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Commentaire de Scribouille

sur Après la répétition générale, préparons le Grand Soir


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Scribouille 25 octobre 2010 16:55

@l’auteur et @kitamissa

en négligeant totalement la voix de son peuple. 

... qui est néanmoins aussi la voix de son maître, ce que beaucoup semblent oublier. Dans une démocratie, en effet, n’est-ce pas le peuple qui est le patron ? 
Enfin... dans la réalité virtuelle peut-être ?
Bien que cet article emporte ma sympathie, il me semble manquer un peu de réflexion à moyen terme (cela dit, la critique est aisée comme dit l’autre...) 
Je rejoins la nostalgie de l’ex-enfant Kitamissa dans le souvenir de ce Grand Soir qu’on nous a tant promis comme une barbe-à-papa pour après-demain, quand on serait sages et qu’on raserait gratis (voir, pour ce qui est de l’espoir dans le socialisme, le beau film de Liu Jie, Vivre). Le Socialisme est toujours pour plus tard. Tiens, marrant, c’est comme pour le Christianisme qui lui ressemble tellement ! (Rhâââ, je sens que je vais me faire lapider).
Et pourtant, en dépit de l’amertume qui l’accompagne, je continue inlassablement de la revisiter, cette nostalgie, parce que... qu’est-ce que j’aimerais y croire !
Le Grand Soir soviétique (le seul dont nous ayons l’exemple en tant que victoire du prolétariat) a fait la démonstration que le Socialisme (avec la majuscule qui convient à l’idéal, non au parti) n’était pas magiquement prémuni contre la corruption.
Le Grand Soir que nous pouvons attendre, ici en France, en 2010, 2015 ou 2045, n’aura pas plus de chance d’être suivi d’un lendemain qui chante tant que nous n’aurons pas « inventé » le moyen d’éradiquer la corruption des milieux politiques par le pouvoir de l’argent, corruption qui, si elle ne passe pas par les enveloppes ou les valises, peut prendre bien d’autres formes plus subtiles et insidieuses. 
Du pain et des jeux, la formule est ancienne et bien éprouvée. Ainsi le pouvoir de l’Etat, même démocratiquement élu ou prétendu tel, est-il toujours assis sur cette vieille recette.
Il me semble que l’urgence serait, au moment où l’insurrection menace (ou promet ?) d’éclater, de chercher, écouter, critiquer, les projets de sociétés qui apparaissent ici et là, voire d’en proposer, ou réexaminer de plus anciennes « utopies ».
Parce que entre le Grand Soir et le Matin Radieux, il risque d’y avoir une fort longue nuit de chaos durant laquelle tous les scénarios sont envisageables.
Ne pas se laisser griser par l’euphorie ou la liesse collective me semble de la plus élémentaire prudence.
C’est pas pour plomber l’ambiance, mais bon... si on veut vraiment construire autre chose, d’abord restons zen, attentifs, studieux, et surtout prudents. Et sachons reconnaître nos amis.


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