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Commentaire de pemaubert

sur Pour gagner en Afrique, misez sur l'Africain !


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pemaubert 24 mai 2007 14:35

Afrique corruption. Je n’irais bien sur pas jusqu a le nier, mais la encore, 2 petites questions permettent de recadrer le probleme : l’Afrique est-elle plus corrompue que « l’Occident ». Je ne le crois pas ; ce qui fausse la perception, c est que la corruption en Occident, ou dans le monde developpe, c est qu’elle est devenue tres sophistiquee, transite par toutes sortes de banques, comptes off shore et intermediaires. Alors qu’en Afrique, elle est souvent plus « visible », faite plus « naivement » si j osais dire. Sa visibilite est accrue par le fait que pour un dirigeant francais corrompu, il est peu probable que le pays s en ressentent de maniere tres forte. Alors qu’il est sur que la misere de bien des peuples africains est directement imputalbe a l’avarice de leurs dirigeants. Cela rend les effets de la corruption plus visible. Le 2eme point : si le chef d’Etat Africain est corrompu, qui l’a corrompu ? Il faut bien que quelqu un donne pour que quelqu un d autre recoive. Et la, patatra, on retombe sur l’exploitation du continent par les interets economiques exterieurs. Il est bien plus efficace pour de grandes entreprises internationales de payer un ministre pour s assurer un marche que risquer la concurrence via des appels d offre transparent. Il est aussi prouve que la corruption aide a « faire avancer le schmilblick » sur bon nombre d affaires. Celui qui recoit est il donc plus corrompu que celui qui donne ? Si non, alors le monde (pour faire court) est aussi corrompu que l’Afrique et donc, il faut tordre le coup a cette idee preconcue qui veut que l’Afrique est le seul continent coupable de corruption. Si l on souhaite pousser le debat un peu plus loin, il est bon de chercher les sources historiques de ces realites ou perceptions pour faire la part des choses. De tous temps en Afrique, n importe quel homme pouvait avoir acces au chef (ce qui est une bonne chose : cela permet d entretenir la visibilite du lien entre l’individu et le pouvoir - je rappelle brievement que l’une des premieres priorites des revolutionnaires francais fut d’abolir tout corps intermediare entre l’Etat et le citoyen, ce qui marque, selon moi, le debut d’une crise democratique dont les effets se font sentir particulierement de nos jours) ; n’importe quel homme pouvait donc avoir acces au chef, signe de son appartenance a la communaute. Traditionnellement, ce recours au chef etait accompagne d’un cadeau, en signe d’allegeance entr’autre. mais ce cadeau etait souvent une bete (boeuf, vache, chevre, poulet). Le chef usait de ces cadeaux pour organiser des festins durant lesquels tous etaient convies. Donc non seulement le cadeau etait fait au vu et su de tous, mais en plus, la communaute en profitait. Des l’arrivee des europeens, ces caracteristiques ont change : les cadeaux furent d’abord de la verroterie qui ne pouvait orner que le chef ou ses epouses donc. puis ils se sont transformes en 000000 sur des comptes en suisse. Or ces 0, personne ne les voyait donc la communaute ne pouvait soupconner son chef de ne pas vouloir partager les cadeaux recus. Autrement dit, il y a eu une perversion de la culture africaine qui conduit aujourd hui a cette conception de l’Africain comme corrompu.

UN des grands themes actuels des pays africains est la bonne gouvernance, qui n’est d autre que la bonne et transparente utilisation des ressources. Le fait que ce theme devienne d actualite est revelateur. La plupart des pays africains sont maintenant independant depuis...40 ans environ. C’est a dire que de nouvelles generations de politiciens arrivent au pouvoir. Or, force est bien de constater que les premieres generations de president furent tres peu prepares a assumer la charge d’un el metier. Beaucoup des peres fondateurs etaient « sans » education sur la facon de gerer un pays (economiquement et socialement) et furent formes a la politique politicienne par les anciennes forces colonisatrices, dont le souci etait d assurer la poursuite de leur acces a l’exploitation des ressources. Or, qui contesterait qu on ne peut gerer une nation comme on gere un groupe de 300 personnes par exemple ? Or dans la mentalite d’un chef africain d’une communaute de 300 personnes ( ou plus, les chiffres n ont ici que valeur d’exemple), le chef doit prendre soin de ses « amis », d ou la nomination de responsable politiques ou economiques sur des bases tribales ayant fait long feu dans les premiers regimes des pays independants.

Ces remarques pour repondre sur les themes de la corruption. Sur le theme de l’avenir de l’Afrique, bien sur que cet avenir appartient aux africains eux memes. le probleme est que bon nombre d’institutions preferent se rendre « necessaires » plutot que de se voir polimment refuser leur aide. Un exemple deja mentionne : le Kenya finance son budget a 93%, donc n’a pas besoin des aides bilaterales. Depuis 1992, le FMI et la Banque Mondiale entretienne des relations tendues avec le pays, au depart sur la base de corruption que le FMI souhaitait voir disparaitre, puis rapidement sur la base d’arguments plus ou moins specieux (faire une exemple, par exemple !). Devant le redressement economique reussi par le pays, ces deux donateurs ont donc du ravaler leur arrogance et revenir s assoir a la table des negotiations, d ou le gouvernement les a reconduit polimment en disant "nous voulons bien cooperer, mais selon nos termes - car nous pensons est mieux a meme que vous d imaginer ce qui est bon pour le pays et de defendre les interets Kenyans- et nos selons les votres qui n’ont pas l interet du Kenya est des Kenayns comme priorite. Aujourd hui, les discussions sont donc beaucoup plus d’egaux a egaux, et le kenya ne s en porte que mieux. Voila une reelle reussite. Mais en parle-t-on ?


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