@l’auteur______ Vous avez disséqué et démystifié les
commentaires élogieux, mais hypocrites, des experts, analystes et médias à
propos des téléphones portables, du développement des nouvelles technologies et
de la croissance en Afrique Noire. Vous avez très bien relevé les « tartes à la crème », « Le
coltan, le pétrole, l’uranium, les surplus alimentaires européens, les déchets
européens, les soutiens à des dictatures fantoches, les armes légères, etc.,
etc. ». Ce ne sont là que
quelques indicateurs des lourdes altérations, plaies et entailles
infligées au Continent Noir par le Monde Blanc depuis des siècles voire des
millénaires. Il faut souligner que toutes
ces afflictions n’ont pas vocation à prendre fin. Ainsi donc, la
caractéristique qui ressort tout au long de votre dissertation est la
pertinence de vos propos.
Dans ces conditions, contre toute attente, le dernier
paragraphe de votre billet, votre conclusion, est pour le moins surprenant pour ne pas dire contradictoire. Vous répondez ainsi, par l’affirmative, à
l’intitulé interrogateur de votre sujet : « Afrique Noire : le grand
bond en avant ? ». L’Afrique noire serait donc en train de réaliser
« le grand bon en avant », slogan
sorti des annales de la propagande chinoise du temps de Mao Tsé-toung pour
qualifier l’essor économique et social de la Chine indépendantiste et
révolutionnaire. Evoquer et appliquer aujourd’hui un tel slogan au Continent
Noir est d’un optimisme béat tout bonnement moqueur vis-à-vis du Continent Noir
en agonie sous le joug du Monde Blanc. En effet, contrairement à la Chine en
particulier et l’Asie en général, le Continent Noir n’a jamais pu se relever
des invasions du monde Blanc depuis la chute de l’Egypte des Pharaons (Kemet). En
réalité, aujourd’hui encore, les exhortations par ailleurs racistes suivantes
de Victor Hugo pour la conquête du Continent Noir par le Monde Blanc sont plus que
jamais d’actualité et en action :
« (…) Le moment est venu de donner au vieux monde cet
avertissement : il faut être un nouveau monde. Le moment est venu de faire
remarquer à l’Europe qu’elle a à côté d’elle l’Afrique. Le moment est venu de
dire aux quatre nations d’où sort l’histoire moderne, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la France, qu’elles sont
toujours là, que leur mission s’est modifiée sans se transformer, qu’elles ont
toujours la même situation responsable et souveraine au bord de la Méditerranée, et que,
si on leur ajoute un cinquième peuple, celui qui a été entrevu par Virgile et
qui s’est montré digne de ce grand regard, l’Angleterre (…). (…).
Le moment est venu de dire
à ce groupe illustre de nations :
Unissez-vous ! allez au sud.
Est-ce que vous ne voyez
pas le barrage ? Il est là, devant vous, ce bloc de sable et de cendre, ce
monceau inerte et passif qui, depuis six mille ans, fait obstacle à la marche
universelle, ce monstrueux Cham qui arrête Sem par son énormité,- l’Afrique.
Quelle terre que cette
Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie
elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende
vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer ; et, quand
elle s’est crue délivrée de l’Afrique, Rome a jeté sur cette morte immense une
de ces épithètes qui ne se traduisent pas : Africa portentosa !
(Applaudissements.)
C’est plus et moins que le
prodige. C’est ce qui est absolu dans l’horreur. Le flamboiement tropical, en
effet, c’est l’Afrique. Il semble que voir l’Afrique, ce soit être aveuglé. Un
excès de soleil est un excès de nuit.
Eh bien, cet effroi va
disparaître.
Déjà les deux peuples
colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont
saisi l’Afrique ; la France
la tient par l’ouest et par le nord ; l’Angleterre la tient par l’est et par le
midi. Voici que l’Italie accepte sa part de ce travail colossal. L’Amérique
joint ses efforts aux nôtres ; car l’unité des peuples se révèle en tout.
L’Afrique importe à l’univers. Une telle suppression de mouvement et de
circulation entrave la vie universelle, et la marche humaine ne peut
s’accommoder plus longtemps d’un cinquième du globe paralysé. (…) ». (Cet extrait provient du « Discours sur
l’Afrique » de Victor Hugo prononcé au cours d’un banquet le 18 mai 1879).
L’évolution actuelle du Continent Noir s’explique clairement
et se comprend parfaitement à l’aune de ce sermon de Victor Hugo. Cependant,
Victor Hugo ne fait que répercuter les recommandations abrahamiques, lesquelles
recommandations sont le condensé spirituel identitaire du Monde Blanc, l’âme de
l’Homme Blanc.