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Commentaire de Surya

sur « Homoparentalité : et si on pensait aux enfants ? »


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Surya Surya 20 septembre 2012 19:47

Certes, on peut difficilement parler à l’enfant en lui disant par exemple « ton Maxime » au lieu de « ton père ». Comme quoi, c’est pas évident comme problème. Le fait qu’il soit difficile de trouver l’appellation idéale montre bien qu’il y a un détail à régler, si possible avant que le droit à l’adoption ne soit prononcé.

Je crois que les personnes réticentes le seront d’autant plus qu’elles auront l’impression que votre communauté, qui demande le droit à l’adoption, demandera ce droit sans avoir au préalable réfléchi à tous ces points de détail, qui n’ont pas l’air importants comme ça, mais qui le sont en réalité je pense.
Autre exemple, n’oubliez pas que le mariage (hétéro) est une institution très codée. En l’état actuel des choses, l’épouse n’est pas dans l’obligation de prendre le nom du mari, certes, mais je pense que dans les faits elle le prend la plupart du temps, et je crois que l’enfant n’est pas non plus obligé d’avoir le nom de son père, mais je suppose que la plupart du temps c’est ce qui se passe.
C’est stupide, les codes, peut être, mais au moins ça a le mérite de trancher (et de faciliter la vie des administrations diverses smiley )

Avant d’adopter, il faut tout de même que vous réfléchissiez pour déterminer par exemple quel nom de famille portera l’enfant. Celui de « Maxime », ou celui de son conjoint ? Pourquoi lui et pas l’autre finalement ? Ca peut être une entente mutuelle entre les deux parents, et tout se passera très bien, mais ça peut aussi créer tout à coup des frustrations, l’un des parents se sentant alors lésé, relégué au second plan.

Le mariage homo n’a pas lieu d’être refusé. Ca ne gènera personne, ça n’entravera la liberté de personne. L’adoption par des couples homos n’est pas impossible, je m’en rends tout à fait compte, mais elle suppose de régler certains détails, entre autres administratifs, du statut de l’enfant avant que ce droit à l’adoption ne soit prononcé.
Comme je l’ai dis, il y a plus ou moins une règle générale, du moins une tradition, citée plus haut, qui régit le mariage hétéro, le nom des enfants etc... Ca me semble difficile de régler tous les points de détail au jour le jour, et au cas par cas, pour les couples homos. Il va bien falloir des règles générales pour vous aussi, je pense.

Le fait que déjà il soit difficile de savoir comment l’enfant va appeler ses deux parents non biologiques (si l’un des deux est son père (ou mère) biologique, alors c’est évidemment plus simple, c’est « papa » pour l’un, et je sais pas, ce que vous déciderez au sein de votre couple pour l’autre) montre bien que tous ces détails doivent être discutés avant, pas après.

Les solutions existent, c’est comme pour tout, pas de problème sans qu’on y trouve une solution. Encore faut-il discuter, débattre, réunir des personnes compétentes, concernées... pour trouver ces solutions. Or, on dirait que vous êtes à un « stade », si je peux dire, où ce qui compte c’est d’obtenir ce droit à l’adoption. Normal, puisque une partie de la société est très réticente et que les législateurs avancent donc à petit pas, ce qui est frustrant pour vous. Or si l’on dépasse ce stade et qu’on part du principe que l’adoption sera adoptée (bon, c’est moyen, je sais...), si ce n’est pas demain, alors après demain, alors on se met à penser à tous ces petits trucs administratifs comme le nom de famille de l’enfant, ou des trucs plus quotidiens comme la façon dont il appellera ses parents etc...

C’est tout de même important je pense, et vous ne devriez pas passer par dessus ces détails en vous disant, bah, on verra bien le moment venu. Je crois qu’il faut que vous y songiez dès maintenant, que vous anticipiez, car c’est dans l’intérêt de ces enfants que vous adopterez.


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