays, une communauté humaine soudée : les gens sont interchangeables d’un point à un autre du pays, même en des points radicalement différents, la solidarité nationale s’efforce de garantir l’égalité de tous. Ce n’est que dans un tel espace que l’on peut obtenir du progrès social.

 

Il ne peut rien avoir de tout cela à l’échelle supranationale : aller de Grèce en Allemagne, c’est changer de langue (d’alphabet, même), de coutumes, de repères. Peu de gens le font.

 

Les Espagnols et les Portugais, c’est plus chez leurs cousins Sud-Américains (logique) qu’ils émigrent en masse que vers le centre économique de la zone euro.

 

Quant aux Allemands qui ont voté Merkel ou SPD en septembre, je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup parmi eux qui toléreraient l’idée de financer du social en Grèce, en Espagne ou au Portugal avec de l’argent Allemand.

 

A la décharge de nos voisins, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de Français qui accepteraient de faire ça avec de l’argent Français non plus... Parce qu’après tout, pourquoi financer le social de Grecs et pas celui d’autres pays qui sont encore plus dans le besoin et plus proches culturellement (Afrique Francophone) ?

 

Donc le problème est bien un problème d’échelle : on ne peut rien faire qui puisse amener du progrès social à l’échelle européenne.

 

Par contre à l’échelle nationale, c’est possible et cela a même déjà été fait en partie, jusqu’à ce que l’intégration européenne ne vienne remettre en cause des acquis de dure lutte.

 

La conclusion est simple : retrait de l’union européenne et enterrement définitif de cette funeste et fumeuse « idée européenne ».


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