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L’énigme de la politique arabe

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Ce qui se passe au Liban après que la Chambre des représentants a échoué à élire un président lors de huit sessions consécutives est un exemple de l’état de confusion politique dans ce pays ainsi que dans notre monde arabe. Au Liban, le poste de président est vacant après la démission officielle de Michel Aoun à la fin du mois d’octobre.

Les partis et les milieux politiques n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un nouveau président malgré les implications sécuritaires, économiques et politiques. Les conflits et les désaccords font partie de la pratique politique. Cependant, ce qui distingue le cas libanais est la contradiction à somme nulle entre les partis et les acteurs du conflit politique.

Les choses sont confuses, les intérêts et les volontés sont étrangement contradictoires. Le Liban, l’État et la nation, ne peuvent pas se payer le luxe d’attendre un consensus, un compromis, un terrain d’entente et autres platitudes répétées sans résonance dans le comportement politique sur le terrain. Ce qui se passe est une comédie politique en devenir.

Ni la majorité n’est capable de compléter la forme constitutionnelle de l’État, ni les minorités ne sont capables de faire et d’atteindre les ententes nécessaires à l’action politique et parlementaire. Les politiciens libanais sont conscients qu’il existe une liste interminable de priorités qui s’imposent à l’agenda politique des capitales décisives, aux niveaux régional et international.

Malheureusement, le Liban ne figure pas en tête de cette liste. Principalement à cause de l’aggravation de la crise et des problèmes internationaux et de leurs conséquences. A cela s’ajoute la lassitude suscitée par les différends internes au Liban et l’absence d’alternatives acceptables pour toutes les parties.

Récemment, l’ambassadeur d’un pays occidental à Beyrouth a déclaré que la situation au Liban semble sombre et qu’il ne serait pas surprenant que l’intérêt pour le Liban diminue et qu’il s’isole compte tenu de sa situation. Le Liban souffre de la triple malédiction d’un gouvernement absent, d’une présidence vacante et d’un parlement divisé.

Il ne parvient pas à trouver un consensus sur les questions les plus importantes pour le pays. La crise ne consiste pas à savoir si les pays amis et alliés soutiennent le pays ou non. Elle est surtout liée au fait que ces élites jouent un rôle clé dans le cours des événements à venir.

Ce n’est pas une question urgente ou temporaire dans l’atmosphère politique du Liban, caractérisée par diverses considérations qui nécessitent une longue explication et discussion. Mais ce qui se passe maintenant, c’est que l’État libanais et le peuple libanais ne peuvent pas survivre dans de telles conditions.

Tout le monde a dû défendre les intérêts supérieurs du pays et passer outre les intérêts et les loyautés, même si ce n’est que pour une courte période de transition. Il est réaliste de reconnaître qu’il existe des partis nationaux tels que le Hezbollah et ses prolongements politiques et parlementaires qui n’approuvent pas l’idée d’un État-nation et ne trouvent pas répréhensible de s’engager dans une subordination ouverte.

Le Liban n’est pas le seul État arabe à connaître des divisions et des conflits internes à dimension régionale et internationale. Il s’agit également d’autres pays comme la Libye, le Yémen et, jusqu’à récemment, l’Irak. Le sectarisme joue un rôle influent dans certaines de ces crises intra-arabes.

Les loyautés extérieures jouent un autre rôle tout aussi dangereux. Les deux sont des facteurs indissociables et interdépendants qui ont des effets désastreux sur la sécurité et la stabilité de ces pays. La question n’est pas de savoir si ces crises existent, mais comment en sortir.

Personne n’a de concepts ou de propositions applicables aux trois crises arabes. Ce qui importe, ce n’est pas seulement de savoir s’il faut ou non élire un président, comme dans le cas du Liban, s’il faut ou non organiser des élections, comme dans le cas de la Libye, ou comment convaincre la faction Houthi de se soumettre à la volonté nationale et internationale, comme dans le cas du Yémen.

Mais comment créer un véritable état de stabilité, ramener le calme et renouer avec le développement dans ce pays devenu une figure complexe dans les équations de la sécurité régionale. Certes, la poursuite de ces crises arabes constitue un problème stratégique dans tous les sens du terme.

Ces crises consomment beaucoup d’énergie et de ressources diplomatiques qui devraient réellement être utilisées pour des projets de développement et de coopération régionale et internationale. En outre, d’autres questions importantes telles que la question syrienne, la lutte contre le terrorisme et d’autres points qui méritent d’être au premier plan de l’attention régionale et internationale glissent de l’agenda.


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  • Il n’y a pas d’énigme puisqu’il n’y a pas de politique !

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