M.
Mourey,
Je
reconnais bien là l’empreinte d’une martiale expérience : d’abord tenter
de saper la combativité de l’adversaire en le harcelant (ce qui pour ce qui me
concerne vous a vu me faire tourner en bourrique en ne répondant pour ainsi
dire à aucune de mes questions ou objections et en partant dans les digressions
les plus diverses et variées…) et enfin l’estocade finale à savoir cette réponse
autant sommaire en forme qu’en argumentation. Bref une conclusion bien éloignée
du ton de votre article. Laissez-moi donc reprendre certains de vos mots :
« Mon hypothèse est la suivante - hypothèse qui
demande bien évidemment à être discutée… » et à cela, je
me vois de répondre « ben voyons ! ».
Bref, l’essentiel est ailleurs : « Voilà une origine culturelle qui me plait.
Pour faire court, disons que j’ai construit mon raisonnement, premièrement sur
une autre interprétation des textes, deuxièmement sur une autre interprétation
de l’architecture des bâtiments et des sculptures qui s’y trouvent,
troisièmement sur une autre interprétation des d’objets dit archéologiques.
Voyons comment je justifie les apparentes contradictions qu’on peut me
reprocher. »
Je pense que cela
ne saurait être mieux dit, vous vous faites plaisir et anticiper toute
contradiction possible en vous reposant sur vos interprétations autant
inamovibles que fantaisistes, mais il n’y a point de mal à vouloir se faire du
bien, n’est-ce pas ?
Bref, je vous
réponds une dernière fois, en me promettant de ne plus vous importuner ensuite.
Donc, votre
premier paragraphe sur l’épineux problème chaldéen :
« Vous dites que le texte d’Abraham a été
remanié au temps de l’exil de Babylone. Je ne suis pas d’accord ! Rien ne
permet de dire cela. Mon avis est que les Ecritures ont été mises en forme par
les scribes de Moïse et que, depuis ce moment-là, elles ont été conservées sans
aucune altération ni modification. Comment pouvez-vous penser que les
successeurs de Moïse auraient osé modifié la parole de Dieu que le patriarche
avait mise dans ses textes ? C’est impensable. Donc, les habitants de
l’ancien pays de Sumer étaient bien nommés dans le langage courant comme étant
des Chaldéens depuis l’époque de Moïse et il n’y a aucune raison de penser que
ces Chaldéens n’existaient plus au Xème siècle puisqu’ils l’étaient encore au
IXème. »
J’ai bien pris
acte que vous n’étiez pas d’accord, et j’imagine aussi que considérer comme un
fait objectif l’œuvre de compilation/remaniement/modification des textes
bibliques relève de l’hérésie.
Ainsi les choses
sont claires, vous êtes dans la croyance. Les divers textes estampillés parole de Dieu n’ont pas vu un aleph
ou un beth changer tout au long de leur plurimillénaire compilation. Donc acte
est pris.
Rien ne sert dés
lors de continuer à discuter sur les dénominations probables ou improbables des
habitants de Mésopotamie ou d’ailleurs, si vous usez de l’argument religieux.
N’étant pas un
anti-religieux fanatique et donc ne considérant pas utile de m’épuiser en d’hérétiques
efforts de philologie ou d’analyse historique, je vous laisserai donc à vos
croyances.
Cependant,
laissez-moi l’audace d’une ultime et hérétique bravade. Vous écrivez
ceci : « …il n’y a aucune
raison de penser que ces Chaldéens n’existaient plus au Xème siècle puisqu’ils
l’étaient encore au IXème. »
Vous confirmez bien
là que vous ne comprenez strictement rien à ce que j’écris ou qu’indépendamment
de ma volonté je suis aussi sibyllin qu’une ivre ménade. Ce que j’ai vainement
tenté de vous dire n’est pas tant que les Chaldéens n’existaient plus au Xème
siècle ou IXème siècle mais qu’ils n’existaient pas ENCORE à la période
supposée d’existence d’Abraham ! (à entendre : le groupe nomade
sémite identifié/désigné comme Chaldéens n’existaient pas à l’époque de l’Ur de
la légendaire épopée abrahamique.)
Voilà donc sur la
question chaldéenne.
Continuons donc
avec le second paragraphe qui lui s’intéresse à l’obscur problème
mycénien :
-première
partie : « relisez mon article,
je cite :Il ne faut pas oublier
le rayonnement préhellénique de la civilisation mycénienne (1550 à 1100) ainsi
que celle de Troie, la ville (hittite ?) concurrente mais finalement
vaincue. Situé entre ces deux foyers, le littoral du pays de Canaan n’a pu
échapper aux deux rayonnements, et dans le domaine des arts et dans le domaine
de l’écriture, écriture mycénienne proto-grecque qui aurait pu s’imposer pour
des raisons de fiabilité. Je ne dis pas que cette influence a eu lieu au
Xème siècle mais avant. »
Quant à
l’influence mycénienne dans le domaine des arts (poterie, fresques, etc…) je
n’ai rien à objecter. Par contre dans le domaine de l’écriture, pas
d’accord ! la traçabilité des
origines de l’alphabet phénicien n’implique pas la civilisation
mycénienne : l’évolution/stylisation de l’écriture hyéroglyphique , les alphabets
proto-sinaïtique et protocananéens ainsi que les cunéïformes ougaritiques nous
amènent petit à petit à l’alphabet phénicien. Soit.
-seconde
partie : « Vous dites que dans le même temps, l’alphabet phénicien se développe sur la base de
l’écriture hyéroglyphique égyptienne et non sur celles des linéaires mycéniens.
Je ne vous contredis pas mais je vous rappelle que vous avez admis qu’il
pouvait exister dans le pays une grande diversité. Il faut donc aussi
l’admettre au moins pour le langage parlé. Je n’affirme rien mais je ne comprend
pas pourquoi vous refusez à la civilisation mycénienne une influence dans
le domaine des arts et de la langue alors que la période d’avant la guerre de
Troie montre que c’est bien entre ces deux puissances que s’est écrite
l’Histoire (je précise entre 1550 et 1100). »
Mais je n’ai
jamais dit que les échanges entre les diverses cultures avec façade
méditerranéenne n’existaient pas : c’est là même un socle des cultures
méditerranéenes et donc phénicienne, mycénienne, grecque, égyptienne,
carthaginoise, etc…
A nouveau un
argument dont je ne saisis ni l’intérêt ni la cohérence avec l’ensemble de
notre discussion. Une de ces digressions que vous semblez apprécier et dont
vous avez parsemé notre échange. Bref.