@ Syrius

Voyez comme je vous soigne. Vous le méritez ! En vous relisant, je découvre que je n’ai pas répondu à votre dernière objection. Je ne voudrais pas vous laisser croire que je me suis dérobé, faute de biscuit !

"Pour finir, écrivez-vous, j’aimerais juste vous dire que vous n’avez rien compris au principe de la mise en abyme, ceci est d’ailleurs terrible vu l’utilisation frénétique de ce procédé en littérature, au cinéma ou au théâtre."

Là encore, vous vous mettez le doigt dans l’oeil.

J’ai emprunté cette appellation de procédé à P. Fresnault-Deruelle dans "L’image manipulée" paru chez Édilig en 1983 !
L’image mise en abyme fait référence à une pratique de l’héraldique qui inscrit parfois un blason dans le blason.
Dans le cas de l’image en abyme, c’est un procédé comparable. La firme Ford, par exemple, peut faire la publicité de ses voitures en les montrant. Mais c’est peu attrayant !
Il lui est arrivé de recourir au service d’une star, M. Zidane, photographié en gros plan fixant des yeux le lecteur comme un gourou pour dire du bien de Ford. J’ai analysé cette pub par le passé.

On est ainsi en présente d’une relation d’information simulée dans la relation d’information originelle. En d’autres termes, "la relation d’information Ford" introduit à l’intérieur d’elle-même "une relation d’information Zidane" qui simule la véritable relation instaurée avec le lecteur.

Ford trouve plus efficace de disparaître au profit de Zidane, en raison de sa notoriété et de la relation d’identification existant entre lui et ses fans, qui à elles deux font office d’argument d’autorité.

Voilà pourquoi toute image mise en abyme présente un personnage qui feint d’entrer dans une relation interpersonnelle avec le lecteur en le regardant !
Pardonnez moi de n’avoir pas été lapidaire. Mais j’ai pris en compte avec sérieux votre demande d’information. Je ne pouvais pas vous laisser plus longtemps dans l’ignorance. Paul Villach