Voyons, gruni !

Dans un système qui ne comptabilise pas le vote blanc, voter blanc ne sert strictement à rien si ce n’est à légitimer le système.
Or, précisément, c’est ce système qui est complètement illégitime :
 
 « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent, et doivent renoncer, à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer.
 Si ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet Etat représentatif ; ce serait un Etat démocratique.
Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
Emmanuel-Joseph Sieyès, discours du 7 septembre 1789.

L’élection ne peut conduire qu’à l’oligarchie, une oligarchie contrôlée par les plus riches, càd ceux qui financent les campagnes de ceux qui se font élire. Car une campagne électorale (même pour un député) coûte extrêmement cher. Et ces plus riches (on ne parle pas de gens qui gagnent 10.000 € / mois, on parle des ultra-riches) financent les deux bords.
Et plus on monte dans les sphères du pouvoir, plus les élus sont au service des intérêts de ces gens : forcément, ils leur sont redevable de leur situation (qui est très privilégiée par certains côtés : pouvoir, luxe, honneurs, facilités diverses, rémunérations très importantes, retraites très importantes, etc. ; même si par d’autres c’est une vie inhumaine, une vie de... malades) .

Le régime représentatif existe depuis à peu près 200 ans en Europe. Et, depuis 200 ans, partout, c’est le pouvoir des 1%, le triomphe, de plus en plus obscène et névrotique (psychotique aurait été un mot plus juste) du capitalisme avec son cortège d’existences broyées. C’était le sens de la « révolution française » : que les 1% les plus riches puissent, enfin, avoir le pouvoir ! Ils ont parfaitement réussi.
Les 99% vont-ils continuer encore longtemps à adhérer au cirque électoral ?